Passionnante analyse, bravo Pierre.
Toutefois, bien que son nom ne figure pas sur la couverture de l'album, il me semble que Yann le Pennetier n'est pas totalement étranger à
La comète de Carthage. Or l'article le passe carrément sous silence.
Cette omission n'enlève rien à la qualité de l'analyse de la BD. Mais on peut quand même soulever la question de l'influence du co-scénariste (engagé par Chaland, comme le firent notamment Hergé et Jacobs avec Van Melkebeke ?) quant à l'intégration réussie de passages de Salammbô sous forme de séquences oniriques.
Comme tout bachelier, Chaland a eu a lire et étudier Flaubert au moins durant sa scolarité, mais c'est également le cas de Yann.
Par ailleurs, aux Humanoïdes Associés, dans la grande période de Métal Hurlant, celle où Chaland mettait en couleurs les premiers épisodes de John Difool (Moebius), Chaland et Yann ont probablement eu l'occasion de discuter avec Druillet (un des quatre fondateurs de Métal, avec Moebius, Dionnet et Farkas) et avec d'autres membres de la revue (Dionnet, etc...) du célèbre roman de Flaubert que Druillet avait justement entrepris de fusionner avec sa série Lone Sloane depuis 1980. La sortie de l'album fit grande impression, à l'époque. L'eo
Dargaud s'empressant de récupérer les droits pour publier en 1982 la suite du triptyque.
Or quand un auteur jouissant de statut de Druillet ou de Moebius (de 1975 à 1980, c'étaient les deux auteurs vedettes de Métal, transfuges de Pilote) exprime sa fascination et sa passion pour une oeuvre, il n'est pas rare qu'il fasse des émules, notamment auprès de la génération qui suit et les côtoie.