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BDGest'Arts - Le palmarès 2015

En matière d’offre, 2015 a été marqué par un léger recul du nombre de titre proposés à l’appétit féroce des bédéphiles (- 2,9 % selon le rapport Ratier pour l’ACBD). Avec un peu plus de 3.900 nouveautés, le jury des BDGest’Arts a néanmoins eu l’embarras du choix pour composer des listes de dix titres répartis en sept catégories.

Le nombre de votes enregistrés est pour la première fois en treize exercices en recul : la conséquence de deux jours de consultation en moins ? ou d’une sélection un peu plus décalée par rapport aux titres les plus exposés ? Sans doute, car la fréquentation du site varie peu (environ un million de visiteurs uniques en moyenne par mois). Il n’en demeure pas moins que cette consultation de lecteurs retient un bel album, Tyler Cross - Angola, qui démontre une fois encore qu’une ouverture vers un large public n’exclut pas la force de caractère, notamment en matière graphique.

Nous espérons que la révélation des titres sélectionnés s’est accompagnée d’enrichissantes et surprenantes découvertes.

Meilleur Album

Le premier volet de Tyler Cross , destiné à ne pas connaître de deuxième volet à l’origine, avait été désigné Meilleur album 2013 par les lecteurs de BDGest. Le dur à cuire est cependant revenu. Avec le deuxième volet Angola (Dargaud), le trio Nury-Brüno-Croix administre encore une leçon à tous ceux qui veulent en recevoir. Pêle-mêle : les amateurs de romans noirs, les friands de portraits désenchantés où les puissants écrasent toujours les humbles, les gourmands d’ambiances qui refusent d’être tièdes, et, ce n’est pas le moindre de leur mérite, les amoureux de bande dessinée. Pour n’aborder que l’aspect graphique – n’est-il pas essentiel dans le 9è Art ? -, l’excellence dans le domaine de composition et du découpage est de mise. Autre point fort : le choix des couleurs, avec des parti-pris radicaux, où soleil de plomb écrasant d’un lieu de labeur ou éclatant d’un bord de piscine le dispute avec la grisaille et l’obscurité des geôles. Comble de raffinement, cette entorse à une forme d’épure chromatique, le côté « matière » laissé à la cage à suée, mitard d’Angola, aux surfaces plus organiques, charbonneuses ; singulier mais frappant. Un régal.

Un autre titre s’est détaché : Le grand méchant renard (Delcourt). A l’époque de sa sortie, nous étions tombés sous le charme de ces rafraîchissantes aventures de basse-cour, dans lesquellles un renard avait tout à apprendre de son « métier » : « Graphiquement, le dessinateur conserve de son expérience du blog le rejet de la case et de bulles pour raconter son histoire. Il privilégie les personnages aux décors à peine esquissés, et le détail se porte sur le faciès et les mimiques des bêtes. De plus, le trait se joue de la perception innée que le lecteur a de certains animaux. Un renard devrait être rusé et pas un loser absolu alors qu’au contraire les poules sont à nos yeux de frêles victimes et non des matrones formées au close-combat. Le dessin rehaussé de très belles couleurs donne de la fluidité à l'aventure menée sans temps morts sur 192 pages. Plus que des grands éclats de rire, Renner réussit finement à faire sourire à chaque page. C’est un humour gentil, touchant tous les âges ». Il aurait en effet été dommage de le cantonner à la seule catégorie Jeunesse.

Meilleur scénario

« Le western est le sujet que je préfère ». Et pourtant, depuis La Piste des Ombres, Tiburce Oger était parti explorer d’autres univers avant d’y revenir, avec succès, avec Buffalo Runner (Rue de Sèvres). Les souvenirs d’un vieux chasseur de bison permettent de balayer cinquante ans de Far West. Récit passionnant sur fond historique, suspense quasi-permanent conclu par une fin aussi surprenante qu’inattendue… Retrouver ce bel album édité chez Rue de Sèvres est tout sauf une surprise.

