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Steve Canyon (Milton Caniff)

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Re: Steve Canyon (Milton Caniff)

Messagede Alexander » 12/12/2018 00:55

Message précédent :
Quel encreur ! A la lecture de cet album, je comprends volontiers que la fine fleur des auteurs franco-belges 50-60 soit tombée sous le charme. Le mec est précis, expressif, les pleins et déliés de son trait paraissent limpides, ses aplats de noir semblent évidents… Et ses femmes sont si troublantes.
C'est clair qu'il a autant influencé Jijé qu’Eisner ou Pratt...
Un Maître du pinceau.

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Alexander
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Re: Steve Canyon (Milton Caniff)

Messagede Cabarezalonzo » 12/12/2018 22:00

Ça y est ?!... Tu t'es lancé dans la saga de Steve Canyon, Alexander ?
J'hésitais, mais il paraîtrait que même si on possède les albums Gilou-Glénat à l'italienne (contenant les SP en n&b), il y aurait de l'inédit dès ce premier tome ?

Alexander a écrit:Quel encreur ! A la lecture de cet album, je comprends volontiers que la fine fleur des auteurs franco-belges 50-60 soit tombée sous le charme. Le mec est précis, expressif, les pleins et déliés de son trait paraissent limpides, ses aplats de noir semblent évidents…

Oui, on l'y voit développer cette technique au pinceau, notamment sur des clairs-obscurs dans le tome 1 de l'intégrale Terry, technique que maîtrisait déjà son copain Noël Sickles (le créateur des logos de Terry et de Steve Canyon) en 1934, tandis que Caniff, comme beaucoup de ses confrères, utilisait la plume avec un dessin au trait assez limpide. Tout autant que pour des raisons esthétiques, c'est l'augmentation de la charge de travail qui amènera l'auteur à faire ce choix, et Caniff, aidé par Sickles, gagnera en rapidité d'exécution comme en impact visuel.

Alexander a écrit:C'est clair qu'il a autant influencé Jijé qu’Eisner ou Pratt... Un Maître du pinceau.
Oui, Hubinon, Paape, Gérald Forton, Poïvet, Albert Uderzo et peut-être même Jacobs (Le secret de l'Espadon et l'expressionniste "Marque Jaune").
On peut aller très loin dans les ramifications de cette influence, qu'elle soit directe ou indirecte : Pratt, grand admirateur de Caniff, est lui-même un maître pour quantité de dessinateurs italiens, européens, argentins mais aussi américains comme Frank Miller, lequel à son tour fera des émules. Même chose avec Alexander Toth, filiation Jordi Bernet, etc...
La boucle est parfois amusante : ainsi, Patrice Serres, avant d'assister Jijé, fut le collaborateur de Frank Robbins, créateur de Johnny Hazard et lui-même héritier direct de Caniff.

Pratt est sans doute, à ses débuts, l'auteur qui a le plus "scrupuleusement imité" Caniff avant d'injecter dans ses bandes, après s'être approprié le vocabulaire graphique de l'Américain, les éléments qui définiront son propre style.
Pratt a découvert Terry and the pirates quand il était gamin : aussi, cette lecture l'a-t-elle profondément marqué, que ce soit par la force et l'élégance du graphisme, le profil psychologique assez poussé des personnages, le souci du détail qui marque, contraignant à un effort permanent de documentation, mais aussi par un sens maîtrisé de la narration et du feuilleton (qui faisait défaut à Sickles).

Dans l'expo lyonnaise "Lignes d'horizons", un parallèle est proposé entre un strip de Caniff issu de Terry et un autre issu de Steve Canyon, et des similitudes repérées dans "Les Ethiopiques" et "Jesuit Joe". Mais la comparaison avec les modèles choisis ne permet pas de considérer qu'il y a plagiat, car le dessin de Pratt en 1973 et 1980 possédait déjà suffisamment de caractéristiques propres affirmées. C'est de l'influence ouvertement assumée.
En revanche, je ne me souviens plus si c'est sur le net ou dans un livre, que je suis tombé sur une comparaison fondée sur une bagarre impliquant le Patrick Ryan du strip Terry. Sa gestuelle (poing brandi et pied levé) fut reprise à l'identique maintes fois par Pratt. Dans la démonstration par les visuels, le choix s'était porté successivement sur des vignettes de Sergent Kirk, Ann de la Jungle et Corto.
Je ne suis même pas certain que Pratt avait le modèle de Caniff sous les yeux au moment de réaliser lesdites cases, mais il l'a évidemment copié un jour pour figer cette attitude dans son catalogue de personnages en mouvements, comme une personne s'inspire des manières d'une autre qu'elles trouve plaisantes.
C'est peut-être finalement dans la façon de faire mouvoir des personnages que l'influence de Caniff demeure la plus prégnante chez Pratt. Avec évidemment l'utilisation pertinente du noir et blanc et du clair-obscur. Mais dans ce domaine, on peut considérer que Pratt aura développé à son tour sa propre méthode en intégrant et multipliant à l'envi des éclairages savants et des contre-jours dans des décors maintes fois renouvelés, inspirant lui-même des auteurs aussi variés que Didier Comès, José Muñoz ou Frank Miller, qui agrandiront encore le champ des possibilités.

