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Harlem (Mikaël) 1. Harlem 1/2

20/01/2022 3546 visiteurs 7.5/10 (2 notes)

« Satanée femelle… Frenchy… La maudite négresse ! »
Stéphanie St. Clair, alias Queenie, n’a pas que des amis. Démontrant une volonté de fer, elle se hisse tout de même à la tête d’une loterie clandestine dans le Harlem des années 1930. Le crime organisé, occupé à désaltérer un pays assoiffé par la prohibition, ne se préoccupe pas de cette monarque rayonnant au nord de la 110e rue. L’alcool redevenant licite, les malfrats repensent leur modèle d’affaires et convoitent sa part du gâteau. Le journaliste Robert Bishop raconte son histoire.

Après Giants et Bootblack, Mikaël poursuit, à coups de diptyques, sa fresque sur New York au temps de la grande dépression économique. La formule demeure la même. À travers la vie d’un personnage et de ses proches, il présente un aspect de la métropole il y a près d’un siècle. Véritable antithèse de Joséphine Baker, l’Antillaise se rend aux États-Unis pour assouvir son ambition, mais il n’est pas question de porter une ceinture de bananes pour plaire aux Blancs. Elle s’affirme plutôt comme une personne intransigeante, peu ouverte au compromis et déterminée à réussir, malgré la couleur de sa peau, son sexe et son accent.

Le représentation du personnage est nuancée. Avec son commerce, la mafieuse favorise la prospérité du quartier où chacun semble convaincu que le rêve américain est aussi pour lui. Mais lorsqu’elle prend la plume pour dénoncer la corruption (ironiquement, son texte est réécrit par le scribouillard qui fait alors figure de n…), elle souhaite surtout garantir son propre succès et à son enrichissement. L’altruisme n’est pas vraiment son truc et elle a compris que la charité, lorsqu’elle est bien ordonnée, commence par soi-même. Quand elle élève le ton, c’est avant tout pour protéger son royaume.

Le récit est supporté par les très belles illustrations de Mikaël qui excelle à traduire l’esprit des petits tripots glauques. Ses clairs-obscurs et ses jeux d’ombres, reposant sur une colorisation où il explore toutes les nuances de sépia, se révèlent particulièrement réussis.

L’artiste sait laisser parler ses images et incite ainsi le bédéphile à s’attarder aux détails. Quelques retours dans le passé, toujours muets, témoignent de la jeunesse de l’héroïne et apportent un éclairage sur ce qu’elle est devenue. Le dos de la protagoniste, zébré de cicatrices, rappelle les abus qu’elle a subis. Et quand elle fait l’amour, c’est elle qui a le dessus sur son chauffeur-garde du corps-amant. Le scénariste n’insiste pas sur ces éléments et invite son lecteur à leur donner tout leur sens. Enfin, la protagoniste est habituellement filmée en contre-plongée, une prise de vue dégageant une puissance certaine. À l’opposé, le reporter a tendance à être capté de haut en bas.

Harlem restitue avec beaucoup de réalisme une époque. Au-delà des voitures, des tenues vestimentaires et des décors, il y a également le vocabulaire. Certains mots aujourd'hui mis à l’index, contribuent à l’authenticité du propos ; le bédéiste franco-québécois les utilise du reste avec retenue.

Le portrait d’une reine noire, menacée par un roi blanc et quelques pions de la même couleur.

Par J. Milette
Moyenne des chroniqueurs
7.5

Informations sur l'album

Harlem (Mikaël)
1. Harlem 1/2

  • Currently 4.21/10
  • 1
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Note: 4.2/5 (24 votes)

  • Mikaël
  • Mikaël
  • 01/2022 (Parution le 21/01/2022)
  • Dargaud
  • 9782505110804
  • 54

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L'avis des visiteurs

    Eotran Le 07/12/2023 à 13:01:24

    Quelle plaisir de retrouver la pate de Mickael, qui n'est jamais aussi bon que quand il nous décrit un de ses sujets favoris ( y en a-t-il d'autre?), le New-York du début du siècle passé.
    Le talent pour dépeindre en quelques vignettes, l'ambiance et l'esprit d'une époque est tout simplement remarquable. Les graphismes sont magnifiques et on s'immerge rapidement dans ce quartier noir du New-york en pleine grande dépression.

    Par contre au niveau du scénario et de l'histoire, on patine un peu. Le récit n'avance pas très vite et les protagonistes tournent un peu rond au lieu d'agir.

