toine74 a écrit:L'éolien et le solaire viennent en plus, mais vu les habitudes de consomation et la structure du réseau électrique, pas encore adaptés ni complètement intégrés. Il s'agit néanmoins d'excellentes solutions (en terme d'émission) à long terme et un investissement important est indispensable (comme on l'a fait et on continue à le faire pour le nucléaire).
Mirdhynn a écrit:toine74 a écrit:L'éolien et le solaire viennent en plus, mais vu les habitudes de consomation et la structure du réseau électrique, pas encore adaptés ni complètement intégrés. Il s'agit néanmoins d'excellentes solutions (en terme d'émission) à long terme et un investissement important est indispensable (comme on l'a fait et on continue à le faire pour le nucléaire).
A priori, non : durée de vie de 10 ans, et cout carbone pourri à la production de l'eolienne : made in charbon (China), extraction métaux rares tres polluants aussi bien en CO2 que chimique.
sixann a écrit:A quoi tu dois ajouter un réseau complètement inadapté : quand quelques lignes à très haute tension partaient des centrales de production en base (charbon, fioul, gaz, nucléaire), tu dois multiplier d'une part le réseau pour raccorder chaque ferme éolienne (qui ne se trouvent pas vraiment au bord des fleuves ou des grosses voies d'accès) ainsi que des postes intermédiaires pour convertir une électricité de très mauvaise qualité (une éolienne produit au gré de l'irrégularité du vent qui souffle).
Mais tout le monde s'en fout : c'est RTE qui doit payer j'imagine...
toine74 a écrit:Oui, je crois qu'il y a une confusion entre production d'électricité et émission de C02 . La France (comme tous les autres pays) doit diminuer ses émissions, il y a urgence et des engagements de pris.
La génération d'électricité est déjà décarbonnée grâce au nucléaire (si on n'est pas trop regardant sur le cycle de vie total des centrales et de l'uranium). Il faut donc travailler sur les autres sources (déplacements, bâtiments, production, etc.). L'éolien et le solaire viennent en plus, mais vu les habitudes de consomation et la structure du réseau électrique, pas encore adaptés ni complètement intégrés. Il s'agit néanmoins d'excellentes solutions (en terme d'émission) à long terme et un investissement important est indispensable (comme on l'a fait et on continue à le faire pour le nucléaire).
toine74 a écrit:1. Je ne suis pas anti-nucléaire (en fait si, mais il faut vivre avec car, pour l'instant, c'est le moins pire en terme de CO2).
2. Du béton, il y en a pas mal de m3 dans une centrale nucléaire.
3. Pour passer de la mine au barreau d'uranium enrichi, la chimie utilisée est aussi sympathique que celle des terres rares (dont les centrales sont grandes consomatrices également).
4. Les déchets, plus un problème dans quelques décennies ? La belle blague. Et les voitures volantes de l'an 2000, elles sont où ?
Au-delà de son impact environnemental, le nucléaire reste à mon sens une monstruosité technologique héritière d'une société basée sur la consommation à l'excès. Une centrale, pour être rentable (donc digne d'exister en terme de marché) doit cracher ses 1000/1600 MW 24/24 365/365 (moins l'entretien). Donc, il faut consommer l'électricité qui sort coûte que coûte. Il n'y a pas de choix, c'est le marché qui l'exige (sinon à quoi bon investir dans cette si belle technologie ?). Le serpent se mord la queue avec son lobby qui va avec et qui est prêt à étouffer toutes les tentatives suggérant de faire autrement.
toine74 a écrit:Le nucléaire, on en a besoin pour l'instant, mais ce n'est pas une fin en soit. On devrait investir au moins autant dans d'autres solutions, ce qui n'est absolument pas le cas.
Olaf Le Bou a écrit:toine74 a écrit:Le nucléaire, on en a besoin pour l'instant, mais ce n'est pas une fin en soit. On devrait investir au moins autant dans d'autres solutions, ce qui n'est absolument pas le cas.
t'es sûr de toi là ? à l'échelle de la planète le nucléaire capte vraiment plus d'investissement que les énergies renouvelables ??
(en tenant compte des investissements liés à la consommation évidemment, pas à la seule production)
À New Delhi, la pollution de l'air retire en moyenne 10 ans d'espérance de vie par habitant
nexus4 a écrit:Une autre carte un peu flippante, la diminution de l'espérance de vie par pays en fonction de la pollution de l'air :
La carte : https://aqli.epic.uchicago.edu/the-index/
L'article science et avenir faisant le point : https://goo.gl/aKwGSC
L'accroche :À New Delhi, la pollution de l'air retire en moyenne 10 ans d'espérance de vie par habitant
Olaf Le Bou a écrit:Gurvan a écrit:en minant des bitcoins
voilà un concept qui m'échappe totalement et pour lequel je n'arrive pas à savoir si c'est une vaste arnaque ou non.