Alexander a écrit:Et ses femmes sont si troublantes.
En effet. Le trouble qui émane de ses n'est pas seulement dû au talent de dessinateur de Caniff qui excelle à camper de ravissantes femmes fatales dignes d'Hollywood. La silhouette de rêve et les beaux visages ne font pas tout. Elles sont troublantes aussi par leur personnalité, l'être profond qu'elles dissimulent parfois (Dragon Lady, Copper Calhoon), leurs propos, leurs comportements et attitudes, leur sensualité, leur force de caractère ainsi que leurs faiblesses et leur vulnérabilité (quand Dragon Lady est sur le point d'être écartelée, ce n'est pas elle qui demande grâce mais Burma, qui ne supporterait pas de voir disloquée sa froide et vénéneuse rivale pour satisfaire la barbarie d'un groupe d'individus mâles, sadiques et peu ragoûtants).
Normandie Drake, Burma, Dragon Lady, Copper Calhoon, outre leur physique extrêmement séduisant, ont aussi une tête qui fonctionne parfaitement. Leur beauté plastique n'est pas leur seule force (Raven Sherman a même le don de se rendre aussi sévère que possible, au point de s'enlaidir). Ces femmes ont des personnalités riches et fortement différenciées, en aucun cas interchangeables, au même titre que les personnages masculins que croisent nos héros. De sorte que le lecteur ne peut jamais à l'avance prévoir leur comportement dans une situation donnée, ce qui est souhaitable pour des séries reposant sur le suspense. On va ainsi de surprise en surprise et l'on se prend à tourner les pages automatiquement, avides de découvrir la suite de ces interminables feuilletons. ;)
Dans Terry, les créatures de Caniff vont même jusqu'à envoûter ce dernier alors qu'il n'est encore, quelques mois avant l'entrée en guerre des USA, qu'un adolescent que le lecteur voit imperceptiblement se métamorphoser (vieillir) au fil des strips. Ce jeu de séduction aurait été impensable dans une BD franco-belge des années 30-40 et même 50, mais Caniff savait que son lectorat (nombre d'acheteurs de quotidiens étaient des adultes de sexe masculin) appréciait cette façon de pimenter ses histoires.
Par ailleurs, Steve Canyon fut publié, pas très longtemps certes, aussi bien dans le journal Spirou que dans le journal Tintin.
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Re: Steve Canyon (Milton Caniff)

Messagede Cabarezalonzo » 12/12/2018 22:44

Je ne sais pas si je ne vais pas craquer avant ton retour, ainsi que ceux de lorenzo, sandor13, archie07 et Alexander... :D

Et bien vu, avec Macherot. [:flocon:2]
Même s'il a fait de la BD réaliste à ses débuts, ses plus beaux noir et blanc sont bien ceux qu'on trouve dans ses séries animalières. :bave:
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Re: Steve Canyon (Milton Caniff)

Messagede Cabarezalonzo » 13/12/2018 16:01

Bien que le topic n'ait pas l'air de passionner les foules, je repose ici une question que j'avais lancée il y a quelque temps. ;)

La reproduction par extraits de l'interview de celui qu’on surnommait “the Rembrandt of the comic strip” intéresse-t-elle quelqu'un ?
J'ai tout lieu de croire que cette enregistrement réalisé en juin 1987 dans le studio new-yorkais de Caniff par Thierry Smolderen (L'Eté Diabolik, Ghost Money,, etc...) pourrait bien constituer la dernière interview accordée par l'auteur à un Européen, Caniff alors âgé de 80 ans devant décéder moins d'un an plus tard.

