Enfin libre

[vincentg]

Message précédent :

une petite Q, SVP: pourquoi une aussi longue absence entre Grumpf (en 2011) et EL?

Oulaaa oui, c'est long !
C'est probablement dû au fait que le temps passe vite, que le scénariste ait pris le sien pour écrire une histoire tordue et que le dessinateur ait mis 5 ans pour la dessiner !

Pour vous faire pardonner, embrayez sur la suite et fin de 10 mai 68 !!!
Ça fait bien 17 ans que j’attends ça

[enfin libre]

Pour vous faire pardonner, embrayez sur la suite et fin de 10 mai 68 !!!
Ça fait bien 17 ans que j’attends ça

Ah ah ! Il me faudrait déjà au moins un an pour comprendre le fichier excel qui fait office de scénario !!

[vincentg]

Pour vous faire pardonner, embrayez sur la suite et fin de 10 mai 68 !!!
Ça fait bien 17 ans que j’attends ça

Ah ah ! Il me faudrait déjà au moins un an pour comprendre le fichier excel qui fait office de scénario !!

Bah, avec un an pour comprendre le scenario, il reste 7 ans pour le dessiner pour les 60 ans de mai 68
Voire 15 ans si on cible les 68 ans !

Chiche

[enfin libre]

La case 21

Page 5. Première case

Cette case est particulièrement jaune.
Pas seulement parce que K. est sous le feu des projecteurs de la police.
L'autre raison réside dans le chapitre précédent.

Visiblement K. semble contrarié.

Moi aussi j'ai été contrarié.

Au tout début, j'ai fini le brouillon du chapitre précédent (2 pages) et de celui-ci (2 pages aussi).
Puis je me suis attelé à l'encrage et à la mise en couleur sur des pleines pages 30x40 cm.
Premier échec. L'encrage s'était bien déroulé mais la couleur était une catastrophe. Fort logiquement, j'ai tenté d'avoir une vision globale de la page mais je me suis lancé dans des couleurs inappropriées sans vraiment réfléchir au rendu final. Je n'ai pas réussi à finir la couleur tellement c'était déplaisant et décourageant.

Suite à ça, j'ai décidé de continuer le brouillon en attendant de trouver la solution à mon problème de couleur. Le brouillon ne pouvait pas être perdu. J'ai finalement fait les 125 pages de brouillon.

Voilà comment j'ai résolu mon problème de couleurs.

D'abord, ces longs mois de brouillon m'ont fait mûrir sur la façon dont je pouvais utiliser les couleurs - par exemple, ne pas chercher le réalisme à tout prix en multipliant le nombre de couleurs.

Ensuite, en utilisant trois nuances pour l'encrage : le noir pour le texte et les bulles, un ton brun pour les éléments principaux et le reste (autres éléments et bordure de case) avec le même ton brun dilué. La couleur devait suivre cette logique de mise en avant.

Enfin et surtout, pour ne plus être contrarié, en découpant la page case par case afin de ne travailler que sur une case à la fois et ne pas risquer de tout gâcher et de devoir tout recommencer.

Cette case n'aurait pas été particulièrement jaune sans mon premier essai inachevé.

[Gaston68]

Merci beaucoup pour vos explications. Je me ferais un très grand plaisir de les relire une fois l'album acheté et en main.

[Cooltrane]

J'avais cru comprendre que le jaune de cette case est lié au jaune et orange de la toile de peinture de sa fille dans le chapitre précédant (dernière case), mais ne sachant pas si c'était la volonté de la gamine que son père soit au commissariat.

En tout cas, cet album gagne bcp à chaque relecture

[enfin libre]

J'avais cru comprendre que le jaune de cette case est lié au jaune et orange de la toile de peinture de sa fille dans le chapitre précédant (dernière case), mais ne sachant pas si c'était la volonté de la gamine que son père soit au commissariat.

En tout cas, cet album gagne bcp à chaque relecture

Ah ah, à force de le relire, tu vas pouvoir écrire une thèse

[Cooltrane]

J'avais cru comprendre que le jaune de cette case est lié au jaune et orange de la toile de peinture de sa fille dans le chapitre précédant (dernière case), mais ne sachant pas si c'était la volonté de la gamine que son père soit au commissariat.

