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iburce de Trévezel, un moine bâtisseur, arrive au Mont Saint-Michel afin de prendre la direction d’un chantier important. Très rapidement, il est surpris par la mauvaise ambiance au sein de l’abbaye, c’est comme si certains membres de l’ordre préféreraient pas lui transmettre tous les plans de l’édifice. Cette méfiance est peut-être justifiée, car en marge de sa tâche officielle, Frère Tiburce est également venu au Mont poursuivre une autre quête, toute personnelle.
N’est pas Umberto Eco qui veut. Les flammes de l’archange se situe plus dans le registre du Pacte des Loups que dans celui, plus feutré, de l’enquête de Guillaume de Baskerville dans le Nom de la Rose. L’intrigue écrite par Armand Guérin, dont c’est le premier scénario, n’est guère passionnante tant elle repose sur les poncifs du genre. Un trésor vaguement mystique, le quatuor habituel de héros (le « leader » sans faille, le second effacé, la délurée et le simplet), un Quasimodo caché dans les charpentes et le traditionnel méchant encagoulé. Une trame classique comme il en existe beaucoup, encore faudrait-il que celle-ci soit racontée d’une façon convaincante. Malheureusement, la construction narrative se résume à une course éperdue sur la piste du fameux trésor. Pourquoi ? Comment ? Au lecteur de deviner et de démêler les différentes motivations de chacun. L’auteur ne définit jamais vraiment les enjeux de son histoire. Un peu plus de précision dans la description des personnages aurait sans aucun doute rendu l’album plus intéressant.
Fabien Lacaf (L’histoire de Mandrin, Le bal des chimères) illustre cette histoire d’une façon assez réussie. Son style, sans être aussi jusqu'au-boutiste que celui de Patrice Pellerin, est précis et, fruit d'une formation archéologie, très réaliste. La composition très dense des planches ne permet peut-être pas de rendre assez justice à la majesté du Mont Saint-Michel. Ce lieu unique, construit tout en hauteur, est « victime » d'un découpage en quatre bandes qui n'offre que trop peu de grandes cases verticales. Lacaf tente un peu vainement de donner du volume en multipliant les plongées et contre-plongées pour essayer de faire ressortir l’architecture audacieuse du monument.
A cause d’une intrigue un peu trop linéaire et de personnages mal définis, Les flammes de l’archange ne provoquent que bien peu d’étincelles.
Les flammes de l'archange ont pour cadre le Mont Saint-Michel. Autant dire que c'est un cadre réellement magnifique. Nous avons droit à un véritable polar sur fond de construction de l'Abbaye.
C'est vrai qu'on retrouve dans le scénario tous les ingrédients classiques du genre. Cela lorgne même sur le Nom de la Rose mais dans une version bretonne. Il est dommage d'avoir tout concentré pour la recherche d'un mystérieux trésor celtique alors que le combat entre nouvelle et ancienne croyance aurait pu donner lieu à quelque chose de bien plus grand.
Par ailleurs, le dessin trop détaillé n'arrive pas à faire émerger la grandeur de ce Mont noyé dans la masse de petites cases.
Cette bd n'est point râtée mais elle aurait pu donner plus de perspective au lecteur. Du même duo d'auteurs, j'avais bien entendu nettement préféré Le Mystère Tour Eiffel. Cela reste divertissant sans être mémorable.