Caniff a continué de livrer son strip quotidien de Steve Canyon jusqu'à sa disparition en mai 1988. Ce travail représente à peu près l'équivalent de deux planches par semaine ; ce qui porte à trois planches, lorsque Caniff fournissait de surcroît une sunday page en couleur.
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Re: Steve Canyon (Milton Caniff)

Messagede Olaf Le Bou » 13/12/2018 16:36

je réponds à ta question par d'autres questions : j'ai rien lu de Caniff jusqu'à maintenant, mais étant friand de beaux encrages, son trait m'intéresse fortement. j'ai feuilleté le premier volume de cette intégrale Steve Canyon qui vient de débuter en France, j'ai trouvé le dessin admirable, mais avant de craquer et de m'embarquer dans une aventure au long cours, j'ai deux-trois questions :

- est-ce que le scénario et la narration sont à la hauteur du graphisme ?
- est-ce qu'il s'agit d'une seule histoire d'un seul tenant ou bien on peut fractionner le tout en arcs narratifs plus ou moins indépendants ??
- ça semble être la copie de l'édition fantagraphics qui comprend 8 volumes pour le moment, sait on le nombre total prévu ??
Prenez un cercle, caressez-le, il deviendra vicieux

En toutes choses, subordonner le désir de juger au devoir de comprendre.
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Re: Steve Canyon (Milton Caniff)

Messagede Cabarezalonzo » 13/12/2018 17:50

@ Olaf
Pour te répondre rapidement :
Olaf Le Bou a écrit:- est-ce que le scénario et la narration sont à la hauteur du graphisme ?
Oui. Voir quelques commentaires qui traînent, dans un post un peu plus haut ; on en reparlera tantôt.
Olaf Le Bou a écrit:- est-ce qu'il s'agit d'une seule histoire d'un seul tenant ou bien on peut fractionner le tout en arcs narratifs plus ou moins indépendants ?
Oui et oui. Mais des personnages réapparaissent, comme dans la Comédie humaine de Balzac ou celle d'Hergé. Entretemps, ils ont pu se marier, avoir des enfants, etc... Les fiançailles ou le mariage ne sont pas que l'apanage des personnages secondaires : ils peuvent concerner aussi les personnages principaux... ;)
Olaf Le Bou a écrit:- ça semble être la copie de l'édition fantagraphics qui comprend 8 volumes pour le moment, sait on le nombre total prévu ??
Elle est calquée sur l'édition américaine d'IDW publishing (9 volumes à ce jour), tout comme les six volumes de Terry et les pirates édités par BDartiste, le label de la galerie Barbier et Mathon (qui promettent de faire paraître les deux derniers volumes — à ne manquer sous aucun prétexte — en 2019).
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Re: Steve Canyon (Milton Caniff)

Messagede Le Tapir » 18/12/2018 23:48

Jolie bd patrimoniale oui. Trés beau livre. Dommage aussi que mon porte monnaie ne soit pas extensible...
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Re: Steve Canyon (Milton Caniff)

Messagede Cabarezalonzo » 04/01/2019 21:34

Question à ceux qui ont acheté ce tome 1 ou qui fréquentent pas mal les librairies spé : l'album est-il sous blister ?
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Re: Steve Canyon (Milton Caniff)

Messagede archie07 » 04/01/2019 23:42

je ne me rappelle plus trop, mais je crois qu'il était sous blister.
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Re: Steve Canyon (Milton Caniff)

Messagede tourriol » 07/01/2019 07:36

Je profite de ce fil de discussion pour vous proposer la lecture de l'interview de la traductrice de comics Caroline Vieira, qui a travaillé sur la VF de ce premier tome de Steve Canyon chez Hachette.

Voici le lien direct : http://www.makma.com/2018/12/07/steve-canyon-tome-1/

Bonne lecture !
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Re: Steve Canyon (Milton Caniff)

Messagede Cabarezalonzo » 06/05/2019 10:36

Je viens d'attaquer la lecture du tome 1 de l'intégrale Hachette.

