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BDGest'Arts - Le palmarès 2023

En bande dessinée, côté tiroir-caisse, les grands gagnants de l’année sont semble-t-il Astérix - L’iris Blanc et Le retour de Lagaffe. La consultation des lecteurs de BDgest’ permet de proposer une liste de neuf livres remarqués en 2023 issus d’une sélection de 70 titres.

Meilleur récit court

Qui a dit que la bande dessinée de genre n’avait plus le vent en poupe et qu’elle était désormais réservée aux nostalgiques du siècle dernier ? Le lauréat de l’édition 2022, Neyef, auteur du remarquable Hoka Hey ! aux éditions Rue de Sèvres, avait déjà remis à l’honneur le western. Cette année, c’est un autre auteur du Label 619, Guillaume Singelin, qui signe un récit de science-fiction dense et militant. Longtemps regardée avec des yeux émerveillés, et parfois naïfs, la découverte des grands espaces questionne aujourd’hui, d’abord pour sa réelle utilité mais aussi pour ses conséquences écologiques parfois désastreuses. Ji-Soo, héroïne de Frontier - Rue de Sèvres à nouveau -, attrape le lecteur par la main et le mène vers une réflexion profonde et intérieure tout au long d’un récit de près de deux cents pages dont il ne ressortira pas indemne. Le trait est précis et l’amalgame comics-manga est parfaitement maîtrisé. Comme le précise M. Moubariki en conclusion de sa chronique : « Décidément, avec Mathieu Bablet, Neyef, RUN et tous les autres, le label 619 possède un impressionnant réservoir de talents. » À quand le prochain ? C’est un autre type d’exploration que propose Jordi Lafevre avec Je suis leur silence (Dargaud). Point de grands espaces mais plutôt une visite intérieure dans l’esprit tortueux d’Eva Rojas qui n’a rien d’une partie de plaisir, demandez à son psy… L’originalité de ce thriller est sans aucun doute la double narration que s’est imposée le dessinateur des Beaux étés et de Lydie : celle d’une séance chez un thérapeute associée aux aventures rocambolesques que la jeune fille a vécue dans des vignobles proches de Barcelone. Le trait, faussement naïf, colle à l’histoire à la perfection. Après Malgré tout, l’auteur espagnol s’affirme comme un auteur complet désormais incontournable.

Sur la troisième marche du podium se trouve un album touchant – sans jeu de mots – et terriblement humain. Le duo d’auteurs composé de Damien Marie et Laurent Bonneau, déjà aux commandes de Ceux qui me restent, s’est reformé pour réaliser dix années plus tard Ceux qui me touchent (Grand Angle). Faut-il oublier ses rêves d’enfants ? Peut-on changer de vie à tout moment pour être en accord avec ses aspirations ? Doit-on privilégier sa vie de famille à ses ambitions personnelles ? Pour y répondre, il faut compter sur « le dessin de Laurent Bonneau (qui) cultive un réalisme épuré en osmose parfaite avec le propos qu’il illustre, formant ainsi un ensemble d’une cohérence et d’une telle évidence qu’il transporte avec une fluidité impressionnante le lecteur de la première à la dernière planche. » comme le mentionne S. Salin dans sa chronique.

Meilleure série

Ce félin est irrésistible. Par trois fois, il a concouru aux BDGest'Arts, et trois fois il l’a emporté avec panache : en 2003, en catégorie « Dessin » pour Arctic Nation, puis en « Couleurs » en 2005 pour Ame rouge et en 2010 pour L’Enfer, le silence. Pour cette suite et fin d’une histoire en deux parties, Alors, tout tombe (Dargaud), l’incarnation absolue du privé version zoomorphique tire sa révérence de belle manière. Entre divers théâtres d’opération, des sous-sols urbains aux sommets des ouvrages architecturaux les plus vertigineux, sur fonds de magouilles mafieuses et de rôle des syndicats, Juan Diaz Canales et Juanjo Guarnido ont concocté une sortie de scène irréprochable à leurs personnages (au pluriel, ceux qui occupent depuis l’origine le premier plan sont rejoints comme il se doit par quelques figures restées un moment dans l’ombre). Si le final est « à grand spectacle », la distribution est comme à l’accoutumée irréprochable de précision et de réalisme et une mise en couleurs somptueuse. En refermant ce tome 7, supposé final, chacun aimera se souvenir qu’en Orient, on prête jusqu’à neuf vies au chat. Vous reprendrez bien deux tomes supplémentaires, non ?

