* * * Ciné-Club séance 128 * * *

[jolan]

Message précédent :
Oui, en fait rien ne marche au niveau de l'intrigue.
Le vieux assassin ? Ca ne marche pas. Il faudrait que ce soit un génie de l'électronique.
Le fait que Trintignant cause la chute de sa cousine, ça sert à quoi ?
Le fait qu'il se cache dans la chambre pour lui sauter dessus, c'est naze, et en plus le montage à ce moment est raté, on ne voit pas le vieux s'enfuir.
Bref, on est dans le flou et les fausses pistes, histoire d'avoir un film de genre, mais rien de très sérieux.
Tu as bien souligné aussi la multiplication de trames annexes inutiles, en particulier avec Dany Saval.
Ce qui fait que j'ai surtout retenu l'ambiance et la qualité de la réal.

Ca nous fait en tout cas la note de 11,5/20

* * *

Si tu veux proposer une liste pour la prochaine séance, n'hésite pas

[lobo]

Le fait que Trintignant cause la chute de sa cousine, ça sert à quoi ?

Ben si, quand même, ou alors j'ai pas compris... D'abord, ça nous engage sur la fausse piste Trintignant (à laquelle j'ai cru). Ensuite comment sans cette (fausse) chute, amener la cousine sous la tente à oxygène pour piéger l'assassin. Non, moi, ce que je ne comprends pas c'est comment ces deux se mettent d'accord sans être assurés de l'innocence de l'autre.

[jolan]

Non mais d'accord mais c'est idiot de nous le montrer comme s'il voulait la tuer, alors qu'elle pouvait réellement en mourir.
Simuler un faux accident, d'accord, mais là, en causer un vrai, qui peut s'avérer mortel, super idée de naze.
Comment démasquer le meurtrier si la cousine meurt en chutant de cheval ?
Et de son côté à elle, pourquoi risquer sa vie aussi bêtement ?
Bref.

Et la petite amie cachée, uniquement pour la scène du fantôme sur le fauteuil... un peu léger.

On est bien d'accord que le scénario n'est pas le point fort de ce film.

[lobo]

Enfin, moi j'ai compris qu'elle a simulé une chute, coupé la lanière, fait semblant d'être évanouie et le cheval est revenu à vide, provocant la réaction de Trintignant, que jusque là, j'ai cru feinte..

[jolan]

Bah non, puisque la lanière on voit Trintignant mettre de l'acide dessus pour qu'elle se rompe.

Or il suffisait qu'elle simule totalement une chute.

La scène où il vient la trafiquer est utile du point de vue de la fausse piste, mais mal ficelée.

[lobo]

C'est vrai qu'elle aurait pu simplement simuler une chute, mais on n'aurait pas eu la fausse piste Trintignant qui sur moi a marché.

[jolan]

Oui, sur moi aussi. Mais il était possible de faire autrement, surtout quand on connaît le fin mot après.
Quand tu ne veux pas tuer les gens, tu ne trafiques par leurs lanières de selle.

J'ai lu une vieille critique Télérama qui disait que c'était non pas une intrigue policière mais une critique de la bourgeoisie des années 60.

Bon, tu veux qu'on se fasse un deuxième film des Boileau-Narcejac, ou une autre liste ?

[lobo]

Je serais plutôt pour un autre Boileau-Narcejac.
On propose un vote avec la même liste sans Pleins feux...

[jolan]

Ok, cette fois je vote le premier, comme ça tu auras le dernier mot

3 = Douze heures d'horloge
2 = Les Louves
1 = Meurtre en 45 tours

[lobo]

Maléfices 3
Un témoin dans la ville 2
12 heures d'horloge 1

Allons-y pour 12 heures d'horloge, si personne d'autre ne s'y met. Je ne l'ai pas. Je n'aurai qu'un petit créneau mardi ou mercredi pour voir le film et faire une critique. Après je m'en vais... à un festival de cinéma (La Rochelle).