Sur la deuxième marche du podium, changement de registre avec un album qui a collectionné les prix depuis sa sortie au printemps dernier. Zaï Zaï Zaï Zaï (6 Pieds sous Terre), c’est l’art de l’absurde porté à son paroxysme, c’est l’accumulation de situations loufoques qui provoquent, presque à chaque fois, des douleurs aux zygomatiques. Mais attention, en lisant cet album de Fabcaro, le risque d’avoir une envie irrépressible d’écouter du Joe Dassin ou de chercher frénétiquement sa carte de fidélité de son supermarché préféré devient très important.

Pour écrire un bon scénario, il faut souvent trouver un personnage complexe, parfois retors. Félix Kersten (Glénat) est de cette trempe. Même si les versions diffèrent, il profita de sa position de médecin particulier d’Himmler pour sauver la vie à de nombreux juifs. Le récit, bâti sous forme de thriller d’espionnage, est passionnant de bout en bout et trouve son épilogue dans un deuxième tome sorti également en 2015. L’album, signé par Pat Perna et dessiné par Fabien Bedouel, occupe la troisième marche du podium.

Meilleur dessin

Dans cette catégorie, trois albums se tiennent dans un mouchoir de poche (huit voix d’écart entre le 1er et le 3ème).

Lauréat en 2012 dans cette catégorie pour le Livre III de la série, Holmes récidive avec l’opus suivant, trois ans plus tard. Les atouts de La dame de Scutari (Futuropolis) sont toujours aussi appréciés : la restitution de l’Angleterre victorienne - fruit de recherches -, un travail de composition envoutant et une précision qui laissent une place à l’émotion, un parti-pris chromatique qui installe les repères temporels.

Avec Le maître d’armes (Dargaud), changement de décor : place aux guerriers à l’action en milieu montagnard et forestier! A sa sortie, nous écrivions : « Joël Parnotte offre un vrai récital et impose avec talent cette atmosphère de traque et de fin de règne. Paysages et décors sont détaillés et forment un écrin pour des protagonistes ciselés aux visages traversés par une palette variée d'expressions de la passion, allant de la peur au fanatisme, de la haine à l’amour, du renoncement à la détermination ou de la folie à l’apaisement. Collant au plus juste à la cadence de l’histoire, la composition des planches est remarquable. pour quatre-vingt-quatorze pages de bruit et de fureur riches et captivantes.

La – bonne – tradition veut qu’il y ait chaque année un titre signé Manu Larcenet dans les chouchous des lecteurs de BDGest. En 2015, il s’agit du premier volet du rapport de Brodeck (Dargaud) adapté du roman de Philippe Claudel. Que dire, sinon que Larcenet semble franchir des paliers qu’on n’imaginait pas. La chronique BDGest souligne « l'admirable et épanouie approche en noir et blanc (…). Le dessinateur démontre qu'il a atteint un niveau d'excellence impressionnant, aussi bien sur le plan graphique que dans la mécanique du récit. L'enchaînement des différentes scènes se montre d'une fluidité naturelle. Sans tomber dans le piège de l'esthétisme vain, le trait sonne immanquablement juste. Qu'il décrive l'indicible ou un simple hibou surpris par un rayon de soleil matinal, l'émotion passe, tout simplement. ». Toujours plus fort, plus intense, plus maîtrisé.

Meilleures couleurs

Le premier tome de Gung Ho (Paquet) avait déjà remporté le prix des Meilleures Couleurs en 2013 avec une avance significative sur ses principaux concurrents. C’est encore le cas avec le deuxième tome qui a caracolé en tête dès l’ouverture des votes. Le travail de Thomas Von Kummant est toujours aussi impressionnant avec notamment une maîtrise parfaite de la lumière qui sublime les ambiances de ce récit post-apocalyptique.

C’est un autre habitué des podiums des BDGest’Arts qui occupe cette année la deuxième place. Meilleur premier album en 2013, dans les quatre premiers pour les Meilleures Couleurs en 2014, le travail de Julie Rochereau sur La Colère de Fantômas (Dargaud) ne cesse d’impressionner. De sa palette chromatique dominent les déclinaisons de vert ou d’orange, mais surtout le noir, la couleur devenant alors un élément narratif à part entière.