    On jugera définitivement sur les 2 tomes, mais l'enthousiasme bien présent dans les deux séries précédentes n'est pas (encore ?) au rendez-vous.

    Erik67 Le 18/01/2023 à 07:42:16

    Je retrouve l'auteur Mikaël de nouveau à New-York après son fameux « Giant » sur un homme qui construit des gratte-ciel. Là, on va s’intéresser plus particulièrement au quartier noir de Harlem.

    Encore une fois, c'est le rythme qui fait défaut. Il y a parfois des moments où les cases de dialogues sont surchargées puis deux trois pages assez contemplatives. Il manque une espèce d'équilibre en évitant par exemple les bavardages inutiles.

    Un bon point pour le dessin qui est tout à fait magnifique car il souligne parfaitement l'atmosphère de la Grande Dépression des années 30 aux Etats-Unis avec une colorisation très sombre.

    On découvre le portrait d'une femme noire à savoir Queenie, d'origine française, qui va faire marcher le business dans ce quartier pauvre sur une activité de loterie illégale qui ne faisait pas concurrence à la drogue ou à l'alcool. Elle sera en lutte contre un mafieux hollandais Dutch Schultz qui tente de conquérir son territoire et à prendre le contrôle de la loterie qu'il avait auparavant totalement ignoré. Stéphanie St Clair, de son vrai nom, a bâti un véritable empire criminel qui règne sur Harlem tout en protégeant ses habitants des exactions des policiers et en leur fournissant du travail à une époque de grande crise.

    Le véritable exploit de cette femme cultivée et déterminée est d'avoir occupé un terrain qui était véritablement réservé qu'aux hommes blancs. Pour une femme de couleur, c'est un véritable exploit car elle est l'exception à la règle !

    Visiblement, cela ne serait pas la première biographie sur cette femme d'exception car un titre est déjà paru en août 2021 à savoir «Queenie, la marraine de Harlem ». Ce présent titre est sorti quelques mois plus tard en Janvier 2022. On peut dire qu'il y a de la concurrence. Queenie, la marraine de Harlem

    Au final, c'est un bel album qui met en valeur le New-York des années 30 avec une belle reconstitution du cadre social. En effet, le quartier de Harlem fut le principal foyer de la culture afro-américaine. Cela va même devenir l'un des centres de la lutte pour des droits civiques.

    La BD se concentre sur la lutte de pouvoir. St. Clair et son homme de main et amant, Ellsworth Johnson refusèrent de se laisser faire par Schultz. Elle se plaignit aux autorités locales qui la firent arrêter. Elle répliqua en publiant un article dans le journal accusant des officiers de la police de corruption.

    Par la suite, la commission Seabury démit plus d'une douzaine d'officiers. La guerre des territoires continuait et l'amant dû se rapprocher d'un mafieux italo-américain Lucky Luciano pour régler le problème Schultz. Cela se terminera dans un bang de sang avec le fameux télégramme « on récolte ce qu'on a semé » qui fit les gros titres à travers le pays.

    J'ai eu également plaisir de découvrir l'histoire vraie de Stéphanie St Clair qui est parti de la misère pour construire un rêve américain mais sur fond de gangstérisme. Suite et fin dans le second tome.

    Touriste-amateur Le 03/04/2022 à 19:02:32

    Après Giant que j'ai adoré et Bootblack qui ne m'a pas attiré et que je n'ai pas lu, je retrouve Mikaël pour ce très correct opus.

    Harlem et New York sont toujours croqués avec beaucoup de réalisme. J'adore!
    J'ai été moins convaincu par le scénario où, même s'il se passe des choses, c'est toujours un peu latent. Egalement, la multiplication des personnages et les retours en arrière dans la vie de l'héroïne ne le rendre pas toujours lisible.

    La fin laisse sur sa faim et je conseillerais presque d'attendre le second volume pour lire les deux ensemble.

    Saigneurdeguerre Le 24/03/2022 à 05:43:13

    Harlem (USA). Pendant la grande dépression.
    « Alors comme ça, poulette, toi, une femelle, noire qui plus est, une Française, pouah, quelle horreur ! tu comptes tenir tête à Dutch Schultz, le « Hollandais » ? Tu te mettras à genoux devant moi… Comme les autres ! »

    Queenie n’a pas l’air d’avoir peur de la menace même si celle-ci a été accompagnée du son fort répétitif et monotone de la mitraillette Thompson alimentée par son chargeur « camembert ».

