Silent Jenny - Mathieu Bablet - Rue de Sèvres 2024

[nexus4]

Message précédent :
Purée le pavé !
Qu’on ne me dérange sous aucun prétexte !

[silverfab]

Le vinyl.. comme pour Carbone & Silicium !

Comme ça le boulot est déjà fait!
Bon sinon le succès doit dores et déjà être assuré parce que les SP sont cette fois ci réservés aux "gros" (sans grossophobie hein! )

[Omega man]

Purée le pavé !
Qu’on ne me dérange sous aucun prétexte !

Tout ça pour nous rendre envieux

[Révéler] Spoiler:

ça marche

[Omega man]

A noter que si Cultura et Fnac ne semblent proposer "que" une couverture alternative, Momie et CanalBD auront un petit plus avec l'album:

Momie: ex libris signé (visuel à trouver)
CanalBD: Prime gratuite et à part de l'album : « Codex » de recherches 24 pages : dessin, croquis, études des personnages et véhicules, format A5, souple et limité 3000 exemplaires

[nexus4]

Purée le pavé !
Qu’on ne me dérange sous aucun prétexte !

Tout ça pour nous rendre envieux

[Révéler] Spoiler:

ça marche

Mince, démasqué.

He ben punaise, c'est pas gai.
Je lis lentement, cent page ca me prend à peu près deux heures, le temps de réfléchir à ce que ca raconte, scruter les dessins, imaginer moi même des version alternative.

Bablet à quelques points commun avec Druillet. Un négatif, c'est qu'ils sont nuls en anatomie (et c'est un fan de Druillet qui vous le dit, il a dû réussir deux dessins anatomiques dans toutes sa carrière), et Bablet qui a encore sa carrière devant lui ne progresse pas vraiment. Je ne devrais peut être pas commencer par ça mais à un moment il faut le dire, c'est catastrophique. . Je mets ça sur le compte du style, mais bon... C'est pas que ca me gène personnellement mais j'ai une grande frustration à ne pas pouvoir prêter, partager ces albums parceque c'est le point d'achoppement. Il y a un refus de l'obstacle.

Les autres points communs sont beaucoup plus enthousiasmants. C'est que finalement on en a rien à foutre tellement ils nous entrainent dans dimensions titanesques dans la minutie et la charge des planches. Les trois gros points forts de Bablet sont les structures artificielles (urbaines, technologiques, démesurées), un sens inné de l'usure des choses (la crasse, la moisissure, la rouille, l'obsolescence), et des scénarios de grande ampleur. Que ce soit dans le temps, le cosmos ou le chaos.
Trois axes pour une trilogie de science-fiction incontournable. Avec un thème majeur, récurrent (parmi d'autres), c'est que l'homme façonne un monde qu'il ne maitrise pas.

Bon c'est pas le tout mais il me reste 200 pages à lire. Et ca fourmille d'idées.
Ah et tant que j'y suis, les pages 80 à 100 sont vraiment de la très belle science fiction.

[Révéler] Spoiler:

J'ai passé 5 minutes sur la page 88, à m'imprégner de son impact.

[BDCOLLECTORS]

Et nous, nous devons attendre encore 24 jours... Je ne lirai plus une ligne de tes interventions sur ce topic.

[superboy]

Avec un thème majeur, récurrent (parmi d'autres), c'est que l'homme façonne un monde qu'il ne maitrise pas.

Merci pour cette pépite, nexus. Jusque-là, je percevais le thème de l'effondrement comme une obsession de l'auteur à laquelle on ne pouvait pas couper dans ses récits, mais ta réflexion ajoute à cet enjeux récurrent de la SF de Bablet une profondeur que je ne manquerai pas de rechercher en découvrant Silent Jenny. Tu nous offres en prime un super angle d'attaque pour une future relecture de son corpus SF.

[nexus4]

Ah ca me rassure, j'avais peur d'avoir assené un poncif péremptoire.
Mais c'est vrai que je trouve que Bablet nous montre souvent une humanité qui court après sa créature comme Frankenstein après son monstre. Ce qui me semble malheureusement être le cas chaque jour qui passe.

