Cher lecteur de BDGest

Vous utilisez « Adblock » ou un autre logiciel qui bloque les zones publicitaires. Ces emplacements publicitaires sont une source de revenus indispensable à l'activité de notre site.

Depuis la création des site bdgest.com et bedetheque.com, nous nous sommes fait une règle de refuser tous les formats publicitaires dits "intrusifs". Notre conviction est qu'une publicité de qualité et bien intégrée dans le design du site sera beaucoup mieux perçue par nos visiteurs.

Pour continuer à apprécier notre contenu tout en gardant une bonne expérience de lecture, nous vous proposons soit :


  • de validez dans votre logiciel Adblock votre acceptation de la visibilité des publicités sur nos sites.
    Depuis la barre des modules vous pouvez désactiver AdBlock pour les domaine "bdgest.com" et "bedetheque.com".

  • d'acquérir une licence BDGest.
    En plus de vous permettre l'accès au logiciel BDGest\' Online pour gérer votre collection de bande dessinées, cette licence vous permet de naviguer sur le site sans aucune publicité.


Merci pour votre compréhension et soutien,
L'équipe BDGest
Titre Fenetre
Contenu Fenetre
Connexion
  • Se souvenir de moi
J'ai oublié mon mot de passe
AD

Alter, interview des auteurs

Propos recueillis par Alexandra S. Choux News 14/09/2008 à 01:12 1957 visiteurs
Alter, polar SF à grand spectacle d'Esteban Mathieu et Michaël Nau, est l'histoire de Marcus Donovan, flic honnête et pourtant à la dérive, rendu dépendant d'une drogue appelée "Connaissance". Prépublié dans Shogun Seinen, les premiers chapitres sont également proposées en lecture gratuite sur le site web des Humanos.



- Quel est votre parcours ?

Esteban Mathieu : Assez simple je dirais. Côté diplôme j’ai eu un Bac L suivi d’un Deug de Lettres modernes, pendant mes études j’ai écrit comme pigiste dans de petits magazines. Mais je crois que l'envie d’écrire des histoires vient de ma passion pour le jeu de rôle et cela depuis mon plus jeune âge (ouais je suis tombé dedans quand j’étais petit, à 11ans j’écrivais mon premier scénar de jeu de rôle AD&D [Advanced Donjon & Dragon], bon je le laisserai dans son carton celui-là, promis !)

Michaël Nau : De mon coté, je me souviens avoir commencé une licence de socio avant de travailler dans les assurances. De raconter des histoires à les écrire, il n’y avait qu’un pas et, faute de mieux, je l’ai franchi.



- Comment s’est passée votre rencontre ?

Esteban Mathieu : Avant de collaborer on s’était croisés dans le bureau de notre chef éditorial, il était question de SM je crois ou un truc du genre bref rien d’intéressant… Pour être franc personnellement je n’avais pas d’a priori sur Michael même si j’avais certaines craintes. Au final on est un couple de scénaristes hétérosexuels qui fonctionne plutôt bien, on est assez complémentaires je trouve et c’est pour ça que nous avons aujourd’hui beaucoup de projets sur le feu ensemble…

Michaël Nau : Oui c’est à peu près le souvenir que j’ai aussi. Cela faisait longtemps que je bossais seul et avoir un binôme me manquait mais, grâce à Script Dating, le site de rencontre des Humanos, j’ai rencontré Esteban. Pour le moment, tout se passe bien


- Vous abordez les thèmes de la justice et de l’honneur de façon violente, vous envisagez un futur aussi sombre ?

Esteban Mathieu : Il est possible que dans le futur nous ayons à nous poser des questions, à faire des choix comme Marcus est amené à en faire. En l’occurrence dans Alter Marcus se sacrifie pour la cause du plus grand nombre et ce, contre une menace d’une puissance supérieure, une manipulation destinée à nous former pour plus tard nous exploiter. Ca peut prêter à réfléchir. Ou pas : c’est aussi une histoire pleine d’action et de belles images…

Michaël Nau : Je pense que l’honneur et, surtout, la justice, sont essentiellement liés à l’innocence dans Alter. Tant que Marcus ne se posait pas de question ou n’avait pas été touché par "connaissance", il pouvait prétendre servir la justice. Du moment où il perd ce confort, sa définition de la justice s’entache forcément. Et, comme le précise Esteban, ce réconfort vient effectivement de cette croyance statistique en laquelle le plus grand nombre a raison.

