artemus dada a écrit:Riche d'une théorie d'individus et de faits tout aussi froidement décrits, d'où mon rapprochement avec deux styles littéraires (supra) qui ont su dépasser leurs propres contraintes behavioristes pour raconter et surtout incarner leur(s) histoire(s) ; au contraire de ce premier tome des 3 qui forment donc l'histoire du Hip Hop vu par Piskor. Au final un rien lassant.
Ed Piksor aurait été bien inspiré d'injecter dans son récit certaines des techniques qui ont fait le Hip Hop : le flow, le scratch, les boucles de samples ; même son trait un poil naïf, mais non dénué d'un certain charme, pêche à la longue par ses cadrages bien trop sages, manière de cases anthropométriques par trop répétitives.
C'est un peu le souci de ce genre de BD qui s'attache dans l'historique et le factuel. Personnellement, je les lis car c'est la convergence entre deux de mes centres d'intérêt, même si le sujet est déjà vu et revu en ce qui me concerne et donc c'est plus pour un rafraîchissement de la mémoire et éventuellement pour trouver des détails que je ne connaissais pas.
Sinon tu parles de "techniques" mais sur la période qu'Ed Piskor couvre dans ce tome, c'est encore compliqué d'en parler. Les flows étaient rudimentaires et similaires, mis à part Melle Mel qui montrera la voie à suivre sur la multiplication des mots et syllabes. On commencera à vraiment parler de flow au milieu des années 80 avec Eric B. & Rakim, les Ultramagnetic MC's, etc...
Pareil pour les scratchs, déjà les DJ's à savoir le faire se comptaient sur les doigts de la main, et hormis Grandmaster Flash, personne n'a poussé aussi loin à ce moment-là.
Quand au sampling, il faut vraiment attendre l'arrivée de machines abordables vers 86-87, par exemple la S900 d'Akai avant que la marque ne sorte la gamme MPC, mais surtout les SP-12 et SP-1200 qui étaient de vraies machines de brutes, avec un grain dans l’échantillon et le kick inimitable. Bref, sur les productions hip-hop jusqu'en 1981-82 étaient exclusivement joués par des musiciens studios sur lesquels les rappers posaient (des textes qui n'étaient pas forcément les leurs).