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Le chenal

10/11/2017 3801 visiteurs 7.0/10 (1 note)

I l est de retour dans ce coin particulier de la jetée, un monde à part entière où le temps serait suspendu et où les souvenirs afflueraient par vagues, comme le cycle des marées. Le marin, en symbiose totale avec la mer, sent le vent caresser ses cheveux et les embruns humidifier sa peau. Il contemple le soleil qui saigne dans le couchant. Dans son champ de vision, brisant la ligne d'horizon, l'épave demeure, comme un vestige de son enfance qui, au crépuscule de sa vie, se rappelle à sa mémoire. Ce naufrage mystérieux a toujours tu ses origines, sauf pour lui, spectateur d'un soir. L'histoire de ce bateau et de son matelot rejoint la sienne. Ecoutez-là donc.

À la manière de ses précédents ouvrages, Et si nous devions tomber, Acéré comme la Dent du serpent et La vibration du monde, Thierry Boulanger reprend sa méthode très personnelle de narration : un monologue unique, sorte de confession pour toi, lecteur, interlocuteur privilégié. Le discours mêle réminiscences, réflexions, légendes et anecdotes d'un vieil homme affaibli de retour sur les lieux de sa naissance, chargé d'émotions et de nostalgie. Il se remémore la lutte d'un pécheur contre un mal implacable, le cancer. L'alternance de lyrisme et de franc-parler engendre une prose qui, même décousue, tient en haleine de bout en bout. La construction est déroutante. Le dessin illustre un scénario différent, bien qu'étroitement lié aux paroles retranscrites. La fin de vie comme le bout du chenal, endroit presque mystique : une vision sous forme d'affrontement, d'invasion de monstres d'allure préhistorique surprend et s'avère au final tout à fait pertinente et parlante. Ce procédé évite ainsi tout pathos et misérabilisme. Voici donc un album atypique étonnant, à la fois simple et complexe, tant sur le fond que sur la forme, mais indubitablement d'une profonde richesse.

Le dessin ultra-réaliste met en scène un crépuscule sans fin, servi par la bichromie brun-bleue d'Olivier Romac. Le littoral charentais se dévoile avec ses petites maisons, ses habitants aux visages burinés et ses nombreux oiseaux, comme autant d'instantanés mâtinés de fantastique lors de l'apparition des créatures d'un autre âge. Une certaine langueur monotone se dégage, nécessaire vis-à-vis du sujet et qui laisse toute la place à la puissance du phrasé.

Tel une plage qui se découvre progressivement lorsque la mer avance et recule vers son antre, Le chenal livre son sens à la première, puis la deuxième et pourquoi pas, la troisième lecture. Cette ballade d'un condamné, un long poème imagé, propose une réflexion extrêmement audacieuse et originale sur la maladie et l'attitude face aux jours qui fuient et l'imminence de la mort. Un texte superbe qui ne peut laisser indifférent.

Par L. Moeneclaey
Moyenne des chroniqueurs
7.0

Informations sur l'album

Le chenal

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L'avis des visiteurs

    Erik67 Le 04/11/2020 à 14:16:05

    C'est un album rare que voilà édité à seulement 3000 exemplaires pour commencer. Si les objectifs de financement sont dépassés, il y en aura plus. Certains auteurs font appel à différentes sources de financement dont la participation directe du public afin de produire leur œuvre. D'autres auteurs sont obligés de financer eux-même une grande partie des frais d'impression comme c'est le cas en l'espèce. L'avantage est que cela procure une certaine forme d'indépendance dans la création.

    Thierry Boulanger possède un univers graphique bien à lui qui est d'une beauté presque irréelle. Ceux qui ont lu Et si nous devions tomber… pourront comprendre ce que l'on ressent à travers cette lecture. Encore une fois, l'auteur prend tout son temps pour nous raconter une simple histoire avec une narration assez longue et pesante ponctuée de beaucoup de poésie. C'est le genre à éviter si on aime l'action. On accompagne seulement les pensées du narrateur qui se souvent avec nostalgie d'un vieux marin atteint par le cancer.

    Les paysages sont ceux d'un chenal de Charente Maritime. C'est très beau au niveau du dessin qui parvient à nous fasciner. Cela comble la lenteur sur une pagination très importante. Les couleurs pastels donnent un effet très particulier à cette œuvre. Les bestioles ressemblent à des vélociraptors prêt à nous dévorer au détour de ces marais très étranges. C'est le réalisme du trait qui est étonnant.

    On peut juste regretter que le scénario ne suit pas la beauté réaliste du dessin. Pour l'instant, l'auteur ne s'est jamais associé à un autre. Cela produirait sans doute un résultat intéressant.