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Providence - Moore / Burrows / Avatar - Panini

Forum pour discuter de la bande dessinée US

Re: Providence - Moore / Burrows / Avatar - Panini

Messagede geoff42000 » 20/08/2018 10:58

Message précédent :
Ok, merci pour la confirmation. :ok:
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Re: Providence - Moore / Burrows / Avatar - Panini

Messagede euh... si vous le dites » 20/08/2018 11:04

cicerobuck a écrit:les trois se suivent et partagent des personnages, donc oui. À noter que The Courtyard est à la base une nouvelle, et que la version comics est une adaptation par un autre scénariste, avec l'aval et la vague supervision de Moore. De ce fait, The Courtyard est un peu plus laborieux, mais ça reste indispensable.


En fait, The courtyard, il faudrait uniquement le lire sous forme de nouvelle.
Ca fonctionnerait nettement mieux.
Parce que là, en effet, l'adaptation est laborieuse et ne rend pas grâce aux qualités du texte de Moore.

Perso, j'attends un peu avant de me replonger enfin dans Lovecraft, étant donné que j'ai participé à ça : https://fr.ulule.com/lovecraft-prestige/ :) Reception prévue l'année prochaine.


J'ai participé aussi.
J'avais déjà fait le Clark Ashton Smith l'année précédente.
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Re: Providence - Moore / Burrows / Avatar - Panini

Messagede Ti_Gg972 » 20/08/2018 13:22

cicerobuck a écrit:les trois se suivent et partagent des personnages, donc oui. À noter que The Courtyard est à la base une nouvelle, et que la version comics est une adaptation par un autre scénariste, avec l'aval et la vague supervision de Moore. De ce fait, The Courtyard est un peu plus laborieux, mais ça reste indispensable.


Ah je ne savais pas ça, merci de l'info :ok:
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Re: Providence - Moore / Burrows / Avatar - Panini

Messagede Alucar » 23/08/2018 19:00

Peut-on lire Providence sans avoir lu les titres cités au dessus?
Je comptais me le prendre après l’avoir feuilleté aujourd’hui.
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Re: Providence - Moore / Burrows / Avatar - Panini

Messagede onehmouninehl » 23/08/2018 19:05

Oui, tu passeras juste à côté de certaines données dans le dernier chapitre .
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Re: Providence - Moore / Burrows / Avatar - Panini

Messagede Alucar » 23/08/2018 19:11

Ok merci ! ;)
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Re: Providence - Moore / Burrows / Avatar - Panini

Messagede cicerobuck » 23/08/2018 19:48

Franchement, je penses que non, car il y aura trop de choses que tu va louper.
Au fait, je viens de relire la nouvelle The Courtyard et son adaptation comics en parallèle, et je suis agréablement surpris, ça fonctionne mieux que dans mon souvenir.
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Re: Providence - Moore / Burrows / Avatar - Panini

Messagede tof94 » 23/08/2018 22:34

D'accord avec cicerobuck.
Il faut lire The Courtyard et Neonomicom avant Providence. Tu peux lire les deux premiers indépendamment et t'arrêter là (ça tombe bien, ils sont regroupés en un seul volume VF chez Urban), mais Providence ne peut s'appréhender pleinement qu'après lecture des deux premiers titres. Sans spoiler, tu seras largué sur la fin.
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Re: Providence - Moore / Burrows / Avatar - Panini

Messagede Alucar » 23/08/2018 22:43

Ok merci de vos réponses. Bon du coup je vais attendre un peu avant de me le prendre.
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Re: Providence - Moore / Burrows / Avatar - Panini

Messagede kilfou » 24/08/2018 08:41

Mauvaise idée d'attendre d'acheter avec du Panini ! ;)
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Re: Providence - Moore / Burrows / Avatar - Panini

Messagede onehmouninehl » 24/08/2018 13:18

cicerobuck a écrit:Franchement, je penses que non, car il y aura trop de choses que tu va louper.
Au fait, je viens de relire la nouvelle The Courtyard et son adaptation comics en parallèle, et je suis agréablement surpris, ça fonctionne mieux que dans mon souvenir.

