L
es cafés et les bars ont toujours été des sources d’inspiration, volontaires ou involontaires, pour les artistes. Ce n’est pas Jean-Marie Gourio qui dira le contraire. Que ce soit en terrasse, accoudée au zinc ou dans la salle, Maëlle Reat vient s’ajouter à la longue liste des observateurs discrets de la faune et de l’humeur du moment dans (Murmures) de cafés.
Instantanés énigmatiques, bouts de débat abscons et même un extrait d’échanges numériques copié du coin de l’œil, l’autrice, aux aguets, capte tout. Un bon mot, un peu d’inquiétude après avoir happé quelques propos discutables, de la poésie (oui, cela existe encore), des personnages hauts en couleur, voire rien du tout, juste l’air du temps, les saynètes s’accumulent tranquillement et finissent par former une sorte de portrait déglingué d’une population bigarrée et mondialisée. Rien de bien significatifs ou de crucial, de toute façon le but de l’exercice n’est pas de faire de la sociologie. Laissons la tâche aux spécialistes de trouver du sens et de tirer des conclusions.
Jolies aquarelles, quelques caricatures bien senties, sans oublier des dialogues à la limite de l’absurde (merci aux collaborateurs anonymes), une atmosphère à la Sempé perce ici et là au fil des pages. Oh, rien de percutant ou de révolutionnaire, seulement une petite musique reconnaissable par tous. À juste titre d’ailleurs, qui n’a jamais bu un expresso ou un demi dans le troquet du coin ?
Drôles, dérisoires, mais tellement parlants, ces (Murmures) de cafés aux illustrations pleines d’attention et de douceur mettent de l’avant notre humanité commune et la diversité qui la nourrit si bien. Garçon, l’addition !







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