En tout cas, cet album gagne bcp à chaque relecture

Ah ah, à force de le relire, tu vas pouvoir écrire une thèse

Confinement oblige, je l'ai déjà relu deux fois, car j'ai plus de temps dispo

NB: j'espérais une réponse

[enfin libre]

NB: j'espérais une réponse

Oui, tu as raison ! Le jaune de cette case est en relation directe avec le jaune de la case précédente et plus globalement avec le discours d'Agathe.
En revanche, on ne peut pas dire qu'elle ait souhaité le mettre dans cette position. Mais après tout, libre à chacun d'avoir son interprétation

[enfin libre]

La case 69

Page 10. Septième case

En dehors des pleines pages représentant des lettres, article ou affiche, il s'agit d'une des cases avec le plus de texte dans cette BD.
Non, ce n'est pas ici un clin d’œil à mes chères lectures d'enfance : j'ai adoré "Le secret de l'espadon" dans le vieux journal de Tintin relié, je n'avais pas encore conscience que c'était extrêmement bavard !

Mais voilà, j'ai un monologue de 125 mots à placer. Il ne faut pas que ça s'étale sur trop de pages/cases pour ne pas trop ennuyer et casser le rythme. J'ai aussi les silences à placer, les respirations. Je m'offre donc une page de huit cases dont trois silencieuses.
Je ne suis pas un fan des gros pavés de texte, mais il me semblait que c'était possible à ce moment-là : après avoir hésité, K. lâche son histoire d'un bloc. Dans la case suivante, K. prend d'ailleurs conscience qu'il va un peu vite...

Enfin, pour contraster les différences entre les attitudes des deux protagonistes, la case 69 est à mettre en regard avec la case 67 qui, avec la mise en page, se situe au-dessus. Le point de vue de chacune de ces cases est opposé. Case 67 : vue depuis K. de W. silencieux et serein. Case 69 : vue depuis W. de K. bavard et fébrile.

[enfin libre]

Je suis sortie de prison il y a deux mois.

Six ans de tôle, à me faire scribouiller sur le ventre par le scénariste, gratter le dos à l'encre de chine par le dessinateur, à me faire aquareller, numériser et j'en passe...

J'étais toute contente de retrouver la vraie vie, j'avais même trouvé un job dans une boîte à bulles. Et au bout de quelques jours à passer entre les mains des lecteurs, paf, confinée à nouveau...

Alors certes le temps est passé assez vite à recevoir des compliments comme là https://bit.ly/3fzCoOI ou là https://bit.ly/2WOsmAW et même là https://bit.ly/3ckhL7l et là https://bit.ly/3dAFZui et là https://bit.ly/35QRISO.

Mais bon, aujourd'hui, pour moi, c'est comme une nouvelle naissance. Aujourd'hui, des lecteurs peuvent à nouveau me serrer la pince, aujourd'hui Enfin Libre est Enfin Libre !

[toine74]

La chronique d'Enfin Libre est en ligne !

[enfin libre]

La chronique d'Enfin Libre est en ligne !

Ah oui !

[enfin libre]

La case 562

Page 78. Sixième case.

C'est la dernière case de la page paire et va de pair avec la première case de la page impaire suivante.
On y voit donc l'arrière de la voiture de W arrêtée au feu rouge, un monsieur au chapeau traverse nonchalamment. La case suivante propose le champ opposé : le devant de la voiture qui a fini par démarrer (manifestement pas très rapidement), le monsieur au chapeau est déjà presque hors cadre...

Il n'est souvent pas très recommandé de changer si brutalement de point de vue car ça ne fluidifie pas la lecture (il faut recomposer la scène d'avant pour comprendre la nouvelle) et cela risque de perdre le lecteur. Pas de très gros risque pour les nôtres, s'ils devaient être perdus, ils se trouveraient encore dans les premières pages.

Pour moi, en plus de dessiner deux scènes particulièrement plaisantes, ces deux cases pivots me permettent d'inverser le sens de mes deux pages.
Dans la première, celle de gauche, c'est W. (le grand roux) qui parle, il est devant K. et le sens la voiture est de la droite vers la gauche.
Dans la deuxième page, celle de droite, K prend la parole, il est devant W et la voiture file vers la droite. C'est aussi idéal pour ma fin de page et aussi fin de chapitre : la voiture en tout petit suit le sens de lecture et laisse place au suspense insoutenable de la page suivante.

Je me souviens de ce professeur d'histoire au lycée qui conduisait une toute petite voiture, bien trop petite pour sa carrure. Souvenir sans doute pas très exact, mais c'est lui qui est resté et qui resurgit dans le contraste du personnage de W. avec son autobianchi.
L'homme à vélo est un cameo du célèbre libraire dont le prénom commence et finit par Joseph.
Et enfin, il y a cette mystérieuse plaque d'immatriculation...

En plus grand : https://i.goopics.net/dVrkE.jpg

[enfin libre]

La case 225

Page 32. Première case.

Voici une de mes cases préférées de la BD.