Sur la deuxième marche, une autre très grande série a offert à ses afficionados un douzième volet monumental à Bouncer (Glénat). La galerie de portraits créée par François Boucq avec Alejandro Jodorowski à ses côtés est d’une richesse impressionnante. En plus d’être âpres au gain (une respectable quantité de lingots d’or aiguise les appétits), tous - ou presque – sont adeptes des formes les plus expéditives lorsqu’il s’agit de traiter un congénère qui contrarie leurs intérêts ou gène leur champ de vision. L’ouest n’a pas été qualifié de sauvage pour rien. Inondée par des pluie diluviennes, en proie aux flammes, écrasée par le soleil, la bourgade (mais aussi les alentours) où tous ces forts en gueule ont convergé, compte les instants de répit, moins nombreux que les fois où le silence est déchiré par les détonations aux fragrances de poudre aux perforantes salves de plomb. Cent quarante pages pour une intrigue dense, tendue, que l’incontournable parenthèse mystique ne parvient pas à ébranler. Avant de terminer sur la meilleure annonce qui soit : laissant son cheval décider de sa prochaine destination, le Bouncer reprend la piste du désert.

Autres temps, autre forme d’héroïsme avec le deuxième volet de Madeleine, Résistante (Dupuis). Le tome précédent avait été classé deuxième du palmarès 2021 en catégorie « Série ». Comme le souligne la chronique BDGest, « cette plongée historique au plus près des acteurs et des différentes entités offre un éclairage, sinon nouveau, terriblement efficace et documenté. (…) L’empathie, voire une complicité, avec l’héroïne-narratrice est forte. Là encore, le livre est généreux (cent dix-huit planches) et offre à Dominique Bertail l’espace nécessaire pour soigner une mise en images à la hauteur du récit concocté par Jean David Morvan à partir de ses échanges avec Madeleine Riffaut.

Meilleur Comics

Climat d’apocalypse, dessein d’un hôte opaque de prime abord, ambiance flippante à souhait, empreinte graphique et chromatique digne des cauchemars qui marquent à tout jamais. The nice house on the lake (Urban) aura secoué chaque lecteur. Qu’il se soit immergé dans cette ambiance de chaos épaisse qui joue au ricochet sur la surface des choses (la motivation de la « puissance invitante", les critères de sélection des convives, l’après) ou qu’il ait rejeté le recueil, mal à l’aise avec le style ou refusant d’être lui aussi manipulé. Le comics-choc publié en 2023 dans sa version française.

Loin derrière en terme de voix recueillies mais proche en qualité, Friday (Glénat) du légendaire et ô combien prolifique Ed Brubaker, expert en façonnage de polar, associé à Marcos Martin. Lancelot Jones (rien à voir avec le lake du livre précédent…) et Friday Fitzhugh ont joué les détectives en herbe il y a quelques temps à Kings Hills, bourgade bordée de bois, mais également côtière. Ce genre de lieux où une normalité de façade peut cacher une bonne dose de mystère et d’étrangeté. La jeune femme revient au bercail et… le talent du duo fait le reste.

Meilleur Manga

À côté de productions asiatiques surprenantes, ébouriffantes ou simplement atypiques, la bibliographie de Keigo Shinzo est particulièrement sage. Et quand bien même l’auteur introduit dans ses récits des éléments fantastiques ou issus de la science-fiction, comme dans Le Jour du typhon ou dans Tokyo Alien Bros., il s’agit avant tout d’explorer les relations humaines et plus particulièrement les transformations liées à l’adolescence. Dans Hirayasumi (Le Lézard Noir), Hiroto a tout d’un jeune homme à la vie on ne peut plus tranquille. Insouciant, vivant dans une maison dont il a hérité, il accueille une cousine de 18 ans venant à Tokyo pour poursuivre ses études en Art. Cette cohabitation inattendue vient bousculer la petite vie paisible que menait le célibataire. Jusqu’à quel point ? J. Vergeraud souligne dans sa chronique que « ce troisième opus d'Hirayasumi entraine, avec douceur, les lecteurs dans le quotidien de jeunes Tokyoïtes. En orchestrant intelligemment un jeu de chassé-croisé entre ces derniers au travers des chapitres, Shinzo Keigo dévoile son talent de conteur social. » Il note également « les visages en rondeur des personnages (qui) contribuent à générer un effet apaisant, tout en arrivant à faire passer le large panel d'émotions dont l'histoire a besoin. »