Bien que regrettant un peu le format de l'ancienne édition (j'aurais préféré que la taille des dessins soit plus grande), j'ai constaté que cette édition Hachette offre, par rapport aux trois tomes parus chez Gilou deux avantages :
- le premier, ça commence à se savoir, est la reproduction des sunday pages en couleurs et non remontées ;
- la seconde, concerne les strips quotidiens en n&b ; dans l'édition précédente, établie sur la base des documents de travail caviardés aux Etats Unis, les vignettes étaient toutes rognées d'un bon sixième en hauteur (à partir du bas, pour ne pas impacter les phylactères). Si bien qu'avec cette édition, on retrouve des hanches là où on n'avait qu'un buste. Parfois, on bénéficie d'un personnage en pied ce qui n'était pas le cas dans l'édition caviardée.

En revanche, cette nouvelle édition, si elle bénéficie du formidable travail effectué par Fantagraphics pour la qualité des planches, souffre d'un sérieux problème de traduction (nonobstant le curriculum vitae de la traductrice tant vantée dans les liens du post précédent) qui en rend parfois la lecture pénible et fastidieuse puisqu'il faut reconstituer soi-même les dialogues.

Si parmi vous, certains ont l'édition VO de Fantagraphics, et qu'ils sont prêts à scanner ou transcrire quelques lignes de dialogues spécialement choisies, je pourrai alors vous donner quelques exemples édifiants.
Oui, vous l'avez compris, on est parfois confronté à un tel charabia qu'il n'est nul besoin d'avoir la version US pour se rendre compte des scories de la traduction. :(
Je ne blâmerais d'ailleurs pas la traductrice mais Hachette, qui aurait dû prévoir le coup. Si un éditeur confiait à une jeune diplômée d'une belle école du Royaume Uni le soin de traduire dans la langue de Shakespeare 500 pages de Louis-Ferdinand Céline ou d'Alphonse Boudard, il risquerait d'avoir quelques surprises. Les diplômes ne permettent pas de faire fi d'un long et rude noviciat.

Je précise que la précédente édition (Gilou-Glénat) n'était pas exempte de défauts de traduction (il en est un qui a carrément été reproduit à l'identique), mais dans l'ensemble, c'était moins flagrant. Le lettrage était moins agréable.
Un effort de simplification et de synthèse avait été accompli pour raccourcir au maximum le texte, ce qui est discutable. Mais celui-ci, une fois ce travail de refonte effectué, demeurait riche de sens.
Dans la nouvelle version, l'absurdité est telle que les propos tenus sont parfois abscons et totalement hermétiques.

Il faudrait qu'Hachette comics rectifie le tir dès à présent pour le tome 3. J'imagine que pour le 2, il doit déjà être trop tard... :?
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Re: Steve Canyon (Milton Caniff)

Messagede lobo » 06/05/2019 10:55

Cabarezalonzo a écrit: Si parmi vous, certains ont l'édition VO de Fantagraphics, et qu'ils sont prêts à scanner ou transcrire quelques lignes de dialogues spécialement choisies, je pourrai alors vous donner quelques exemples édifiants.

J'ai une VO, pas celle de Fantagraphics, mais Checker BPG. Si tu me donnes un numéro de planche et/ou de case, je peux te donner la version anglaise.
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Re: Steve Canyon (Milton Caniff)

Messagede Cabarezalonzo » 06/05/2019 11:40

OK, merci lobo. A la pause du repas, je relève quelques références et je reviens vers toi. :ok:

Je ne sais pas pourquoi je me suis obstiné à écrire Fantagraphics alors qu'il s'agit d'IDW publishing. [:bru:3] Mais bon, peu importe. Le problème n'est pas du côté US, on le devine... ;)
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Re: Steve Canyon (Milton Caniff)

Messagede lobo » 06/05/2019 12:27

Cabarezalonzo a écrit:Je ne sais pas pourquoi je me suis obstiné à écrire Fantagraphics alors qu'il s'agit d'IDW publishing.

Deux grands éditeurs l'un et l'autre qui font beaucoup pour le patrimoine américain.
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Re: Steve Canyon (Milton Caniff)

Messagede Cabarezalonzo » 06/05/2019 12:42

Assurément. :ok:

Alors, me voici à pied d'œuvre.

Je te propose (mais si d'autres veulent participer, c'est avec plaisir) de commencer avec :

- strip 1947, 1/20 (strip du 20 janvier), vignette 2, réplique de Feeta-Feeta, et si possible, celle de Steve en réponse dans la vignette 3

- strip 1947, 2/10 (strip du 10 février), vignette 2, les deux bulles du haut, stp

- sunday page 1947, feb. 16, bulles de la 7ème vignette et si possible, la première bulle à gauche de la vignette 8.

