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Castro (en espagnol) Castro

05/03/2012 5902 visiteurs 7.0/10 (1 note)

O ctobre 1958, Karl Mertens débarque à Cuba, son Leica au poing. Envoyé spécial d’un journal allemand, il est venu pour couvrir les événements qui secouent l’île. Il espère notamment y rencontrer le leader de l’insurrection contre Fulgencio Batista. Grâce à de bons contacts et en dépit des contrôles de l’armée, il parvient jusqu’au camp des rebelles dans la Sierra Maestra. Là, il fait la connaissance de Lara, Celia, Juan et s’entretient brièvement avec Fidel Castro. Subjugué par l’homme, par sa volonté, par sa foi dans le combat, Karl décide de rester sur place après la victoire des Barbudos. Il ne quittera plus Cuba, liant son destin à celui du pays et des amis qu’il s’y est fait. Il connaîtra l’effervescence née du triomphe, les nationalisations, l’embargo, la transformation de l’île en avant-poste communiste, la traque des opposants, la séparation, la tentation de gagner la Floride...

Un uniforme vert, une barbe broussailleuse, un cigare au coin des lèvres, d’interminables discours. Tel est le portrait de Castro qui s’est imposé et a traversé cinq longues décennies, se confondant presque avec l’histoire récente de Cuba. Mais que sait-on vraiment de cet homme controversé, ennemi déclaré des États-Unis, dont l’ancien président du Brésil, Lula da Silva, a dit qu’il était le « seul mythe vivant de l'histoire de l'humanité ». Mythique, le Commandante Fidel l’est assurément. De par la lutte armée qu’il a conduite dans les années cinquante contre un pouvoir corrompu et un ordre social héritier du colonialisme espagnol, mais aussi de par sa longévité qui l’a fait entrer dans le club restreint des dictateurs aussi parcheminés que des momies et, en apparence, indéboulonnables ou immortels. Si l’histoire récente en a fait chuter quelques-uns ou que d’autres ont fini par succomber naturellement à la lame de la faucheuse, Castro, quoique retiré des affaires gouvernementales depuis 2008, n’en demeure pas moins une figure essentielle et omniprésente dans la plus grande île des Caraïbes.

Reinhardt Kleist ( Johnny Cash) entreprend dans un roman graphique de plus de cent-quatre-vingt pages de brosser un tableau du Líder Máximo, mais aussi une fresque de Cuba durant cinquante ans de castrisme. Si le lecteur peut ressentir l’intérêt indéniable, voire la fascination, de l’auteur pour Castro, la biographie qu’il livre se révèle non seulement bien documentée, mais aussi relativement fidèle, car elle souligne toutes les contradictions de l’homme, tout en apportant un éclairage plein de justesse sur la révolution cubaine et ses retombées. Par le truchement du journaliste Karl Mertens, Reinhardt Kleist évoque donc le parcours du Commandante, depuis son enfance sur la côte Est – et pauvre – de l’île et ses premières rebellions contre l’injustice et l’inégalité, jusqu’à son retrait de la présidence et du pouvoir, au bénéfice de son frère cadet, Raúl.

La première partie de l’ouvrage est consacrée aux années de formation de ce fils illégitime d’un propriétaire terrien, à ses premiers combats contre les gouvernements corrompus qui régissaient alors le pays, à son exil au Mexique en 1955, durant lequel il rencontra une autre future figure emblématique, Ernesto « Che » Guevara, ainsi qu’aux années de guérilla dans la Sierra Maestra. La seconde commence par la victoire des insurgés, pour décliner ensuite tous les événements qui se sont succédé jusque dans les années 2000 : dissensions entre les vainqueurs quant à la route à prendre, influence grandissante des communistes, relations tendues avec les États-Unis, crise des fusées en 1962, élimination systématique des opposants ou des contestataires, disparitions bien pratiques d’anciens frères d’armes devenus gênants, exode de milliers d’habitants, rationnements.

Tout cela est bien traité et montré à travers le regard un rien désabusé de Karl Mertens dont l’existence et la situation sont calquées sur celles du pays. Mieux encore, grâce à ses relations avec un cercle proche de Fidel au début, sa propre vie entre en résonnance avec l’éloignement progressif du leader, la radicalisation de l’idéal des insurgés victorieux et ce qui en a découlé. Ainsi, son union avec Lara pâtit très vite du chemin emprunté par le dirigeant et ses hommes, qui engendre de nombreuses désillusions, mais aussi de la paupérisation progressive et des atteintes à la liberté. Ces épisodes sont particulièrement éloquents et poignants, parce qu’ils traduisent bien le désenchantement et la fracture qui ont émergé, pour certains, dès 1959. Fluide, bien que dense, le récit est porté par un graphisme réaliste, en noir et blanc, qui campe les protagonistes sans exagération, tout en transcrivant au mieux les différentes ambiances et en offrant un panorama très réussi de Cuba, hier et aujourd’hui.

Roman graphique de qualité et biographie intéressante, Castro vaut que le lecteur s'y attarde, afin de mieux appréhender les diverses facettes d'un homme controversé et de (re)découvrir ce qu'ont été ces cinquante années de castrisme.

Par M. Natali
Moyenne des chroniqueurs
7.0

Informations sur l'album

Castro

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L'avis des visiteurs

    Erik67 Le 22/11/2020 à 21:21:54

    Hier, je regardais les actualités et on a présenté Castro comme l'un des derniers dictateurs de la planète à être invité à l'ONU. Le mot est lâché: dictateur. J'ai toujours gobé cette idéologie capitaliste depuis ma plus tendre enfance. Les médias influencent bien les masses et n'arrêteront d'ailleurs pas...

    Il est toujours intéressant d'avoir une oeuvre qui restitue avec exactitude les choses par un homme qui l'a bien connu. Ce portrait de Fidel Castro se fera sans complaisance même si le point de vue est subjectif. Il en ressort que les choses ne sont pas aussi simples que cela. C'est un idéologue qui a voulu lutter contre les injustices mais qui une fois au pouvoir va en déclencher d'autres notamment en matière de liberté. Il perdra d'ailleurs le soutien de la communauté intellectuelle et artistique. Pour autant, son bilan n'est pas aussi mauvais. On sait que toutes les révolutions ont échoué. Cependant, cela aurait pu être pire.

    J'ai un autre regard sur Cuba. Il est vrai que la lecture de Le Tueur m'avait ouvert un peu les yeux. Une analyse des données d'Amnesty International, permet de se rendre compte que Cuba est le pays d’Amérique latine qui viole le moins les droits de l'homme et que 23 des 25 nations européennes qui ont voté les sanctions politiques et diplomatiques contre Cuba en 2003 présentent une situation des droits de l’homme bien plus désastreuse que celle de Cuba. Je ne savais pas non plus que l'éducation et le système des soins étaient très développés.

    Bref, tout n'est pas rose pour autant. Néanmoins, quand on me redira le terme "dictateur", je saurai faire la part des choses. A découvrir pour ceux qui veulent en savoir plus sur le Leader Maximo.