Sur la deuxième marche du podium se trouve un thriller qui a su convaincre dès son premier tome. Chasse au cadavre (Casterman) narre les aventures de trois amis qui partent à la recherche d’une camarade de classes disparue deux années auparavant. Derrière cette enquête plutôt sage se cachent de lourds secrets et des adultes qui voient d’un mauvais œil cette exploration du passé. Habitué aux récits horrifiques, Hôsui Yamazaki sait captiver les lecteurs et leur glacer – agréablement – le sang.

Entre les années 1935 et 1950, Taïwan est tiraillé entre le Japon et la Chine. C’est à cette époque que vit Kunlin, très vite passionné par la littérature et les clubs de lecture. Insouciant, il sera l’une des victimes du régime totalitaire qui s'installe. Tsai Kunlin, éditeur récemment décédé, a réellement existé. C’est son histoire, passionnante, qui est racontée dans les quatre tomes du Fils de Taïwan (Kana). De ses dix années passées en prison jusqu’à ses premiers pas dans l’univers des manhuas, le récit raconte non seulement une aventure humaine hors norme mais dresse également le portrait historique d’une île en partie méconnue. Arrivée sur la troisième marche du podium, cette série est simplement indispensable.

Meilleur premier album

Pas de suspens et une victoire haut la main pour Le dernier Jour de Howard Phillips Lovecraft (404 éditions). Si le talent de Jakub Rebalka avait été entrevu il y a une dizaine d’années (La cité des chiens – Akiléos), son association avec le romancier Romuald Giulivo, néophyte en bande dessinée, donne une des BD marquantes de l’année. Echo des ultimes interrogations d’un auteur devenu culte, au sujet de l’empreinte que va laisser son œuvre, le récit tire sa spécificité de ses échanges imaginaires avec d’illustres confrères contemporains ou non, et bien entendu de l’ambiance graphique et chromatique jouant sur « le rouge sanguinolent lors des délires d'un homme à l'agonie (et) les gris dépressifs de la réalité » comme l’écrivait Mounir Moubariki dans nos colonnes.

Deuxième place pour une paire suédo-danoise. Et si, une nuit, vous croisiez une svartedal de 3 mètres ? Euh, vous êtes du genre cambrioleuse monte-en-l’air comme Alva (Glénat) ? Non ? Alors restez calé-e dans votre fauteuil pour suivre de près cette chasse à la sorcière. La mise en images est punchy à souhait avec son découpage tonique qui inventorie à peu près tous les types de conception de séquences. Mention spéciale pour la maîtrise des plongées / contre-plongées si bien adaptées à la verticalité des lieux lors des scènes urbaines. Gestion efficace également du noir et blanc.

Premiers pas également remarqués pour le duo Camille Anseaume - Cécile Porée avec Les fleurs aussi ont une saison (Delcourt). Dans sa chronique, Marion Natali soulignait les qualités de cet « album aux accents personnels et cathartiques » qui répond aux questions qui accompagnent « la perte d’un être cher (qui) est déjà douloureuse et (qui) ébranle celui ou celle qui y fait face ». Réussite également côté traitement graphique pour « renforcer le caractère vécu du récit, (et) permet aussi de se raccrocher à ce qui reste vivant, quotidien, rassurant. » Une jolie réussite émouvante et délicate.

