Le Complot a écrit:Y'a un énième degré dans holy terror ?
Question réelle et pas rhétorique !
Alors je pensais avoir laissé un avis sur le bouquin, et je ne le retrouve pas…
Bon, pour faire court, graphiquement, c'est une démonstration de force. Si on a suivi Miller depuis les débuts, y a plus rien de surprenant, mais c'est une déferlante, une trombe d'énergie, de rage et de colère.
Après, sur l'aspect politique, on a quoi ? Un justicier violent et une voleuse ironique qui tentent de remonter la filière terroriste. En chemin, ils se perdent un peu en route (sans doute comme Miller, chez qui la colère est retombée au fil des années de réalisation), et finalement ne parviennent pas à grand-chose. L'album se termine sur le simili Gordon de cet univers, qui vit la fameuse terreur de l'intérieur, démontrant que les héros ne sont parvenus à rien changer (c'est un peu comme Jack Bauer qui torture un suspect mais n'empêche pas le malheur de frapper).
C'est là que Miller parvient (comme souvent au demeurant) à être polyphonique. Ce n'est pas réellement un brûlot en cela que ce n'est pas une voix unique. Miller montre une jolie petite nana liée à l'attentat, laissant entendre que le terrorisme ne recrute pas que des barbus aux dents qui grincent, mais rassemblent des gens insoupçonnables si l'on s'arrête au délit de faciès. De même, il présente une simili Catwoman nettement moins raciste et énervée que son partenaire.
Et plusieurs pages se consacrent à définir ce qu'est le vrai héros, et là, le discours est classique : le héros, ce n'est pas le mec solitaire en costume moulant, c'est le soldat, l'infirmière, le pilote d'hélicoptère.
Et je ne parle pas des pages tétanisantes où il décrit la consternation muette devant la destruction.
Donc ouais, c'est radical, c'est colérique, mais c'est pas monobloc, loin de là.
Jim
