Pourtant là-bas sa notoriété dépasse largement le cercle des amateurs de BD, Pazienza est devenu une véritable icône de la culture underground et n'importe quel étudiant/zonard/anar'/artiste/ex-punk ou loubard rentré dans le rang (ou non) sait de qui il s'agit (j'suis même tombé sur un mec et deux meufs posés dans une ruelle qui débattaient de savoir qui de Pratt ou de Pazienza était le meilleur tout en se shootant au crack - le mec avait d'ailleurs sur le bras un tatouage qui reprenait un dessin de Pazienza). Grand ami de Tanino Liberatore (il a d'ailleurs collaboré aux premières planches de Ranxerox), ayant participé à des films, des clips, des pochettes de disque, des pièces de théâtre, des spectacles de danse, il décède en 1988 d'une overdose d'héroïne (tout comme Stefano Tamburini, le scénariste de Ranxerox, deux ans plus tôt) et de nombreux lieux portent désormais son nom en Italie : des rues, des places, des écoles, des bibliothèques, des amphithéâtres.
Et pour avoir jeté un oeil à son travail, bah c'est juste brillant, le mec a un éventail de styles assez impressionnant tant c'est varié, ça va de Moebius à Crumb, de petits personnages à peine esquissés dans un coin de page à de grands dessins ultra maîtrisées, avec des constructions de planche parfois complètement barrés, c'est comme si le mec avait su synthétiser tous les styles que la BD alternative proposait alors.
Donc une question : QU'EST-CE QUE LES EDITEURS FRANCAIS ATTENDENT BORDEL??? j'veux dire on a toujours eu un lien assez fort en France avec la BD italienne, quasiment toutes les oeuvres de Pratt, de Manara, de Crepax, de Micheluzzi, de Liberatore, de Gipi, de Mattotti, de Magnus, de Battaglia ont été traduite chez nous, mais de Pazienza pas une seule... va comprendre







