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A u 16ème siècle, le royaume de Hongrie était tiraillé entre le Saint-Empire romain germanique et les territoires sous domination ottomane. Complots, négociations, tractations, alliances éphémères et combats aux frontières faisaient le quotidien des militaires et des diplomates. La famille Báthory en était une des familles les plus puissantes et influentes. Élisabeth nait le 7 août 1560 et grandit au sein d’une cour où les femmes ont appris l’herboristerie et la pratique de modestes opérations de chirurgie. Ce savoir profite aux nécessiteux de la province. En 1575, un mariage est arrangé entre le clan de la jeune comtesse et celui de Ferenc. Ainsi, les propriétés s’étendent et se renforcent. Malgré tout le couple vit en harmonie ; cinq enfants naîtront. Ferenc décède. Élisabeth décide de prendre en main tous les domaines qu’elle reçoit en héritage. Mais il est mal vu qu’une femme soit à la tête d’une telle puissance économique, supérieure à celle du prince palatin, et qu’elle montre une autorité certaine dans sa gestion et sa volonté de ne pas se faire dépouiller. Alors, des rumeurs commencent à circuler sur des disparitions de jeunes filles, sur des tortures infligées à celles-ci dans les caves du château, sur des bains de jouvence pris dans du sang de vierges.

L’illustratrice, graphiste, professeure et autrice Anne-Perrine Couët (Féministes, Méfie-toi d’une femme qui lit) propose avec Báthory – La Comtesse maudite une relecture de cette sombre légende, une réécriture complète, opposant faits avérés et éléments fantasmés. Une documentation historique abondante, reconnue et citée en fin d’album constitue l’ossature de ce récit biographique. Celui-ci poursuit deux objectifs. Le premier consiste à rétablir la vérité de l’histoire face à la persistance d’un mythe construit sur un complot et de la fiction. Le second vise à mettre en évidence le rôle des superstitions, des croyances et des préjugés d’alors comme éléments d’une combinaison qui a amené l’aristocrate éclairée à sa perte. Parmi ceux-ci, les opinions touchant à la place sociale du féminin. Ainsi, le point de vue adopté est explicitement féministe et jette un coup de projecteur sur une énième situation où des femmes ont été victimes de conventions étriquées, de vindicte populaire et d’oppression masculine.

Artistiquement, l’album est une réussite. La reconstitution de cet itinéraire tragique est aussi celle d’un contexte géopolitique, d’une époque, d’un pays et d’un quotidien méconnus. L’exactitude des détails se nimbe d’une vision sensible et poétique. La dureté des agissements le dispute à la luminosité de certains personnages. Le graphisme est le reflet de cette dualité. À la dureté du parti pris monochrome soutenant un crayonné à peine souligné par un léger encrage, s’adjoignent des enluminures, des pleines pages et des pauses méditatives. Le dessin sait se diversifier en fonction de la narration et affiche une haute opinion du neuvième art.

Les cent soixante-huit pages du volume sont ambitieuses et peuvent être d’une lecture exigeante. Néanmoins, elles trouvent un bon point d’équilibre entre fantaisie graphique, rigueur narrative et militantisme qui s’abstient d’être envahissant. L’existence d’Élisabeth Báthory n’a peut-être pas été aussi impressionnante que sa légende, mais elle est plus effrayante, car ce qui la compose continue de diviser les peuples et les individus en 2022.

Par F.Houriez
Moyenne des chroniqueurs
7.0

Informations sur l'album

Bathory - La comtesse maudite

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