Flavor Girls 1. Tome 1

V ingt-quatre heures après l’apparition d’un vaisseau extra-terrestre au-dessus de la Terre, une équipe internationale est envoyée pour prendre contact. Irina, brillante traductrice, accompagne la délégation. Au même moment, dans une ville japonaise, Naoko et sa meilleure amie se lancent dans un reportage en direct sur l’événement. Quelques minutes plus tard, tout bascule: les inconnus ouvrent le feu sur la planète. Quatorze ans s’écoulent. Les Agarthiens sont toujours en orbite et attaquent régulièrement, décimant tout sur leur passage. Ce jour-là, Sara est prise en chasse. Elle doit son salut à un gigantesque ananas apparu soudainement et dans lequel elle se réfugie. Elle en ressort presque aussitôt dotée de pouvoirs magiques. Élue par l’Arbre-Mère, l’étudiante est devenue une "Flavor girl" et rejoint ainsi, Naoko, Camille et V., les trois autres gardiennes du Fruits sacré, chargées de défendre le monde contre les envahisseurs aliens. Ce péril passé, Sara doit apprendre à maîtriser ses pouvoirs auprès de Maîtresse Himiko. Mais le temps est compté.

Après une collaboration avec Stéphane Melchior pour Itchi et les 1000 yôkai, Loïc Locatelli ((Pocahontas, Perséphone) revient en solo avec une série publiée dans la collection Combo des éditions Dargaud. Cette fois, il a choisi le registre super-héroïque, sur fond d’anticipation et qu’il mâtine d’un zeste d’humour.

Les premières pages se révèlent percutantes, en plongeant le lecteur dans l’ambiance tendue de la confrontation initiale entre les humains et leurs visiteurs extra-terrestres. Les questions fleurissent : d’où viennent et que veulent ces Agarthiens ? Qu’est devenue Irina ? Et Naoko ? Sans y répondre dans l’immédiat, l’auteur s’attache ensuite à suivre une autre protagoniste, Sara. À travers elle, il dévoile l’existence de super-héroïnes, dotées de pouvoirs particuliers. Évidemment, la référence appuyée aux myriades de magical girls de la pop culture passe par une scène de transformation – avec tenue et baguette ! – plutôt amusante. Les amateur·ices du genre apprécieront. Après la réunion de l’équipe de jeunes femmes de choc et quelques combats, la narration adopte un rythme plus mesuré, tandis que le propos approfondit divers aspects. L’apprentissage de Sara sous la houlette de ses consœurs et de la vieille Himiko occupe une large partie de l’album. Dans le même temps, diverses informations sont distillées concernant le passé de certains personnages, tandis que la complexité des relations entre le quatuor et les représentants des autorités s'affirme. Par ailleurs, dans le dernier chapitre ouvre une lucarne sur la partie adverse. Cet aperçu suffit à créer une dose supplémentaire de surprise et à relancer les questionnements. Le graphisme, doté d’un trait expressif, est en adéquation avec le propos et le ton général. Chaque acteur y est bien caractérisé, qu’il s’agisse des quatre "Flavor girls" ou des Agarthiens. L’agencement des planches et les cadrages assurent une bonne dynamique et font la part belle à l’action. Les décors et machines contribuent à donner du corps à l’univers inventé par l’auteur. La mise en couleur agrémente agréablement le tout.

Au final, un humour parfois un brin trop présent, ce tome initial de Flavor girls se révèle plutôt bien mené et donne envie d’en savoir plus.