    Un journaliste blanc, venu pour l’interviewer doit se contenter de prendre quelques notes pour relater l’événement, Mrs. Stéphanie St.Clair l’ignore superbement et quitte la boîte la tête haute, non sans avoir au préalable, glissé quelques billets à son homme de confiance, Bumpy, pour qu’il aille dédommager le taulier…

    Critique :

    Décidément, Queenie est à la mode ! Après l’excellent « Queenie, la marraine de Harlem » d’Aurélie Lévy, en noir et blanc, c’est au tour de Mikaël de nous proposer sa vision de cette reine de la petite pègre noire de Harlem. Comparaison n’étant pas raison, je vous ferai grâce de commentaires destinés à mettre en évidence un album plutôt qu’un autre. Leurs styles étant diamétralement opposés, la lecture des deux s’impose pour tout amateur de BD aimant les ambiances noires (entendez par là ce que vous voulez, ce mot dans ce cadre-ci étant très riche de signifiants).

    L’histoire se déroule en plein pendant la grande dépression aux Etats-Unis. Un des pires moments de l’histoire du pays. Une époque où le racisme n’a nulle raison de se cacher. C’est aussi naturel que de respirer. La plupart des flics sont donc racistes et franchement corrompus au point que l’on éprouve plus de sympathie pour une petite reine de la pègre que pour un officier de police.

    Le dessin est sombre ! Très sombre ! Tout comme les couleurs. Le lecteur n’est pas là pour rigoler. Dans cet univers, la joie n’a pas sa place même si le sexe est très présent. Le métissage non plus n’est pas à l’ordre du jour. Que chacun reste bien dans sa communauté : les noirs avec les noirs, les juifs avec les juifs, les ritals avec les ritals, les Irlandais avec les Irlandais… Bien entendu, tout en bas de ces communautés, il y a celle des nègres et des négresses. Ils n’ont de cadeaux à attendre de personne. Pourtant Queenie s’obstine à être une femme extrêmement riche, réussissant à naviguer au milieu de cet univers dominé par les mafieux. Mais d’où lui vient cette richesse ? D’une loterie très simple où il est pratiquement impossible de tricher. Plus la crise se fait sentir et plus les gens misent, seul espoir de s’en sortir.

    Les flics sont corrompus ? Où est le problème puisque le maire lui-même donne l’exemple ! La loi du plus fort s’applique et c’est cela que traduit le trait de Mikaël. Un trait dur comme s’il était tracé à coups de couteau dans les chairs. Les couleurs et le trait ne plairont pas à ceux qui ne voient pas à quel point ils servent le dessein de l’auteur d’immerger le lecteur dans un univers de désolation même si une Stéphanie St.Clair refuse d’abdiquer devant ses nombreux ennemis qui rêvent de la voir rouler à leurs pieds.

    Queenie a réellement existé et a connu un destin exceptionnel. Mikaël s’empare de son personnage, de son passé, mais décide de prendre quelques libertés. Il n’y a plus qu’à patienter jusqu’à la sortie du second album pour connaître la suite des péripéties de Mrs. St.Clair.

    thieuthieu79 Le 17/02/2022 à 11:31:29

    Après Giant et Bootblack, on retrouve Mickaël pour Harlem, son nouveau diptyque New Yorkais d'avant guerre.
    On part cette fois au cœur du quartier noir de Harlem dirigé par Queenie, qui va devoir jouer des coudes pour continuer à diriger son royaume.
    L'intrigue est rapidement installée et on se retrouve très vite plongé dans l'univers.
    Le background est solide et les personnages très authentiques.
    D'ailleurs, le graphisme renforce l'immersion avec des visages afro-américains particulièrement réussis.
    De tout ça, il en ressort une très bonne impression.

    Grobool Le 06/02/2022 à 19:07:19

    Bon album... je ne connais pas l'univers de l'auteur mais c'est cool. Après très difficile de ne pas comparé avec Queenie qui est arrivé quelques semaines avant et qui est tout bonnement excellent... du coup c'est sympa mais sans plus. Je trouve qu'il y a des séquences qui n'ont aucunes utilités (autres que de donner peut-être une perception cinématographique, ou de démontrer la capacité de l'auteur a dessiné des corps de femmes... ) bref... pas mal... on verra avec le second tome si c'est meilleurs.