D'avance, merci et bon app', malgré tout... ;)
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Re: Steve Canyon (Milton Caniff)

Messagede lobo » 06/05/2019 13:27

Cabarezalonzo a écrit: strip 1947, 1/20 (strip du 20 janvier), vignette 2, réplique de Feeta-Feeta,


But people here don't know that is the phonetic pronunciation of the title of the native marine corps guard on american samoa... They think feeta-feeta is my real name ! (sic je n'ai pas oublié un it entre that et is qui me semble manquer)

Cabarezalonzo a écrit: celle de Steve en réponse dans la vignette 3


It's very real, my dove... The native guard is irresistable- and so are you :love: (sic encore irresistible existe en anglais mais irresistable ?)

Cabarezalonzo a écrit: strip 1947, 2/10 (strip du 10 février), vignette 2, les deux bulles du haut, stp


But can we be sure of getting grade 100-130 at all the stops on our flight plan ? (là, c'est impossible de faire une erreur de traduction, amha)

Well, give me a triple instrument check... I don't aim to navigate that box car into some tall, fat mountain ! (plus difficile là)

Cabarezalonzo a écrit:sunday page 1947, feb. 16, bulles de la 7ème vignette et si possible, la première bulle à gauche de la vignette 8.


[son radio on] horizons unlimited three, two, five, one, nine, this is municipal tower... wind west one two... taxi to east end of runway, over... [son radio off] wilco... out...

Well, there goes Steve Canyon with that rich dame ! This ceiling is a break, but he has some weather coming at him off the coast !

P*** c'est du boulot !
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Re: Steve Canyon (Milton Caniff)

Messagede Cabarezalonzo » 06/05/2019 15:38

lobo a écrit:
Cabarezalonzo a écrit: strip 1947, 1/20 (strip du 20 janvier), vignette 2, réplique de Feeta-Feeta,


But people here don't know that is the phonetic pronunciation of the title of the native marine corps guard on american samoa... They think feeta-feeta is my real name ! (sic je n'ai pas oublié un it entre that et is qui me semble manquer)

Cabarezalonzo a écrit: celle de Steve en réponse dans la vignette 3


It's very real, my dove... The native guard is irresistable- and so are you :love: (sic encore irresistible existe en anglais mais irresistable ?)


Génial. Je commence donc par ce petit dialogue entre Steve Canyon et sa secrétaire, laquelle, nous le pigeons à la lecture, a du sang samoan qui coule dans ses veines.
Pour cette raison, Steve l'a surnommée Feeta-Feeta, ce dont elle s'accommode en privé (elle en pince secrètement pour son boss) mais elle semble regretter que Steve l'appelle ainsi devant des tierces personnes. La secrétaire de Steve redoute en effet que ces tiers ne comprennent pas l'origine de ce sobriquet.

Voici donc dans l'édition Hachette ce que sont devenues :

1°) Cette réplique dans la bouche de Feeta-Feeta la secrétaire de Horizons Unlimited company.
"But people here don't know that it's the phonetic pronunciation of the title of the native Marine corps guard on American Samoa... They think Feeta-Feeta is my real name !"

:arrow: "Mais les gens d'ici ignorent qu'il s'agit du titre donné aux autochtones de l'île américaine de Samoa... Ils pensent que Feeta-Feeta est mon vrai nom !"

Et la réplique suivante de Steve...
"It's very real, my dove... The native guard is irresistible- and so are you."
donnera dans l'album Hachette
"C'est très exact, ma colombe. Ces indigènes sont irrésistibles... Tout comme vous..."

La traductrice a fait le choix délibéré de supprimer l'allusion à une unité particulière du corps des Marines, composée de Samoans.
Image

https://www.history.navy.mil/our-collec ... 53188.html

C'est un choix que je respecte, mais qui est discutable.
Il n'y a pas beaucoup de littérature sur cette unité, aussi je trouve dommage de priver le lecteur d'une telle référence lorsque l'occasion se présente. Si Caniff (qu'on ne tardera pas à considérer comme un réactionnaire) cite cette unité dans ses quelques bulles journalières, c'est tout sauf anodin. [*] Ce ne sont pas tous les Américains originaires des Samoa dont il est question, mais d'une minorité, qu'elle fût enrôlée de son plein gré ou de force. Et le simple fait de citer ce bataillon est lui rendre hommage. Portons cela au crédit de Caniff qui encourra plus tard des critiques souvent fondées lorsqu'il se rangera inconditionnellement du côté de l'impérialisme US dans les guerres de Corée puis du Vietnam.