The Maze Echo a écrit:kobaia a écrit:Pour l'anecdote, EDF ne voulait pas d'un EPR, qu'il trouvait mal foutu, et pas conçu pour être bien exploité (rappelons qu'EDF est exploitant avant tout), et avait mis au point un réacteur très très cher (10 milliards d'euro), avec les mêmes critères de sûreté que l'EPR, mais facilement exploitable. En collaboration avec le CEA.
Puis quand le merdier de l'EPR finlandais a commencé à pourrir l'image d'AREVA, le gouvernement de l'époque a dit à EDF : "On préfère l'EPR, construisez un EPR". Et EDF a dû renflouer le soldat AREVA.
A chaque fois qu'AREVA merde, c'est EDF qui trinque.
(Je ne suis pas agent EDF, je précise).
Si l'Etat avait choisi de laisser couler AREVA il y a 13-14 ans, au lieu d'avoir un EPR en retard à 11,9 Mds d'euro, on aurait un réacteur démarré à 11,9 Mds d'euro. Ou un truc du genre.
Mais une fois que Flamanville sera en service, avec tout le REX accumulé pour cet EPR, ça devrait aller plus vite pour ceux d'après.
Ou pas, puisqu'EDF et AREVA privilégient un nouveau design, EPR2. Mais ça, c'est une autre histoire.
Je n'ai pas relu tout le sujet, et je ne sais pas si ça a déjà été évoqué/débattu, mais quid des réacteurs nucléaires à sels fondus (thorium) ? J'ai vu quelques documentaires sur le sujet et lu quelques articles, et en théorie du moins, ça parait une option plus intéressante que le nucléaire à base d'uranium. Les arguments avancés étant :
- le thorium est 4x plus répandu que l'uranium, avec des gisements en Bretagne (plus besoin d'aller chercher le combustible en Afrique) ;
- radioactivité faible et très lente, ce qui implique un démarrage de la réaction en chaîne plus lent mais une pollution très faible en cas d'accident, et pas de risque d'emballement style Tchernobyl ;
- une conception de la sécurité basée sur les principes physiques (conduction thermique et gravité), plutôt que des systèmes mécaniques complexes pouvant tomber en panne.
Le principal inconvénient de ce type de réacteurs, aux yeux des politiques de l'époque où les premiers tests avaient été réalisés, c'est qu'il ne produit pas de plutonium, et donc pas d'application militaire. Mais nous devrions avoir assez de plutonium pour nos bombes, pourquoi continuer à en produire dans nos centrales classiques ?
Kobaia, aurais-tu un éclairage sur ce sujet ?
Olaf Le Bou a écrit:nexus4 a écrit:Une autre carte un peu flippante, la diminution de l'espérance de vie par pays en fonction de la pollution de l'air :
La carte : https://aqli.epic.uchicago.edu/the-index/
L'article science et avenir faisant le point : https://goo.gl/aKwGSC
L'accroche :À New Delhi, la pollution de l'air retire en moyenne 10 ans d'espérance de vie par habitant
voilà qui va dans le sens de coldo, 10 ans de moins à vivre, ça fait une diminution de 13 à 15% de la population, c'est tout bénef pour l'environnement, un début d'autorégulation du problème.
LCI : Vous parlez de "contrainte énergétique". Quelle place accorder au nucléaire pour se préparer à une telle situation ? Vous n’êtes pas vraiment d’accord tous les deux sur ce point.
JMJ : Yves et moi avons en commun de penser que le nucléaire n’empêchera pas la chute globale. Personnellement, je ne suis ni d’accord avec les pro-nucléaires qui y voient un moyen de parer à toute pénurie, ni avec les anti-nucléaire qui exagèrent ses inconvénients techniques et sanitaires. Je pense juste que le nucléaire est un amortisseur bienvenu de la contraction : sans lui, on se cogne plus fort dans le mur, mais je ne sais pas à quel point ! Le nucléaire sert aujourd’hui à concurrencer le charbon. Or, plus longtemps on recourt au charbon dans l’électricité, plus vite on détruit le système climatique, qui a permis le développement de la civilisation. C’est donc au nom d’un arbitrage entre les risques que je souhaite avoir davantage recours au nucléaire dans les pays qui connaissent déjà cette technologie. Mais le nucléaire n’évitera pas la sobriété, qui reste le premier déterminant de ce qu'il faut faire.