Meilleur album jeunesse

Pour s’attaquer ainsi à un monument de la bande dessinée franco-belge, il faut en avoir des schtroumpfs. Et Tebo, à coup sûr, n’en manque pas. Qui est ce schtroumpf ? (Le Lombard) réussit le tour de force de rassembler autour d’une même lecture les (plus ou moins) quinquas biberonnés aux créations de Peyo et les plus jeunes qui ont une vague idée de ces personnages drôles et farceurs. Si Tebo respecte la plupart des codes, à savoir des petits bonshommes bleus auréolés d’un bonnet phrygien, un grand schtroumpf arborant une couleur rouge ou un Gargamel méchant et crétin par excellence, il y incorpore néanmoins une empreinte forte et personnelle. De l’humour piquant et vivifiant, des dialogues coupés au couteau, un trait survitaminé qui donne à l’ensemble un dynamisme ébouriffant… Tous les ingrédients sont là pour une histoire qui va bien au-delà du bon album jeunesse. Qui est ce schtroumpf ? est en réalité un excellent album tout public. Tebo ayant partagé la première place du Prix Jeunesse en 2019 pour Raowl avec Cyrille Pomès (pour Le Fils de l’Ursari), le voilà cette fois seul, tout en haut du podium, une feuille de salsepareille entre les dents. (C’est bon, vous avez l’image ?)

Sur la deuxième marche se trouve un album qui ne cesse de surprendre lecteurs et journalistes depuis sa sortie au printemps dernier : un duo d’auteurs dont c’est la première bande dessinée, un projet d’abord refusé par un éditeur (lire à ce sujet l’excellent making of situé en fin d’ouvrage), un thème - l’apprenti(e) sorcier(e) - vu et revu… Et pourtant... Brume (Glénat) est l’un des meilleurs albums jeunesse de l’année, le tome deux sortant ces jours-ci, venant confirmer tous les éloges reçus par le premier. Le secret de cette réussite : une héroïne espiègle et pétillante ? Un cochon tout mignon ? Un acolyte souffre-douleur mais sympathique ? Un trait rond et expressif ? Un découpage dynamique ? Tout ça à la fois ? Dans cette nouvelle série, ce n’est pas seulement le dragon qui a été réveillé mais bien tout un pan de la bande dessinée destinée à la jeunesse.


Comment aborder un sujet grave avec des enfants ? Si vous vous posez ce genre de questions, Mademoiselle Sophie (Dargaud) peut vous apporter quelques réponses. La dépression et les troubles alimentaires de cette adorable maîtresse d’école sont vus au travers du regard de Romain qui vit ses derniers mois au sein de l’école primaire avant de goûter aux "joies" du collège… et de l’adolescence. Et si l’adulte avait autant à recevoir d’un jeune garçon que ce qu’il a à lui donner ? Et si la fragilité de l’existence et les angoisses liées au changement pouvaient être partagées au lieu d’être vécues en solitaire ? Vincent Zabus était enseignant et il a su capter ces moments de partages et de doutes pour livrer ici un récit d’une extrême sensibilité destiné à tous. Au dessin, le trait d’Hippolyte, rappelant parfois le regretté Sempé, apporte une nouvelle couche de douceur à cette histoire ô combien touchante.

Meilleure couverture

En composant un maelstrom de corps voués à la damnation (leurs ultimes actes pris ici sur le vif ne les sauveront pas, bien au contraire), Paul et Gaëtan Brizzi ont impressionné la galerie avec leur style fait de précision et de légèreté. S’ils s’y entendent pour magnifier le noir et blanc, ces maîtres-artisans du graphite sont également diablement convaincants lorsqu’ils manient la couleur, la couverture de leur dernière création, Don Quichotte de la Manche. Sorti récemment, est également une pure merveille. Si l’enfer compte neuf cercles, la bande dessinée réserve aux frères Brizzi une place dans celui des orfèvres de la couverture.

La lutte a été chaude, au point de pouvoir dire que c’est à un souffle de khamsin que Les enfants du ciel, une conception de Bernard Vrancken associé à Stephen Desberg au scénario, renonce à être coiffée des lauriers 2023. Sortie également de l’écurie Daniel Maghen, cette couverture a invité à l’aventure, dans son registre davantage exotique et forcément plus ensoleillé. Contrairement à l’archéologie, domaine qui nécessite de creuser pour révéler des trésors enfouis (l’un des thèmes du livre), la richesse de cette composition aux accents nilotiques se révèle instantanément.

Nous lèverons nos verres également pour saluer le travail de Jean Dytar pour Les Illuminés (scénario de Laurent-Frédéric Bollée – Delcourt). Il ne suffisait évidemment pas de réunir Arthur Rimbaud, Paul Verlaine et Germain Nouveau pour séduire et convaincre d’ouvrir l’album. Une ambiance brumeuse, un trio de poètes d’évidence gaillard, voire plus, le graphiste (2ème dans cette même catégorie en 2018 avec Florida) annonce la couleur : ici, on ne taquinera pas la muse dans une ambiance pastorale.

