Bruno Retailleau a présenté jeudi un nouveau clip vidéo ministériel pour lutter contre la consommation de stupéfiants. Le consommateur a du "sang sur les mains", a déclaré le ministre de l'Intérieur.
https://www.francetvinfo.fr/societe/dro ... 58627.html"La campagne fondée sur la peur et la culpabilisation des consommateurs lancée par Monsieur Retailleau n’a aucun sens [...] Elle est même d’un cynisme rare, a réagi Anne Souyris, porte-parole des sénateurs écologistes, dans un message posté sur X. Quand changera-t-on de paradigme ? Luttons contre le narcotrafic, la corruption, le blanchiment d’argent [...] pas contre ceux, notamment nos jeunes, qui ne font que subir notre système destructeur.
Je me permets de trouver ces deux positionnements aussi inappropriés l'un que l'autre. On a plusieurs décennies de recul désormais pour savoir que ni la lutte contre les trafiquants, ni la culpabilisation des utilisateurs n'ont d'impact significatif sur la consommation.
Et pourtant, comme en toute chose, il suffirait que les gens n'en achètent pas pour que ça ne se vende plus. Mais plutôt que de traiter le sujet comme un problème de sécurité publique, je considère que c'est l'angle de la santé publique qu'il faut prendre. La conso de drogue, c'est une addiction, c'est par ce prisme qu'il faut l'aborder. Et il est assez probable que considérer les camés comme des malades plutôt que comme des héros rebelles ôterait une bonne part de la glamourisation malsaine qui prévaut dans l'imaginaire collectif, via la représentation qu'en fait la culture ambiante.
D'un côté, légaliser la conso de weed pour arrêter de mobiliser une armée de fonctionnaires de police et d'auxiliaires de justice pour rien, et éventuellement couper l'herbe (sic) sous le pied des trafiquants.
Et de l'autre, mettre le paquet non pas sur la culpabilisation des drogués, mais sur leur accompagnement sanitaire pour sortir des addictions. En insistant bien sur le côté prise en charge de malade pour stopper le positivisme crétin qui prévaut trop souvent. Notamment les expressions "drogues récréatives" et "consommation festive". On voudrait faire l'étalage marketing de cette merde, on ne s'y prendrait pas autrement.