[jolan]

Je crains que personne ne se rajoute.
Je t'envoie le lien d'ici lundi

[lobo]

Douze heures d’horloge Géza von Radványi (1959)
Sur un scénario de Boileau-Narcejac qui n’est ni une énigme policière, ni une histoire teintée de mystère mais un pur « film noir ». Un film noir à la française dans des décors à la Pagnol, en cette fin des années cinquante. Difficile de ne pas être gêné là encore par l’aspect vieilli du film. Alors que les films noirs US apparaissent comme des classiques intemporels, celui-ci m’est apparu comme une curiosité historique. On y boit des Suze, on y danse sur la (belle) musique de Léo Ferré, et on y « descend » la nationale 7 dans des voitures qui sont plutôt des guimbardes. L’intrigue encore une fois m’est apparu bancale et peu vraisemblable, à l’opposé de la réputation de Boileau-Narcejac. The big sleep aussi est bancal, dirait-on, mais on se dit qu’on n’a pas tout compris, ça reste mystérieux. Ici on ne marche pas. Enfin, moi je n’ai pas marché. Deux séquences sont particulièrement mal foutues : le coup de la riche héritière et des 300 000 francs (bizarre chantage autour d’un adultère qui de toute façon n’existe pas et dont celle à qui on menace de tout révéler sait déjà tout), mais surtout celui du gendarme larmoyant et aviné qui tombe littéralement amoureux de Ventura.
Mis à part Ventura qui incarne parfaitement son rôle, celui d’un prolo délinquant plutôt que d’un caïd chef de gang, les acteurs sont mal employés amha. Laurent Terzieff a un rôle assez ridicule et peu crédible d’amoureux obsédé par ses souvenirs, Gert Fröbe, photographe de mariage et de cartes d’identité, un peu maître-chanteur à ses heures, est affublé d’une voix française qui ne colle pas avec l’image qu’on a de lui (je le vois encore dans le troisième Mabuse, en commissaire découvrant l’arme du crime, une fléchette empoisonnée, et disant quelque chose comme « ein kleines unfreunliches ding », c'est quand même triste de le voir en vieux salace déplorable). Eva Bartok, dont tout le monde est amoureux (et qui elle-même a un cœur d’artichaut) n’a pas un jeu de femme fatale bien flamboyant.
Mais je suis néanmoins content que le ciné-club de bdgest ( !) m’ait permis de voir cette curiosité historique vers laquelle rien sinon ne m’aurait conduit.
La note : pas terrible genre 8/20

[lobo]

Sur ce, à la revoyure, je vais de ce pas au festival de cinéma de la Rochelle.

[jolan]

Dak, pas encore vu le film (ni lu ta critique), je fais ça bientôt.

Mais je relance d'ores-et-déjà d'une séance spéciale Léa Massari, pour les cinéphiles intéressés

[jolan]

Douze heures d'horloge – Géza von RADVANYI – 1959

Le film se concentre dans un premier temps sur l'histoire entre Serge (Hannes Messemer) et Barbara (Eva Bartok, jamais vue, mais parfaite pour ce rôle de femme fatale - la demoiselle ayant eu une vie sentimentale bien remplie). Histoire que je trouve très romantique et jolie. Mais on sent que le drame va pointer le bout de son nez en fin de parcours. Pour ce qui est de l'histoire de Ventura avec le gendarme, j'ai cru qu'on avait là le petit côté humoristique du film – ce qui aurait rabaissé la qualité de l'ensemble - et en fait c'est plus malin que cela, j'avoue que je n'avais pas vu le coup venir.
J'ai bien aimé, ça a un charme désuet comme j'aime, et une construction implacable, où tout est voué à mal se passer alors que tout pouvait bien se passer, à une seconde près. Il y a de bons dialogues. Ca me fait plus penser à du Marcel Carné (ce qui aurait été préférable pour la réalisation, qui est plus que sommaire, d'ailleurs ça fait penser « La Marie du port » de Carné adaptant Simenon) qu'à du Boileau-Narcejac. Le son est affreux, mais ça passe. Ce n'est pas non plus ce film qui s'enorgueillira d'avoir la plus belle photo d'Henri Alekan. Ni la meilleure prestation de Laurent Terzieff, qu'on aperçoit deux minutes en tout.
Mais j'ai passé un agréable moment, je suis agréablement surpris, car je n'en attendais pas grand chose à vrai dire.
10/20

Bon, je lis ta critique maintenant.

[sergent latrique]

Dak, pas encore vu le film (ni lu ta critique), je fais ça bientôt.

