L'anecdote est plus que connue, elle est légendaire : il y a cinquante ans, à l'occasion d'un déjeuner, Peyo veut demander à Franquin de lui passer le sel. Mais la phrase qu'il prononce est "Passe-moi le... le schtroumpf". Et Franquin de lui répondre d'un grand éclat de rire : "Tiens, le voilà, ton schtroumpf". Les deux convives continuent à parler en schtroumpf pendant le reste de la journée. Peyo retiendra ce nom et l'idée, et l'utilisera pour en affubler les petits lutins que rencontrent Johan et Pirlouit dans "La flûte à six schtroumpfs". Quant à leur couleur bleue si caractéristique, c'est Nine, épouse et coloriste de Peyo, qui l'a choisie. Cinquante ans et vingt-cinq millions d'albums vendus plus tard, la série est universellement connue, adaptée en dessins animés par le Studio Hanna-Barbera.
Les Schtroumpfs, en tant que série autonome, sont nés dans le magazine Spirou n° 1107, du 2 juillet 1959, sous forme d'un mini-récit de 48 pages : Les Schtroumpfs noirs. C'est d'ailleurs eux qui ont inauguré ce mini-format à relier soi-même inventé par Yvan Delporte, et que l'actuel rédacteur-en-chef Frédéric Niffle a remis au goût du jour. Les Schtroumpfs continuent d'avoir de nouvelles aventures, imaginées par Thierry Culliford (fils de Peyo) et Luc Parthoens, avec Jeroen de Coninck aux crayons, mais c'est désormais aux éditions du Lombard que cela se passe. Un détail, puisque le Lombard et Dupuis font tous deux partie du même groupe d'édition.
Spirou 3680 consacre l'essentiel de ses rubriques à un hommage facétieux aux Schtroumpfs. Un fac-similé du champignon des Schtroumpfs (à découper et à assembler), qui accompagnait le numéro 1225 de la revue, est proposé en supplément.