Dans le deuxième tome de Temudjin (Daniel Maghen), Antoine Carrion fait encore des merveilles, maniant une palette flamboyante et audacieuse. ll joue de son bleu froid et lumineux qui imprègne les chairs, contraste avec les ocres et les rouges et crée à la fois un univers glacé et chaleureux. Une troisième place qui est loin d’être imméritée.

Meilleur premier album

Écrire que la victoire de Stern (Dargaud) dans cette catégorie ne souffre d’aucune contestation serait un euphémisme. Totalisant presque la moitié des votes, l’album réalisé par les frères Maffre n’a jamais été inquiété par ses poursuivants. Il s’agit du premier scénario de Julien qui a concocté pour Frédéric un récit noir mais aussi prenant et passionnant de bout en bout. Avec des albums comme celui-ci, la légende de l’Ouest version bande dessinée n’en finira pas de renaître.

Loin, très loin derrière, trône Roi Ours (Delcourt) un album entièrement réalisé par Mobidic. D’un côté un scénario solide bâti autour d’un Olympe animalier qui sait éviter tout lyrisme ou romantisme trop appuyé. D’un autre côté, un dessin typé « ligne claire » qui joue allègrement avec la lumière et les couleurs.

La troisième place devient presque anecdotique, mais il faut néanmoins citer La Cavale du Dr Destouches (Futuropolis), Emprise (Akileos) ou L’Enragé du Ciel (Sarbacane) qui sont parvenus, malgré tout, à tirer leur épingle du jeu.

Meilleur album jeunesse

Un bien bel album occupe la première place de cette catégorie. Séverine Gauthier a choisi l’onirisme pour évoquer un thème aussi difficile que peut être le deuil d’un être cher. Tendre, délicat, empli de poésie, L'homme montagne (Delcourt) charme et enchante pour mieux distiller son message. Au dessin, Amélie Fléchais donne vie avec beaucoup de sensibilité à tous les personnages. Une très jolie réussite.

À la recherche de son passé, Ninn (Kennes Éditions) arpente les couloirs du métro où elle a été retrouvée quand elle était bébé. Surfant sur les mystères des origines de l’héroïne tout en incorporant une petite touche de fantastique, Jean-Michel Darlot et Johan Pilet, auteurs notamment de Barzoon Circus, donnent le la d’une série qu’il faudra désormais suivre avec attention.

À qui s’adresse Le Jardin de Minuit (Soleil) ? Aux enfants, ravis de pouvoir s’identifier à Tom, parti en vacances chez son oncle et sa tante ? Aux adultes, qui vont, avec cette lecture pouvoir titiller leur fibre nostalgique et réfléchir quelques secondes sur les affres du temps qui passe ? Peu importe. Le livre de Philippa Pearce joliment adapté par Edith devrait ravir aussi bien les petits que les grands mais surtout proposer une lecture croisée, belle et enrichissante.

Meilleure couverture

Dans une catégorie où la sélection du Jury peut être perçue comme une forme d’éloge de la verticalité, la lutte pour la première place a été âpre : cinq voix séparent le lauréat du quatrième après deux semaines et demi de votes.

La palme revient à Cyril Pedrosa pour Les équinoxes (Dupuis). Une foule de passants qui se croisent sans se rejoindre, captés probablement dans leur indifférence mutuelle par l’œil d’un photographe. La succession des périodes où l’astre solaire est à son zénith ou en berne, suggérée par le titre. Elle s’illustre en bandeaux pour instiller le tempo imprimé au récit, comme une souffle auquel ces anonymes semblent indifférents.

Avec Vive la marée ! (Delcourt), Pascal Rabaté et David Prudhomme s’attachent à montrer le dessous des choses, le comportement des gens ordinaires en période de congés payés propices aux ablutions balnéaires. Il en résulte un ballet, une suspension de corps sans grâce particulière et ne répondant pas aux canons de l’esthétisme propres aux unes sur papier glacé.

Pour Temudjin t2 (Daniel Maghen), A. Carrion mise sur association des ténèbres et de la lumière, aperçu d’un univers peuplé de créatures menaçantes, d’où surgit une magie dont l’usage peut se révéler à double tranchant. Idéal pour refléter l’état d’esprit du personnage central soumis, dans un environnement hostile, à des choix lourds de conséquences.