Mais je relance d'ores-et-déjà d'une séance spéciale Léa Massari, pour les cinéphiles intéressés

Hello Jolan, partant pour une séance Massari

[jolan]

Ok cool, alors voici la liste :

1954 : Du sang dans le soleil de Mario Monicelli
1957 : Rien que nous deux de Renato Castellani
1958 : Résurrection de Rolf Hansen
1960 : L'avventura de Michelangelo Antonioni
1960 : Ça s'est passé à Rome de Mauro Bolognini
1961 : Une vie difficile de Dino Risi
1961 : Morte di un bandito de Giuseppe Amato
1961 : I sogni muoiono all'alba de Mario Craveri
1962 : Le Monte-charge de Marcel Bluwal
1962 : L'Arsenal de la peur de Joseph Anthony
1964 : Les Bandits de Carlos Saura
1964 : La Queue du Diable de Moraldo Rossi
1964 : L'Insoumis d'Alain Cavalier
1965 : Des filles pour l'armée de Valerio Zurlini
1967 : Le Jardin des délices de Silvano Agosti
1968 : Volver a vivir de Mario Camus
1968 : Clayton l'Implacable de Paolo Bianchini
1970 : Céleste de Michel Gast
1970 : Les Choses de la vie de Claude Sautet
1971 : Le Souffle au cœur de Louis Malle
1971 : La Machination de Piero Sciumè
1972 : Le Professeur de Valerio Zurlini
1972 : La Course du lièvre à travers les champs de René Clément
1973 : Le Silencieux de Claude Pinoteau
1973 : Le Fils de Pierre Granier-Deferre
1973 : La Femme en bleu de Michel Deville
1973 : Allonsanfàn des frères Taviani
1974 : La Main à couper d'Étienne Périer
1981 : La Flambeuse de Rachel Weinberg
1983 : Sarah de Maurice Dugowson
1984 : La Septième Cible de Claude Pinoteau

3, 2, et 1 poins

[lobo]

L'avventura : 3
L'insoumis : 2
Le souffle au coeur : 1

[lobo]

Puisqu’on est ici entre cinéphiles, quelques impressions du festival de la Rochelle. Vu ou revu des films avec Barbara Stanwyck, Night Nurse de William Wellman (1931), Baby Face de Alfred Green (1933), Stella Dallas de King Vidor (1937), Ball of Fire de Howard Hawks (1941), The Lady Eve de Preston Sturges (1941), Meet John Doe de Frank Capra (1941), Double indemnity de Billy Wilder (1944), The Furies de Anthony Mann (1950), All I Desire de Douglas Sirk (1953). Vu quelques Almodovar, mais ce n’est pas trop mon truc. Très déçu par le Boucher que je n’avais pas revu depuis longtemps, au point que j’ai arrêté là la rétrospective Chabrol. Très déçu aussi par la palme d’or de Panahi, Un simple accident. Ca commence pas mal par une équipée marrante, mais ça finit très lourdingue. Mêmes défauts amha que le dernier Rasoulof. On est bien loin de Kiarostami. Mes coups de cœur, outre les Stanwyck : Yiyi de Edward Yang, que je connaissais mais que j’ai revu avec beaucoup de plaisir, ainsi que quelques autres classiques, notamment profession reporter d’Antonioni, les films de Petzold (qui était là), avec la sublime Nina Hoss, et la soirée de clôture dans une ambiance de feu sur un karaoké collectif des demoiselles de Rochefort. J’adore le festival de la Rochelle.

[jolan]

Oui, je suis bien d'accord, les films de Petzold sont excellents, et Nina Hoss est une magnifique actrice.
"Profession : reporter" est un film que j'adore.
Et je n'ai jamais trop adhéré au cinéma d'Almodovar non plus.
Il faut que je regarde "Yiyi" que je n'ai jamais vu.
Ca a l'air bien sympa comme festival

* * *

3 = L'Avventura
2 = Le Souffle au cœur
1 = Ça s'est passé à Rome

[Julien Despreux]

Vous avez du goût, les garçons !

En outre, Nina Hoss est un peu à Petzold ce que Hanna S. était à Rainer Werner F., et réciproquement selon le dernier documentaire sur Arte !