Pour cet exemple, je préfère la traduction de l'édition Gilou (qui prenait davantage de liberté et caviardait parfois un peu trop, il est vrai, mais en s'efforçant tout de même de respecter l'esprit) qui donnait ceci :
"Mais les gens d'ici ignorent que c'est le nom du corps de Marine indigène des Samoa... Ils croient que c'est mon nom !"
"Z'ont raison, ma colombe ! On ne résiste pas aux Marines samoans... A toi non plus !"

Pour l'utilisation du terme mal orthographié "irresistable" au lieu de "irresistible", j'aurais tendance à penser que l'orthographe incorrecte (phonétique) est volontaire, visant une certaine ambiguïté pour faire écho au "it's the phonetic pronunciation of the title of native marine corps guard on american samoa". "Irresistable" signifiant pour les Samoans de la garde nationale qu'ils sont difficilement contrôlables pour l'autorité (uncontrollable). Et d'un charme infini (irrésistible) pour la secrétaire.

Bon, mea culpa. J'aurais pas mal coupé les cheveux en quatre, mais pour les autres dialogues, ce n'est pas le choix de la traductrice qui sera discutable.
Ma critique portera sur la traduction foireuse liée à une mauvaise compréhension du langage aéronautique.

[*] Rares sont les auteurs des années 40 jusqu'à 1980 à évoquer et rendre hommage, même par de simples allusions, à ces unités indigènes qu'utilisèrent les grandes nations dans les deux guerres mondiales et entre celles-ci. Passer par pertes et profits ces "natives" qui se retrouvèrent impliqués dans des conflits qui les dépassaient est les tuer une seconde fois, pour certains.
En dehors de Caniff, l'auteur qui vient immédiatement à l'esprit pour cette tendance évocatrice est son émule Hugo Pratt (c'est à mon sens celui qui ira le plus loin dans cette voie). On pourrait mentionner également Attilio Micheluzzi, Edgar P. Jacobs (le Makran Levy corps d'Ahmed Nasir), Jacques Tardi... On pourrait en citer d'autres, mais ils sont tout de même assez peu nombreux à se montrer précis tant dans leurs connaissances que dans la représentation des uniformes, des traditions, des coutumes, etc...
Dernière édition par Cabarezalonzo le 06/05/2019 19:00, édité 1 fois.
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Re: Steve Canyon (Milton Caniff)

Messagede Cabarezalonzo » 06/05/2019 17:24

lobo a écrit:
Cabarezalonzo a écrit: strip 1947, 2/10 (strip du 10 février), vignette 2, les deux bulles du haut, stp


But can we be sure of getting grade 100-130 at all the stops on our flight plan ?
(Là, c'est impossible de faire une erreur de traduction, amha)
Eh bien si !... Car à l'impossible, justement, nul n'est tenu comme tu vas t'en rendre compte un peu plus bas. :lol:

Dans l'album Hachette, nous nous situons à la page 34 de l'album. Cette fois-ci, on entre dans le vif du sujet, c'est-à-dire le charabia abscons.
Dans la deuxième vignette, nous découvrons les membres qui constitueront l'équipage de Steve Canyon pour voyager à bord d'un Douglas C-54 quadrimoteur. Eh oui, les avions de transport, à cette époque, ne se pilotaient pas avec un équipage réduit à deux bonhommes. ;)
ImageImage
Ci-dessous, deux photos montrant des C-54 participant au pont aérien destiné à ravitailler par les airs les Berlinois de juin 1948 à mai 1949 durant le blocus de la capitale allemande instauré par l'Union soviétique.
ImageImage

Voilà pour l'avion (C'était la Rolls des longs courriers de l'époque, concurrencé tardivement par le Lookheed Constellation). C'est avec un zinc similaire que se déplacent Steve Canyon, son équipage et ses clients (sa cliente Copper Calhoon, dans ce premier épisode).
Et donc, à la 2ème vignette de la page 34, le lecteur découvre les membres dudit équipage en train de converser, sans doute avec Steve, la plupart du temps au moyen d'un combiné téléphonique.
Les propos qui sont tenus par les protagonistes auront un petit air technique.