[Cooltrane]

Ah ca me rassure, j'avais peur d'avoir assené un poncif péremptoire.
Mais c'est vrai que je trouve que Bablet nous montre souvent une humanité qui court après sa créature comme Frankenstein après son monstre. Ce qui me semble malheureusement être le cas chaque jour qui passe.

en moins poétique, l'humanité fonce dans le mur qu'elle a construit elle-même et l'accélérateur est bloqué au taquet.

[Le Tapir]

Ah ca me rassure, j'avais peur d'avoir assené un poncif péremptoire.
Mais c'est vrai que je trouve que Bablet nous montre souvent une humanité qui court après sa créature comme Frankenstein après son monstre. Ce qui me semble malheureusement être le cas chaque jour qui passe.

C'est ce coté déprimant de l'œuvre qui me fait fuir! Sans parler des dessins "anatomiques" dont tu as bien fait le tour...

[wamuu]

Ooooooh, trop stylé le collector avec vinyl ! Assez fan de Toxic en plus




Bon par contre, j'ai pas de platine...

[superboy]

@Le Tapir: Justement, la formule de nexus, en introduisant la notion de maîtrise, ou de son absence, permet de relativiser un peu l'aspect neurasthénique de l'œuvre de Bablet.
Si vraiment on peut trouver dans ses récits ce qu'y voit nex, alors la condamnation à l'échec de l'humanité que l'auteur y prononce n'est pas immanente et il convient de chercher en filigrane dans leur lecture des propositions ouvrant un avenir meilleur. Cet angle en rendrait la lecture encore plus active et moins déprimante.

D'ailleurs, si mes souvenirs sont bons, la fin de Carbone Et Silicium, avec son protagoniste qui après une existence d'observation en retrait accepte malgré tout de tenter de faire société, tendait déjà explicitement vers cette idée. Ma lecture de l'œuvre a probablement été trop influencée par le nihilisme de Shangri-La - qui reste à ce jour le choc esthétique me liant à Bablet - pour clairement percevoir une quelconque forme d'espoir irrigant cette nouvelle chronique de l'effondrement.

En cherchant à m'en rappeler certains points, je suis tombé sur cette excellente analyse de Carbone Et Silium. Lecture recommandée, uniquement si vous connaissez déjà l'œuvre cependant.

[toque]

Ooooooh, trop stylé le collector avec vinyl ! Assez fan de Toxic en plus




Bon par contre, j'ai pas de platine...

Je vais voir avec mon libraire demain s'il peut commander ça.

Et j'ai une platine

[nexus4]

Je n'ai pas fini SIlent Jenny mais sur les deux premiers livres de la trilogie, je trouve que ca se termine sur une note de tristesse et d'espoir malgré tout. Dans les deux cas les personnes concernées font société mais une société à eux, hors du monde. Une case qui m'a fascinée, c'est page 215 de Shangri-La, celle où l'on voit l'écriture pariétale qu'ils ont inventé. Une rupture totale avec notre conception de l'écriture. Pour moi c'est une manière de dire qu'ils sont repartis d'une page blanche. Il y a la même démarche dans C&S.

Les albums de Bablet sont empreints d'une grande tristesse mais il y a une lumière quelque part.
Voir la dernière page de Shangri-la et la dernière page de Carbone et Silicium.

[superboy]

Tu as raison de relever cet élément d'une humanité renvoyée à l'âge de pierre dans Shangri-La. Cependant, je considère une différence fondamentale dans Carbone Et Silicium: la proto-civilisation que veulent construire les personnages hors des pages du livre s'inspirera forcément des erreurs de la précédente pour tenter les corriger. Ils n'ont rien oublié de ce qu'ils ont observé.

Il y a pour moi beaucoup plus d'espoir dans ce message que dans celui laissé par Shangri-La, où le mieux qui puisse arriver à l'humanité est de s'oublier complétement. Je trouve cela trop nihiliste, une ouverture qui n'invite pas à pousser la réflexion. A la relecture, je préférerais être entrainé vers des questionnements de choix collectifs différents, mieux comprendre pourquoi ceux faits dans le récit déraillent jusqu'à l’anéantissement.
Or, ne m'est resté de la découverte de Shangri-La que la cruauté de la chute. Un choc à l'époque, comme je l'ai dit, mais que Bablet doit dépasser pour devenir une référence dans sa partie selon moi. Je pense qu'il en a conscience et s'y emploie, raison pour laquelle j’achèterai Silent Jenny day one les yeux fermés.