Merci, c'est gentil et flatteur, mais je n'ai pas la vaste culture générale et aéronautique de JYB. Quant à sa documentation, elle doit être considérable ; de plus, JYB semble pouvoir bénéficier rapidement de l'expertise de gens hautement qualifiés pour contrôler et mettre au point ses scénarios. Je ne joue pas dans la même cour...
JYB traque aussi mieux que je ne le fais les fautes d'orthographe et de français. Je me fais parfois peur en me relisant, car je sais qu'il m'en échappe régulièrement. Le pire, c'est les lacunes qu'on peut traîner depuis le primaire... les plus dures à combler, et celles qui génèrent des fautes qu'on ne voit pas en relecture.
Sinon, JYB, il participe toujours au forum, bien qu'un peu moins présent (pour éviter semble-t-il de perdre du temps dans des polémiques stériles et récurrentes sur les topics des séries de JM Charlier, voire à du lynchage verbal haineux et incompréhensif...) et nous éclaire toujours de ses connaissances pointues.
Et puis l'actualité à venir devrait lui donner l'occasion de rappliquer très bientôt, ne serait-ce que pour nous tenir informés de ses multiples séries (des surprises apparemment...)
Sinon, je vous propose de revenir toujours à la même vignette, mais nous passerons à la bulle suivante où lobo nous donne à lire ceci, extrait de son album en vo :
lobo a écrit:"Well, give me a triple instrument check... I don't aim to navigate that box car into some tall, fat mountain !"
Pas de difficulté particulière.
Mais en lisant la version française d'Hachette, on s'interroge (pas longtemps, je vous rassure)
"Bien, faites le triple des instruments. Je ne voudrais pas prendre le risque de me taper une montagne !"C'est un oubli, ça peut arriver à tout le monde, mais du coup, la phrase est bancale. Il faudrait avoir l'imagination délirante et manquer de bon sens comme une
triple buse pour vouloir associer le mot 'triple" avec "menton" ou "axel" ou encore "nœud", car du coup, la phrase serait dépourvue de signification, on plongerait profondément dans le n'importe nawak.
Nous étions tous à même de deviner qu'il ne pouvait s'agir que d'une triple vérification instrumentale, avant que lobo ne nous le confirme avec le texte de la vo et avant d'aller jeter un œil dans l'édition Gilou-Glénat. Qui proposait ceci :
"Vérifiez trois fois les instruments... Je ne tiens pas à devoir naviguer à l'estime pour percuter une grande et grosse montagne !"Vous allez me dire :
"Faut pas pousser, Cabarez ! Il était fastoche de reconstituer un texte intelligible. Tu l'as écrit plus haut, tout le monde peut se tromper. Ce n'est qu'une étourderie, une peccadille."Certes, mais puisqu'il est facile de se tromper et tout aussi facile (dans le cas présent, oui, mais pas toujours...) de rétablir la phrase prévue, pourquoi Hachette, qui commercialise le livre, ne charge personne de compétent pour en effectuer méticuleusement la relecture avant de lancer l'impression ?
Nous, on paye le livre (45 euros) et on doit se farcir une petite gymnastique d'esprit pour donner au texte qu'on lit un certain sens, le remettre d'aplomb. Mais ce n'est pas Hachette qui nous paiera le paracétamol pour soigner notre migraine.
Ce travail (contrôle, relecture) est pourtant assez facile à effectuer (je parle pour des pros). La traductrice ne livre pas sa traduction de 333 pages, soit environ 1000 strips, après y avoir bossé au cours d'un petit week-end. Une relecture attentive et pointilleuse pourrait s'effectuer périodiquement par livraisons échelonnées de huit ou dix pages. Ce qui permettrait d'ailleurs à un comité de lecture de se rendre compte suffisamment tôt qu'il y a un problème. Et pour y remédier, d'adjoindre au traducteur une ou des personnes familiarisées avec tel sujet. En effet, tel passage nécessitera des connaissances sur l'aéronautique là où tel autre fera appel à la science médicale ou aux arcanes de la justice, etc... Un travail collégial peut être nécessaire, même si je considère que c'est à la traductrice, en amont, de solliciter de l'aide et de sentir si elle perd pied.
Et en parlant de peccadilles, mises bout à bout, elles font masse. A la longue, c'est lassant et cela gâche le plaisir. La lecture doit être fluide pour la savourer pleinement.
Tiens, un autre exemple.
Je n'ai pas le texte original mais je devine sans difficulté quel est le mot clé dans la bulle dont il va être question : ce mot américain doit être "
gas" (diminutif de gasoline, signifiant essence) ; il ne peut en aller autrement (mais si lobo peut confirmer pour la forme ?...
)
Strip 1947, 2/4 (february, the fourth), vignette 2 :
Le mécanicien navigant dit (chez Hachette comics) :
"J'étais en train de vérifier mon gas-oil pour le voyage retour de la patrouille".Gas (= essence) devient ici gas-oil. Mettez du gas-oil dans le réservoir de votre voiture qui marche au sans plomb. Vous m'en direz des nouvelles. Pour les avions, c'est du kif.
Version Gilou :
"J'étais en train de vérifier l'essence pour rentrer à la base..." RAS