"But can we be sure of getting grade 100-130 at all the stops on our flight plan ?"
:arrow: Traduc Hachette
"Mais peut-on être assurés de trouver 100 à 130 indices de carburant à chaque escale de notre plan de vol ?" :lol: [:flocon:2]

A lire la phrase ainsi tournée, on pourrait croire qu'un indice de carburant est un... volume, une quantité... La fourchette estimée nécessaire pour accomplir chaque trajet à venir...

Bien sûr, il n'en est rien. Vous savez tous que 100 et 130 désignent ici l'indice d'octane qui va conférer à l'essence aéronautique des propriétés anti-détonnantes, permettant de prévenir et retarder les cliquetis, propriétés nécessaires pour des taux de compression élevés. Pour obtenir des indices d'octane élevés, il était nécessaire d'ajouter du plomb à cette essence très raffinée. Le F-4 Corsair ou le P-38 Lightning devaient en partie leurs performances remarquables à un carburant à haute teneur en octane (145 à 160). L'essence bleue utilisée dans l'aviation légère a un indice de 100 (à peine supérieur au sans plomb 98 qu'on trouve à la pompe).

Là encore, même si la traduction Gilou prenait quelques libertés et distances avec le texte de Caniff (en supprimant les chiffres, ce qui est regrettable), elle est (sur ce point) préférable à celle d'Hachette puisqu'on peut au moins lire, dans le même phylactère, quelque chose d'intelligible :
"Serons nous sûrs de trouver de l'essence à haut degré d'octane à chaque escale ?"
Dupond : "Et le squelette, Wolff, c'était vous ?"
Dupont : "Oui, squelette, c'était vous, le Wolff ? Allons, répondez !"
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Re: Steve Canyon (Milton Caniff)

Messagede lobo » 06/05/2019 17:40

Cabarezalonzo a écrit:"But can we be sure of getting grade 100-130 at all the stops on our flight plan ?"
:arrow: Traduc Hachette
"Mais peut-on être assurés de trouver 100 à 130 indices de carburant à chaque escale de notre plan de vol ?" :lol: [:flocon:2]


Oh ! [affraid]
Même en n'y connaissant rien à l'aviation ça dénote une maîtrise de l'anglais approximative que de ne pas sentir ça.

Là encore, même si la traduction Gilou prenait quelques libertés et distances avec le texte de Caniff (en supprimant les chiffres, ce qui est regrettable), elle est (sur ce point) préférable à celle d'Hachette puisqu'on peut au moins lire, dans le même phylactère, quelque chose d'intelligible :
"Serons nous sûrs de trouver de l'essence à haut degré d'octane à chaque escale ?"

Ca, ça me fait plaisir parce que l'un des protagonistes de Gilou est un bon pote à moi.

En tout cas bravo pour ces précisions. J'adore ce genre d'analyse hyper-précise dont était coutumier aussi le regretté (pour le forum) JYB...
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Re: Steve Canyon (Milton Caniff)

Messagede Alexander » 06/05/2019 18:06

Passionant :ok: Bravo pour tant d’érudition aéronautique, linguistique, ..et historique et bédéphilique.
C’est vrai qu' il y a des cotés très JYBesques dans cette intervention ;) En même temps, de Caniff à Charlier-Hubinon, il y a comme une filiation !
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Re: Steve Canyon (Milton Caniff)

Messagede Cabarezalonzo » 06/05/2019 18:31

Merci, c'est gentil et flatteur, mais je n'ai pas la vaste culture générale et aéronautique de JYB. Quant à sa documentation, elle doit être considérable ; de plus, JYB semble pouvoir bénéficier rapidement de l'expertise de gens hautement qualifiés pour contrôler et mettre au point ses scénarios. Je ne joue pas dans la même cour... :lol:
JYB traque aussi mieux que je ne le fais les fautes d'orthographe et de français. Je me fais parfois peur en me relisant, car je sais qu'il m'en échappe régulièrement. Le pire, c'est les lacunes qu'on peut traîner depuis le primaire... les plus dures à combler, et celles qui génèrent des fautes qu'on ne voit pas en relecture. :lol:
Sinon, JYB, il participe toujours au forum, bien qu'un peu moins présent (pour éviter semble-t-il de perdre du temps dans des polémiques stériles et récurrentes sur les topics des séries de JM Charlier, voire à du lynchage verbal haineux et incompréhensif...) et nous éclaire toujours de ses connaissances pointues.
Et puis l'actualité à venir devrait lui donner l'occasion de rappliquer très bientôt, ne serait-ce que pour nous tenir informés de ses multiples séries (des surprises apparemment...)