Le prix du Jury

Définir un Prix du Jury n’est jamais une tâche aisée. Faut-il récompenser une initiative ? Un album oublié des sélections ? Un éditeur, un auteur ? Sans dévoiler les arcanes – qui n’ont rien de complexes ni d’ésotériques, on vous rassure – du jury 2023, un album a très rapidement émergé, suscitant un enthousiasme qui ne laissait plus grand suspense quant au lauréat de cette année. La lecture du Ciel dans la tête (Denoël Graphic) ne peut laisser indifférent. Le ciel de Nivek est celui de l’Europe, et ses étoiles sont composées de paix, d’amour, d’amitié et tout simplement de vie quand ce jeune homme n’a connu, à l’aube de son existence, que tristesse, guerre, désespoir et horreur au fin fond du Congo. Antonio Altarriba a écrit un scénario inflexible et implacable, aiguisé comme les couteaux des miliciens, ceux qui tranchent les gorges, qui ôtent les vies sans discernement et volent les enfances sans aucun remords. Chaque chapitre est un pas de plus vers un rêve ou un espoir, un parcours qu’on ne peut qualifier d’initiatique car aucun être humain ne devrait vivre ce que Nivek a vécu. Chaque chapitre est aussi l’occasion pour Sergio Garcia Sanchez d’exprimer son talent, d’imposer sa patte graphique, unique, en parfaite adéquation avec les lieux et les moments : des bandes verticales quand il s’agit de rendre vertigineux les arbres de la forêt ou d’autres, horizontales, quand la chaleur devient écrasante dans le désert. Le récit bouscule, dégoûte, envoûte et marquera, à n’en pas douter, de façon indélébile chaque lecteur qui aura eu le courage et l’audace de s’attaquer à l’un des meilleurs albums de l’année.

Le prix des chroniqueurs

Est-ce pour adoucir un tant soit peu les esprits que le jury a choisi d’attribuer un deuxième prix, cette fois destiné à un album jeunesse ? Ce serait faire bien peu d’honneur à Brume (Glénat) et ses auteurs, Carine Hinder, et Jérôme Pélissier, qui ont non seulement émerveillé les membres du jury mais aussi… l’ensemble des chroniqueurs du site qui décernent de concert le premier Prix du Jury/Prix des Chroniqueurs commun. Cette quasi-unanimité coïncide avec le lectorat, cassant les barrières de l’âge, des catégories et des genres. Un album jeunesse ? Certes, mais surtout un album universel qui donne le sourire et la banane - ou la patate selon les goûts – aux petits comme aux grands. Arrivé sur la deuxième marche du podium du Prix Jeunesse (voir plus haut), l’album avait notamment conquis M. Natali qui, dans sa chronique indique : « Bien mené et divertissant à souhait, Le réveil du dragon inaugure de manière convaincante une série qui saura charmer petits et grands. Annoncé en trois parties, Brume est assurément à découvrir. »

Quelques rappels à propos des BDGest'Arts

Du 15/12/2023 au 02/01/2024, bdgest.com a organisé ses traditionnels BDGest’Arts. Pour la 21ème année consécutive, les habitués du site (220.000 inscrits en décembre 2023) étaient invités à élire leurs favoris dans 7 catégories.

. Récit court Europe (one shot ou dyptique)
. Série Europe
. Comics
. Manga – Asie
. Premier album
. Album Jeunesse
. Couverture

Pour chaque catégorie, un Jury a établi une présélection de 10 titres maximum publiés en 2023 soumis au vote du public. Ce Jury était composé de dix membres inscrits sur le site, parmi lesquels on trouvait les administrateurs, des chroniqueurs réguliers, un libraire et des amateurs éclairés, tous gros lecteurs de bandes dessinées.

Pour la catégorie 1er album, l'album doit être la première œuvre publiée pour l’un des auteurs au moins.

Pour participer, il suffisait d'être un visiteur enregistré sur le site bdgest.com au moment de l’ouverture du vote, c'est-à-dire le 15/12/2023.

BDGest' offre les 7 albums lauréats à un votant

Tiré au sort parmi 2.882 participants, L'utilisateur baben recevra prochainement son prix prochainement.