Tout d'abord parce que j'adore ce chapitre où l'on suit le mystérieux N., où l'on ressent un léger glissement d'espace, de temps... d'histoire.

Ensuite, j'ai pris beaucoup de plaisir à la dessiner. Beaucoup de temps aussi. Le résultat était à la hauteur de ce que j'imaginais et comme ce n'est pas toujours le cas, c'est plutôt agréable.

Quel plaisir d'imaginer ce décor de "club de jazz mais d'avant début de soirée, une scène plutôt vide avec un batteur faisant sa balance" (dixit le scénariste). Pas de limite, oublier les cases d'avant. Une parenthèse de trois pages pendant laquelle les personnages vont évoluer dans ce lieu improbable. Cette première case en haut de page en sera l'introduction spectaculaire.

C'est le moment de caser cette architecture métallique fin XIXe que j'affectionne particulièrement. Et puis tiens, hop, je colle ce bout de grille de métro parisien que j'avais copié sur mon carnet.
De l'oranger, du petits pois, du Tintin, du bar avec des verres de bière que j'imagine volontiers belge, c'est open bar. Le sigle sur le verre : une bière "Enfin Libre" ?

Au temps faible, tout est permis.

[Cooltrane]

Oui, j'ai un peu regretté que l'histoire ne revisite pas ce lieu magique , par exemple dans un concert qui aurait cloturé le bouquin. (ou alors une visite de l'autre club de jazz sur le coin de rue)

[enfin libre]

Oui, j'ai un peu regretté que l'histoire ne revisite pas ce lieu magique , par exemple dans un concert qui aurait cloturé le bouquin. (ou alors une visite de l'autre club de jazz sur le coin de rue)

Merci Cooltrane.
Le chat Bashô a le mot de la fin, mais le lecteur a le droit (et est vivement encouragé) d'imaginer la prolongation !

[enfin libre]

Pour la fête des Pères, la Boîte à Bulles propose la lecture gratuite de notre livre pendant 72h :

https://www.la-boite-a-bulles.com/digital/play/717

Super !

[enfin libre]

La case 815

Page 113 - 2ème case.

Lors de son errance nocturne dans le cimetière du Père Lachaise, K. croise non pas la tombe de Jim M., mais celle de Jean-Baptiste Clément.
Ce n'est pas seulement l'auteur du texte "Le temps des cerises" que j'ai voulu mettre en avant dans cette case. Il y a aussi la tombe d'un autre communard, à la gauche de K., celle de Gustave Lefrançais.

Quelques mois auparavant, je souhaitais en apprendre plus sur ce qui s'est déroulé au XIXe siècle en France. À l'école, j'ai l'impression qu'on nous a seulement enseigné Napoléon, la guerre de 1870 rapidement, Napoléon III et la révolution industrielle.

À la bibliothèque, je tombais sur l'autobiographie de Gustave Lefrançais. J'allais pouvoir lire les souvenirs d'un des acteurs de cette période. J'ai beaucoup aimé... même si le livre était assez complexe avec toutes ces références aux personnages, aux courants de l'époque.

Gustave Lefrançais ! Eugène Pottier t'a déjà dédicacé "L'international", cette case est une pensée émue pour toi.

Par la suite, K. ne croisera pas le chanteur mais trouvera assurément des portes.

[enfin libre]

Un an après la sortie de notre BD Enfin libre et pour en finir avec le BD blues, je me suis lancé dans une série de compressions.

Dans ce monde où tout va très vite, où tout veut être compris avec une fiche unique ou grâce à une note allant de A à E, voici un gain de temps non négligeable. Je vous propose un résumé, une synthèse, un survol, une approche ou la substantifique moelle, c'est selon, de 128 pages.

En julienne, en purée, en ne privilégiant que certains ingrédients ou en n'extrayant que le jus, la recette varie mais la base reste la même : du concentré d'Enfin libre. Nutri-score A, transformé mais sans additif.



-- Compression I --

Découpe de chaque planche en tranches de 13 mm, à la Banksy, pour ne reconstituer qu'une seule et unique page.

Breaking news :
- Faut-il faire confiance à ces auteurs de BD qui débordent ? L'avis des français...
- Mais pourquoi diable y a-t-il une tranche blanche ? La page 43 est pourtant si riche en rebondissement, quelle est cette étrangeté ? Nous en débattrons ce soir.
- Enfin Libre n'ont-ils pas honte de tout dévoiler ainsi, de tuer le marché ? Nous reviendrons sur le précédent Banksy...

[mr_switch]

Pas certain qu'une compression en julienne soit optimale. Une compression en brunoise me semble mieux adaptée.