YC : Contrairement à Jean-Marc, je ne pense pas que le nucléaire amortira la chute. Si je sors du raisonnement économique, le nucléaire ne peut fonctionner selon moi que dans des sociétés stables, démocratiques et très technologiques. Ces trois conditions sont nécessaires pour la gestion des déchets nucléaires, dont la radioactivité dure plusieurs dizaines de milliers d’années. Or, qui peut parier sur le fait que la France, ou l’Europe, conserve la même stabilité, le même niveau technologique et le même système démocratique dans le contexte de crise qui marquera le 21e siècle, et possiblement le 22e siècle ?
JMJ : Je suis d’accord avec Yves sur ces objections, mais si l’on se place dans le cas de figure où nos sociétés sont incapables de maintenir un niveau technologique suffisant pour conserver du nucléaire, les problèmes liés au nucléaire ne seront rien par rapport aux problèmes généraux auxquels nous seront confrontés… Dans une nouvelle d’anticipation que j’ai écrite pour L’Expansion en 2005, j’imaginais le monde en 2048 comme un régime totalitaire. Je pense en effet que la contrainte énergétique implique le retour du totalitarisme, car la démocratie ne sait pas gérer la rareté. Elle ne sait que gérer que la liberté pour tous, donc l’abondance. La démocratie moderne est d’ailleurs née dans des mondes en croissance, aux 17e et 18e siècles.
YC : Si l’on se retrouve dans l’instabilité, voire dans la barbarie ou le chaos, le détournement de matériaux fissiles devient une possibilité. Sachant qu’il y a plusieurs tonnes de plutonium dans le centre de retraitement nucléaire de La Hague, imaginez ce qu’entrainerait une défection des services publics comme celle qui a eu lieu aux États-Unis pendant l’ouragan Katrina. Ou ce qu’entrainerait l’arrêt du refroidissement des piscines de La Hague.
The Maze Echo a écrit:Je remets mon précédent post, qui a été noyé dans la masse d'un échange sur un autre sujet.The Maze Echo a écrit:kobaia a écrit:(...)
Je n'ai pas relu tout le sujet, et je ne sais pas si ça a déjà été évoqué/débattu, mais quid des réacteurs nucléaires à sels fondus (thorium) ? J'ai vu quelques documentaires sur le sujet et lu quelques articles, et en théorie du moins, ça parait une option plus intéressante que le nucléaire à base d'uranium. Les arguments avancés étant :
- le thorium est 4x plus répandu que l'uranium, avec des gisements en Bretagne (plus besoin d'aller chercher le combustible en Afrique) ;
- radioactivité faible et très lente, ce qui implique un démarrage de la réaction en chaîne plus lent mais une pollution très faible en cas d'accident, et pas de risque d'emballement style Tchernobyl ;
- une conception de la sécurité basée sur les principes physiques (conduction thermique et gravité), plutôt que des systèmes mécaniques complexes pouvant tomber en panne.
Le principal inconvénient de ce type de réacteurs, aux yeux des politiques de l'époque où les premiers tests avaient été réalisés, c'est qu'il ne produit pas de plutonium, et donc pas d'application militaire. Mais nous devrions avoir assez de plutonium pour nos bombes, pourquoi continuer à en produire dans nos centrales classiques ?
Kobaia, aurais-tu un éclairage sur ce sujet ?
toine74 a écrit:(...)
Au-delà de son impact environnemental, le nucléaire reste à mon sens une monstruosité technologique héritière d'une société basée sur la consommation à l'excès. Une centrale, pour être rentable (donc digne d'exister en terme de marché) doit cracher ses 1000/1600 MW 24/24 365/365 (moins l'entretien). Donc, il faut consommer l'électricité qui sort coûte que coûte. Il n'y a pas de choix, c'est le marché qui l'exige (sinon à quoi bon investir dans cette si belle technologie ?). Le serpent se mord la queue avec son lobby qui va avec et qui est prêt à étouffer toutes les tentatives suggérant de faire autrement.
nexus4 a écrit:(...)
Je précise que je ne suis pas non plus fan du nucléaire, si l’hydraulique suffisait, ca me conviendrait parfaitement. Mais on a tout quadrillé en France de ce coté là. Ce qui m'énerve ce sont les dépenses inutiles par idéologie (avec les requins qui surfent dessus) et qui retardent des changements efficaces.
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