Je ne suis pas tout à fait d'accord, ce n'est qu'à la toute fin qu'on se demandent d'où sortent certains personnages (en gros à la moitié du tome trois). En outre, ce n'est pas avant qu'il faut lire Néonomicon, mais au milieu du T3, comme indiqué précédemment. Par contre, c'est du Panini. Si tu ne prends pas le livre à la sortie, tu cours le risque de ne plus le retrouver après. Donc moi je prendrais, si j'étais à ta place, Providence, puis si le fait de ne pas savoir d'où sortent certains personnages (une blonde et un gars bizarre) te dérange, tu pourras alors acheter Néonomicon chez Urban.
De plus, si on veut être exhaustif quand aux références, on doit alors aussi lire Jérusalem qui explique le truc des "images rémanentes" qu'il y a dans certaines cases. À mon humble avis, on peut lire Providence sans ces références mais on augmente notre plaisir avec.
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Re: Providence - Moore / Burrows / Avatar - Panini

Messagede Baltimore » 24/08/2018 17:34

Electro a écrit:Pour les retardataires, Panini sort l'intégrale :

PROVIDENCE : L'INTEGRALE

Auteurs : Moore, Burrows
Best of Fusion Comics, 544 pages, 36,95 €

Providence est une œuvre à couper le souffle sur laquelle Alan Moore a travaillé durant de nombreuses années. Le légendaire auteur de comics s'approprie les concepts d'H. P. Lovecraft et les insère habilement au sein de l'histoire américaine. On y suit le voyage de Robert Blake dans l'Amérique du début du XXe siècle où des créatures surnaturelles s'invitent dans le quotidien…
(Contient les épisodes US Providence 1-12, publiés précédemment dans les albums BEST OF FUSION : PROVIDENCE 1-3)

Encore du grand Moore, je recommande, et encore plus si vous aimez les ambiances horreurs/mystique.

Je viens de tomber dessus en librairie totalement par hasard, je n'étais pas du tout au courant qu'une intégrale était prévue et je ne suivais pas ce topic pour être au courant.

Belle intégrale + Panini donc stock limité + Moore + ambiance Lovecraft, je n'ai pas hésité une seconde à la prendre :bave:
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Re: Providence - Moore / Burrows / Avatar - Panini

Messagede euh... si vous le dites » 24/08/2018 19:07

onehmouninehl a écrit:Je ne suis pas tout à fait d'accord, ce n'est qu'à la toute fin qu'on se demandent d'où sortent certains personnages (en gros à la moitié du tome trois).


Il y a des croisements entre Neonomicon et Providence avant la toute fin (notamment des lieux communs mais à des époques différentes).
On peut lire Providence seul, mais ce serait dommage.
Mais si on décide de lire aussi Neonomicon, il vaut mieux le faire avant Providence.
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Re: Providence - Moore / Burrows / Avatar - Panini

Messagede Electro » 24/08/2018 20:16

Pas encore vu en librairie, mais y a t'il des bonus en plus ? Dans les 3 tomes y a pas mal de postface par exemple, sont elles conservées ?
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Re: Providence - Moore / Burrows / Avatar - Panini

Messagede Ti_Gg972 » 25/08/2018 12:48

Alucar a écrit:Peut-on lire Providence sans avoir lu les titres cités au dessus?
Je comptais me le prendre après l’avoir feuilleté aujourd’hui.


Pour avoir fait les 2, je te conseille (dans la mesure du possible bien sûr :D ) de lire The Courtyard et Neonomicon avant, ça enrichit vraiment la lecture de Providence.
Ce n'est pas essentiel à la compréhension mais j'ai eu le sentiment d'être un peu perdu quand j'ai fini Provdence la 1ère fois. (l'univers de la bd est assez dense)
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Re: Providence - Moore / Burrows / Avatar - Panini

Messagede cicerobuck » 25/08/2018 15:17

Voilà, sans The Courtyard et Neonomicon, tu sera régulièrement un peu perdu, comme si tu avançais la lecture en auto-pilote.
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Re: Providence - Moore / Burrows / Avatar - Panini

Messagede EYE OF DOOM » 27/08/2018 19:54

Il me semble surtout que pour apprécier Providence, c'est franchement nécessaire d'avoir lu ou relu fraîchement les principales nouvelles. Sinon la majeure partie des inombrables allusions de la BD échappent et on ne peut comprendre certains passages.
Par exemple de nombreux personnages "secondaires" peuplent l'œuvre et renvoient à des personnages des nouvelles. Si on ne les connaît pas bien, on ne saisie pas le lien avec un court dialogue ou une situation evoquee, on ne sais pas qui c'est.
D'autre fois plus embêtant, c'est un contexte entier qui peut échapper au lecteur novice . Par exemple:
[Révéler] Spoiler:
le passage chez Hector North, la fin du #3 dans le bus,...
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Re: Providence - Moore / Burrows / Avatar - Panini