- Marcus Donovan est face à son destin, tuer ou suivre « son père », c’est un peu une tragédie transposée ?

Esteban Mathieu : C’est marrant cette question parce qu’avec celle sur la justice de et de l’honneur précédemment posée ça me fait penser à la chanson de Seaz Jeunesse lève toi qui dit je cite « faudra tuer le père faire entendre ta voix » mais bref rien à voir. Pour ce qui est de la tragédie transposée je suis tout à fait d’accord et d’ailleurs le tome 2 continuera à donner raison à cette constatation. Et si on regarde de plus près beaucoup de points rappellent et rappellerons la tragédie et les mythes grecs même certains noms d’ailleurs…

Michaël Nau : Wow, une des questions les plus pertinentes que l’on ait eu ! Le tome 2 poursuivra effectivement sur cette lancée. Des les premières ébauches du script, il a toujours été question de confronter Marcus à des choix moins en moins évident et que ces choix scellent son destin peut à petit. Tout n’est qu’histoire de répercussion. C’est un peu l’effet boule de neige.

Esteban Mathieu : Ouais ou papillon…



- Comment travaillez-vous ? Quelles sont vos influences ?

Esteban Mathieu : Alors notre méthode de travail est assez simple et c’est d’ailleurs mise en place toute seule par pur bon sens sans doutes. Nous définissons une ligne directrice du récit que nous découpons en chapitres puis nous traitons chacun nos chapitres. Pour ce qui est des influences elles sont très nombreuses allant de Allan Moore à Bilal en passant par Tim Burton ou Mike Myers sans oublier Le service après vente des émissions…

Michaël Nau : Pour la répartition du travail, Esteban a bien résumé la chose. Nous traitons chacun un chapitre entier, plutôt que de se partager des cases ou de réellement écrire à quatre mains, pour des raisons de confort et d’homogénéité.
Ensuite, pour ce qui est des influences, disons que je lisais pas mal de comics mêlant espionnage, action et corporatisme au moment de l’écriture d’Alter, ce qui a évidemment joué. Comme Wildcats 3.0 ou Losers… Ensuite, il y a les scénaristes que j’apprécie tout particulièrement, tels Alan Moore, Neil Gaiman, B.K Vaughan, B.M.Bendis, Brian Azzarello, Mike Carey, Warren Ellis, Josh Whendon ou encore Grant Morrison mais dont l’influence n’est pas forcément tangible sur Alter en particulier. Ce sont juste des gens dont j’envie le talent.


- Le N&B est une volonté ou un choix éditorial ?

Esteban Mathieu : Je dirais un peu des deux, mais l’histoire d’Alter n’aurait pas pu être mieux servie que par du noir et blanc je crois. L’histoire avait besoin de cette noirceur et de ce coté binaire noir ou blanc, tu es d’un coté ou de l’autre, il n’y a pas de gris…

Michaël Nau : Le N&B colle effectivement bien à l’ambiance. Un futur aussi oppressant et désenchanté n’aurait peut être pas été aussi bien rendu en couleur. Maintenant, je ne peux dire ce qu’aurait donné l’album si Alter avait été initialement prévu pour la couleur. J’imagine que l’encrage et la composition même des planches n’auraient certainement pas été les même du tout.




- En combien de tomes avez-vous prévu cette série ?

Esteban Mathieu : Trois tomes ni plus ni moins, pile la place pour raconter ce que nous avons à raconter.

Michaël Nau : Oui, cela fera trois fois 150 pages environ et c’est bien assez pour raconter cette histoire. Nous ne voulons pas nous retrouver avec des pages à remplir sans rien avoir à dire.


- Si vous deviez faire découvrir la bande dessinée à un ami, laquelle lui offririez-vous ?

Esteban Mathieu : C’est difficile de choisir mais si je devais lui offrir une BD ça serait sans conteste La quête de l’oiseau du temps de Loisel. Tant pour la qualité de l’oeuvre que pour l’homme qui est derrière tout ça, c’est un exemple pour beaucoup, tant de talent et une telle humilité forcent le respect.

Michaël Nau : Si je devais lui faire lire une première BD, sans prendre de risque, ce serait « Pourquoi je déteste Saturne ». Maintenant, si je devais faire comprendre la BD à quelqu’un, ce serait évidemment « L’art invisible ».
Propos recueillis par Alexandra S. Choux