Avec la première image de Soucoupes, un rai de lumière massif déchirant l’obscurité d’une nuit paisible, Obion installe le mystère (la menace d’une abduction ?), l’extraordinaire dans un environnement tout à fait ordinaire, celle d’une place de bourg comme chacun en connaît. Que réserve la rencontre des habitants de ces deux mondes ? Intrigant.

Le prix du Jury

Le Jury a souhaité distinguer un album et une série qui a connu sa conclusion cette année. Avec Ici (Gallimard), Richard McGuire livre une œuvre étonnante, rigoureuse dans sa construction, qui, pour celui qui veut bien pénétrer l’ouvrage – passer la fenêtre de la couverture – constitue un fabuleux voyage dans le temps. Ce temps qui passe, s’évapore, s’envole. L’auteur compose un tableau d’un lieu, au fil des décennies, pour témoigner des traces laissées par les occupants successifs, mais aussi, plus globalement, de celles époques et de leur empreinte dans l’Histoire. Prouesse ultime dans une mise en scène qu’il serait injuste de résumer à un exercice de style, il n’est pas rare que l’émotion s’empare du lecteur pour le submerger. Une date dans la bande dessinée contemporaine ?

Après une décennie et cinq cycles durant, Okko (Delcourt), le rônin de Hub a terminé son périple. A l’occasion du dixième tome, BDGest lui rendait ainsi hommage : « Depuis 2005, les amateurs de ce road-movie aux senteurs d’Extrême-Orient ont pu apprécier le talent de Hub comme dessinateur et ses différents albums ont permis de découvrir un scénariste qui savait où il voulait aller. Point d’orgue de cette saga, ce diptyque de clôture - subtil mélange de raffinement et de violence - laisse apparaitre un samouraï pas forcément des plus chevaleresques et met au jour un jeune homme qui a affiné son art dans l’espoir d’une reconnaissance qui se refusera à jamais à lui. À défaut de famille, il s’est créé un clan et, faute d’exorciser ses propres démons, il chasse désormais ceux des autres. Finalement, Okko San donne à entrevoir une personnalité plus qu’équivoque car, même s’il est des blessures infligées qui ne se referment jamais, elles ne peuvent tout pardonner… Hub savait que la fuite de son héros se devait de trouver une conclusion à sa mesure. C’est aujourd’hui chose faite ! ». Cerise sur la gâteau, un superbe Art-book accompagne avec élégance le baisser de rideau.

Le prix des chroniqueurs

Laissant au Jury le soin de placer Ici sur un piédestal, l’équipe des chroniqueurs de BDGest braque ses projecteurs sur Zaï zaï zaï zaï (6 pieds sous terre). Primé à plusieurs reprises, l’album de Fabcaro vaut bien une nouvelle citation. Avec pour point de départ un incident dérisoire du quotidien mais auquel il donne une portée surréaliste, il jette son personnage principal sur les routes pour une cavale ponctuée de séquences absurdes. Petit bijou dans sa manière de façonner des dialogues totalement décalés qui désarçonnent le lecteur, zaï zaï zaï zaï manie conjointement le drôlatique et l’acerbe pour mieux arroser.. tout un chacun. Un régal.



Quelques rappels à propos des BDGest'Arts

Quelques rappels à propos des BDGest'Arts :
Du 17 décembre 2015 au 2 janvier 2016, BDGest.com a organisé ses traditionnels BDGest’Arts. Pour la 13e année consécutive, les habitués du site (111.800 inscrits début janvier 2016) ont été invités à élire leurs favoris dans le cadre de 7 catégories.

Les catégories

  • Album
  • Scénario
  • Dessin
  • Couleurs (mise en couleurs / couleurs directes)
  • 1er album
  • Album Jeunesse
  • Couverture

Une présélection en amont
Pour chaque catégorie, un Jury a établi une présélection de 10 titres maximum publiés en 2015 soumis ensuite au vote du public. Ce Jury était composé de quatorze membres inscrits sur bdgest.com, parmi lesquels on trouvait cette année les administrateurs du site, des chroniqueurs réguliers et des amateurs éclairés, tous gros lecteurs de bandes dessinées.