Comment continuer à vivre sa passion quand on vous l’interdit ? En 1936, le dictateur Metaxas frappe de censure le Rébétiko, une musique qu’il accuse de démoraliser la jeunesse grecque. Bèba, jeune chanteuse, va chercher comment sauver sa passion, son métier et le café où elle se produit, aidée de Markos, Bátis, Stavros et Anestis, les intenables protagonistes du premier livre.
Un album qui a l'air génial mais dont pourtant personne n'a encore parlé sur BDGest alors qu'il est sortit il y a plus d'une semaine
http://www.futuropolis.fr/fiche_titre.p ... cle=724031
la présentation de l'éditeur :
Fin des années 30, en Grèce. La dictature militaire s’installe et les libertés fondent comme neige au soleil. L’esprit frondeur de Stavros, amateur de jolies filles, de hachisch, (et vendeur occasionnel) a du mal à se plier aux lois en vigueur. Il retrouve son ami Markos à sa sortie de prison. Ensemble, autour d’un narguilé, ils refont le monde, avant d’aller jouer et danser le rebetiko toute la nuit au son du bouzouki.
Il fallait l’invention et l’élégance naturelle de David Prudhomme pour réussir à restituer l’ambiance des bouges d’Athènes dans les années trente, et l'atmosphère électrique qui y régnait. Pour ce récit, David Prudhomme puise son graphisme noir et charbonneux aux sources du cinéma néo-réaliste italien.
Quant à cette musique populaire grecque d’avant-guerre, elle est dans Rebetiko ce que Casque D’Or a été aux guinguettes du bord de la Marne : omniprésente et le moteur essentiel du récit.
À travers ces musiciens grecs qui, avant guerre, chantaient la nuit ce qu’ils vivaient le jour, brûlant leur vie par les deux bouts, David Prudhomme signe l’un des tout grand roman graphique de ces dernières années !
l'avis d'Actuabd.com
Avec son dessin clair, ses couleurs ombragées et sa luminosité toute méditerranéenne, Rébétiko est un livre enivrant et singulier. Prudhomme réussit la prouesse de faire vibrer les bouzoukis dans les yeux de ses lecteurs, à tel point qu’on sort de la lecture avec une impression sonore. Magistral.
l'avis de Manu Larcenet http://www.manularcenet.com/blog/articles/2039/rebetiko
Je peux dire sans crainte d’être contredit que ce livre est magistral. Si si.
Beaucoup, sans doute , s’attacheront à son sujet musical exotique. C’est vrai que , pour ma part, c’est bien la première fois que j’entendais parler de ce style de musique grecque. Mais bon, je ne suis pas vraiment un exemple de culture musicale variée.
Et surtout, il y a bien plus, toujours à mon goût, bien sûr… La dérive nocturne de quelques voyous avides de haschisch et de musique. En lisant le « Rébétiko » de David Prudhomme, je me suis dit que, décidément, certaines choses ne changeaient pas, même à des dizaines d’années et des centaines de kilomètres d’écart.
La dérive est fascinante. En les suivant, les rébètes de Prudhomme, je pouvais m’empêcher de repenser à mes propres années d’errance nocturne, certes aujourd’hui lointaines, mais toujours bien présentes. On apprend plus vite la nuit, et encore plus quand on est défoncé. Cette virée nocturne là, elle est magistrale en ce sens que c’est encore un récit, un vrai, mais qui est posé comme le faisaient les impressionnistes pour les couleurs, par touches qui réagissent les unes aux autres, qui n’existent que par leur juxstaposition. Prudhomme m’a fait vivre sa nuit Grecque à fond, avec ses personnages, sans jamais me perdre en chemin, me lasser, ou essayer de m’impressionner. Le résultat est un voyage exaltant, flamboyant, plein de ce que les petites vies ont de plus beau.
L’ambiance méditéranéenne, ça, je ne peux pas en juger, je n’ai jamais mis les pieds en Grèce ni dans aucun pays approchant. Mais je veux croire qu’elle ressemble à celle que Prudhomme dessine, baignée d’une lumière étrange, ombragée de vigne sous lesquels les vieux s’asseoient pour fumer et boire. Des couleurs sables, ocres, jaunes pâles, rouges brique…Qui soulignent à peine un dessin qui , moi, me fascine.
J’ai déjà dit ici même à plusieurs reprises, toute l’admiration la plus sincère que je vouais à David Prudhomme. Pour « la Marie en plastique« , avec Rabaté, « la tour des miracles« , de Georges Brassens et Davodeau, « J’entr’oubliay » d’après Villon ou encore, plus vieux, « Port Nawak« . Son dessin est plus préoccupé de réel que d’élégance. Il ne se laisse pas distraire par les facilités, les tics, le « joli ». Direct. Et l’élégance arrive après, en bonus, pour parfaire le tout, récompenser l’effort constant. Prudomme n’est pas un dessinateur qui cherche à plaire. Il plait parce qu’il cherche à être exact. L’anti dessinateur à la mode.
Bref, si vous voulez lire un livre dessiné incomparable, poétique et puissant, farfouillez sur l’étale surpeuplée du libraire, balayez les trucs sur les blondes, les dragons, les flics ou les autobiographies hydrocéphales et exhumez fièrement Rébétiko de David Prudhomme.
et le blog consacré à l'album : http://bderebetiko.blogspot.com/