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D eadwood, juillet 1896 : un feu sous un ciel étoilé et une bouteille au crépuscule, autant d'éléments qui favorisent les confidences. Calamity Jane et son ami JB Bone se rappellent les bons souvenirs… Et les mauvais. Ils sont sur la route de Rapid City ; elle, pour diriger un convoi d'orphelins vers un foyer et lui, honorer les dernières volontés de son comparse Ben Donnigan qu'il trimballe dans son cercueil. Il paraitrait que leur dernier butin volé à une banque serait caché dans cette lourde boite…

Cette histoire a été publiée pour la première fois par Delcourt en 1996. Avec en arrière-plan de ce road trip où un vieux bandit s'entiche d'un jeune garçon qui cherche un père de substitution, Philippe Foerster explore quelques figures et lieux mythiques de l'Ouest (Calamity Jane, Wild Bill Hicock, le champ de bataille de Little Big Horn…). Si la mythologie se révèle correctement recréée, le ton grave, un peu désenchanté surprend tant il s'inscrit en décalage avec un graphisme clairement typé jeunesse. Le principal intérêt et l'originalité viennent finalement du choix de confier la narration à la célèbre hors-la-loi qui s'appuie sur ses "Lettres à ma fille". L'intrigue s'inspire de ce texte au point de reprendre des passages entiers en voix off. Il en résulte une authenticité qui bénéficie à l'intérêt de la cavale de J.B. Bone et du gamin qui l'accompagne.

Berthet, connu pour sa sobre ligne claire, modifie son trait pour adopter un style beaucoup plus caricatural et un rendu plus naïf, voire enfantin. Ce changement délibéré voulu par l'artiste qui voulait se démarquer des œuvres hyper réalistes se déroulant dans un contexte similaire telles que Comanches, Blueberry ou Durango fait que la crédibilité et la puissance au récit se trouvent un peu altérées. Points positifs, les décors sont travaillés et les personnages bien différentiés. Dommage que les couleurs soient vraiment sombres, le papier mat renforçant cette impression.

Agréable à suivre, Chien de prairies ne surprendra pas pour autant les fans de western. Mais les différents acteurs sont bien campés et le scénario, avec son lot rebondissements, ménage le suspense jusqu'au bout.

Par L. Moeneclaey
Moyenne des chroniqueurs
6.0

Informations sur l'album

Chiens de prairie

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