Cher lecteur de BDGest

Vous utilisez « Adblock » ou un autre logiciel qui bloque les zones publicitaires. Ces emplacements publicitaires sont une source de revenus indispensable à l'activité de notre site.

Depuis la création des site bdgest.com et bedetheque.com, nous nous sommes fait une règle de refuser tous les formats publicitaires dits "intrusifs". Notre conviction est qu'une publicité de qualité et bien intégrée dans le design du site sera beaucoup mieux perçue par nos visiteurs.

Pour continuer à apprécier notre contenu tout en gardant une bonne expérience de lecture, nous vous proposons soit :


  • de validez dans votre logiciel Adblock votre acceptation de la visibilité des publicités sur nos sites.
    Depuis la barre des modules vous pouvez désactiver AdBlock pour les domaine "bdgest.com" et "bedetheque.com".

  • d'acquérir une licence BDGest.
    En plus de vous permettre l'accès au logiciel BDGest\' Online pour gérer votre collection de bande dessinées, cette licence vous permet de naviguer sur le site sans aucune publicité.


Merci pour votre compréhension et soutien,
L'équipe BDGest
Titre Fenetre
Contenu Fenetre
Connexion
  • Se souvenir de moi
J'ai oublié mon mot de passe
AD

L e Larzac, un plateau reculé situé dans le sud du Massif Central ; une terre difficile, peu peuplée et connue principalement pour ses troupeaux de brebis fournissant le lait utilisé dans la fabrication du Roquefort. Pourtant, à peine énoncé, ce nom résonne immédiatement : Le Larzac, le symbole de la résistance et de la lutte communautaire contre l’administration et l’uniformisation. Avant l’altermondialisation, le sous-commandant Marcos, les ZAD et autres mouvements de désobéissance civile, il y a eu Le Larzac.

En octobre 1971, face à la décision unilatérale d’agrandir un terrain d’entraînement militaire, des hommes et des femmes ont dit non à l’expropriation et à la destruction de leur milieux et mode de vie. Pendant dix ans, ils vont engager un combat totalement déséquilibré contre l’Armée et la République. En cours de route, ils seront rejoints par tout ce que l’Hexagone comptait de militants (maoïstes, chrétiens charismatiques, écologistes, libertaires et anarchistes, sans compter les hippies) et, plus globalement, par une jeunesse qui sortait à peine de Mai 68. Actions non-violentes, manifestations, concerts, happenings à travers le pays, guérilla administrative et judiciaire, sociofinancement avant la lettre, occupations illégales, les bergers des Causses ont tout inventé au fur et à mesure, avant de forcer l’État à abdiquer. Aujourd’hui, ces espaces sont devenus un Parc naturel régional et ont été inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Historien et auteur de nombreux livres sur le sujet, Pierre-Marie Terral s’est associé à Sébastien Verdier (Orwell, Dargaud, 2019) pour raconter cette épopée en bande dessinée. Le généreux ouvrage, introduit par un «ancien» devenu célèbre, José Bovet, démarre au jour 1 de l’annonce du ministère des armées décidant le redimensionnement du Camp du Larzac. À partir de là, tout va s’emballer pour les habitants du lieu et pour la France en général. C’est que l’époque avait changé. Habitués à accepter sans discuter les décisions venues d’en-haut, ces «petites» gens, des agriculteurs modestes, ont simplement refusé de partir. D’abord balbutiante, la contestation va petit-à-petit s’amplifier. Chaque étape de ce processus est décrite chronologiquement et précisément. La parole est donnée aux acteurs et les actions, d’abord retenues, avant de prendre de l’envergure, sont montrées clairement et remises dans leur contexte. Sans jamais tomber dans la leçon d’histoire scolaire ou se résumer à une énumération indigeste de détails, le scénariste arrive à faire passer les émotions (la peur, les espoirs souvent déçus, etc.) et, surtout, l’énergie de cette véritable épopée humaine. Résultat, il est impossible de ne pas être touché et entraîné par le flot des évènements.

Dessinateur réaliste aimant s’appuyer sur des documents photographiques, Sébastien Verdier est également un grand amateur du noir et blanc. L’association de la précision de son trait avec la sobriété du rendu monochrome auraient pu donner une atmosphère terne, voire vieillotte au récit. Ce n’est absolument pas le cas, bien au contraire. Les portraits des protagonistes dégagent force et modestie et la beauté des lieux est parfaitement retranscrite. De plus, loin de cacher ses sources, Verdier a parsemé ici et là des photos d’époque qui apportent d’autres points de vue, très immersifs, aux incidents émaillant cette saga sociale. Celles-ci permettent aussi de réaliser l’immense travail de recréation entrepris par l’artiste afin de redonner vie à ce passé pas si lointain. Cerise sur le gâteau, quelques pages signées du regretté Cabu se sont glissées au cœur de l’album. En plus d’être très amusant, ce reportage sur le terrain paru dans Charlie Hebdo en 1975 démontre aussi comment cette lutte s’était diffusée à travers la société.

Sous ses airs très classique se cache un BD-documentaire de grande tenue bien plus excitant qu’une fiction. Larzac - Histoire d’une résistance paysanne s'avère être une lecture passionnante et palpitante. Pas de chichi, pas de suspens inutile, seulement des faits tissant un récit où l’entraide et l’humanité ont réussi à renverser les cours des choses.

Par A. Perroud
Moyenne des chroniqueurs
8.0

Informations sur l'album

Larzac - Histoire d'une résistance paysanne

  • Currently 4.67/10
  • 1
  • 2
  • 3
  • 4
  • 5
  • 6

Note: 4.7/5 (3 votes)

Poster un avis sur cet album

Votre note :
Vous devez être connecté pour poster un avis sur le site.