Sinon, je vous propose de revenir toujours à la même vignette, mais nous passerons à la bulle suivante où lobo nous donne à lire ceci, extrait de son album en vo :
lobo a écrit:"Well, give me a triple instrument check... I don't aim to navigate that box car into some tall, fat mountain !"
Pas de difficulté particulière.
Mais en lisant la version française d'Hachette, on s'interroge (pas longtemps, je vous rassure)
:arrow: "Bien, faites le triple des instruments. Je ne voudrais pas prendre le risque de me taper une montagne !"

C'est un oubli, ça peut arriver à tout le monde, mais du coup, la phrase est bancale. Il faudrait avoir l'imagination délirante et manquer de bon sens comme une triple buse pour vouloir associer le mot 'triple" avec "menton" ou "axel" ou encore "nœud", car du coup, la phrase serait dépourvue de signification, on plongerait profondément dans le n'importe nawak. :D
Nous étions tous à même de deviner qu'il ne pouvait s'agir que d'une triple vérification instrumentale, avant que lobo ne nous le confirme avec le texte de la vo et avant d'aller jeter un œil dans l'édition Gilou-Glénat. Qui proposait ceci :
"Vérifiez trois fois les instruments... Je ne tiens pas à devoir naviguer à l'estime pour percuter une grande et grosse montagne !"

Vous allez me dire : "Faut pas pousser, Cabarez ! Il était fastoche de reconstituer un texte intelligible. Tu l'as écrit plus haut, tout le monde peut se tromper. Ce n'est qu'une étourderie, une peccadille."
Certes, mais puisqu'il est facile de se tromper et tout aussi facile (dans le cas présent, oui, mais pas toujours...) de rétablir la phrase prévue, pourquoi Hachette, qui commercialise le livre, ne charge personne de compétent pour en effectuer méticuleusement la relecture avant de lancer l'impression ?
Nous, on paye le livre (45 euros) et on doit se farcir une petite gymnastique d'esprit pour donner au texte qu'on lit un certain sens, le remettre d'aplomb. Mais ce n'est pas Hachette qui nous paiera le paracétamol pour soigner notre migraine. ;)
Ce travail (contrôle, relecture) est pourtant assez facile à effectuer (je parle pour des pros). La traductrice ne livre pas sa traduction de 333 pages, soit environ 1000 strips, après y avoir bossé au cours d'un petit week-end. Une relecture attentive et pointilleuse pourrait s'effectuer périodiquement par livraisons échelonnées de huit ou dix pages. Ce qui permettrait d'ailleurs à un comité de lecture de se rendre compte suffisamment tôt qu'il y a un problème. Et pour y remédier, d'adjoindre au traducteur une ou des personnes familiarisées avec tel sujet. En effet, tel passage nécessitera des connaissances sur l'aéronautique là où tel autre fera appel à la science médicale ou aux arcanes de la justice, etc... Un travail collégial peut être nécessaire, même si je considère que c'est à la traductrice, en amont, de solliciter de l'aide et de sentir si elle perd pied.

Et en parlant de peccadilles, mises bout à bout, elles font masse. A la longue, c'est lassant et cela gâche le plaisir. La lecture doit être fluide pour la savourer pleinement.

Tiens, un autre exemple.
Je n'ai pas le texte original mais je devine sans difficulté quel est le mot clé dans la bulle dont il va être question : ce mot américain doit être "gas" (diminutif de gasoline, signifiant essence) ; il ne peut en aller autrement (mais si lobo peut confirmer pour la forme ?... :D )
Strip 1947, 2/4 (february, the fourth), vignette 2 :
Le mécanicien navigant dit (chez Hachette comics) : "J'étais en train de vérifier mon gas-oil pour le voyage retour de la patrouille".
Gas (= essence) devient ici gas-oil. Mettez du gas-oil dans le réservoir de votre voiture qui marche au sans plomb. Vous m'en direz des nouvelles. Pour les avions, c'est du kif. :D

Version Gilou : "J'étais en train de vérifier l'essence pour rentrer à la base..." RAS
Dupond : "Et le squelette, Wolff, c'était vous ?"
Dupont : "Oui, squelette, c'était vous, le Wolff ? Allons, répondez !"
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