Messagede onehmouninehl » 28/08/2018 09:27

EYE OF DOOM a écrit:Il me semble surtout que pour apprécier Providence, c'est franchement nécessaire d'avoir lu ou relu fraîchement les principales nouvelles. Sinon la majeure partie des inombrables allusions de la BD échappent et on ne peut comprendre certains passages.
Par exemple de nombreux personnages "secondaires" peuplent l'œuvre et renvoient à des personnages des nouvelles. Si on ne les connaît pas bien, on ne saisie pas le lien avec un court dialogue ou une situation evoquee, on ne sais pas qui c'est.
D'autre fois plus embêtant, c'est un contexte entier qui peut échapper au lecteur novice . Par exemple:
[Révéler] Spoiler:
le passage chez Hector North, la fin du #3 dans le bus,...


En effet, ça va sans dire. On doit pouvoir retrouver les nouvelles de Lovecraft à lire quelque part sur internet (il y a de mémoire L'abomination de Dunwich, Horreur à Red Hook, la maison de la sorcière, le cauchemar d'Innsmouth, l'Air frais, De l'Au-Delà, Herbert West, Réanimateur de cadavres, le Modèle de Pickman pour celles qui me viennent le plus vite à l'esprit), mais il y en pas mal d'autres qui sont évoquées parfois très succinctement et qui elles sont nécessaires à l'appréciation du récit (plus que Courtyard et Neonomicon, qui ne sont nécessaire qu'à la fin -> par contre les liens géographiques et narratifs sont réels, sans ce livre on passe à côté de quelque chose, mais c'est quand même compréhensible - comme quand on lit une histoire du batman et que l'on ne connait pas l'historique de Double-Face, alors qu'il y a des allusions à leurs rencontres passées par exemple).

Certains passages sont gratuits sans connaissance des nouvelles et gagnent sens avec elles. Le journal du narrateur en est aussi un bon complément.

Plus d'infos ici :
https://factsprovidence.wordpress.com/moore-lovecraft-comics-annotation-index/
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Re: Providence - Moore / Burrows / Avatar - Panini

Messagede cicerobuck » 29/08/2018 13:30

Pour le coup, je suis en pleine relecture "à cause" de cette discussion : j'ai relu en VO la nouvelle originale ce week end, en parallèle avec son adaptation. Et c'est assez intéressant : La nouvelle est très courte, à peine 10 pages, essentiellement écrite sous forme de monologue intérieur, et son adaptation est finalement meilleure que dans mon souvenir. Elle est un peu conçue comme un puzzle, une réorganisation du texte au profit de la narration, les seules omissions étant constituées de ce qui est raconté visuellement. Et c'est là qu'il peut y avoir une faiblesse, étant donné que ce que l'oeil lit est bien plus objectif que ce que l'oeil voit, certaines références sont presque cachées dans les cases. C'est pourtant très simple à lire, jusqu'aux quelques dernières pages.

Mais pas de problème, car cette séquence sera habilement explicitée dès le premier numéro de Neonomicon. Neonomicon ne présente aucune difficultés de compréhension, et les références à Lovecraft sont pour la plupart "esthétiques". Par contre, de nombreux points de The Courtyard sont explicités tout au long, surtout tout ce qui concerne ce qui ce passe autour de l'action de la nouvelle, et puis ces fameux télégrammes... Un peu comme pour l'adaptation de la nouvelle, la conclusion propose une résolution relativement ésotérique, mais bien moins que The Courtyard, plus proche de ce qu'on voit dans la fin de True Detective saison 1. Franchement, c'est vraiment pas mal, même si on se sent toujours un poil déconnecté.

C'est donc dans Providence que les connections se font pleinement. Je viens donc de finir les quatre premiers numéros en entier (CAD avec les appendices), et le plaisir est réellement décuplé. Alors que le premier numéro m'avais paru à l'époque un peu dur à pénétrer, voir presque "vide", l'expérience est tout autre si l'on vient de sortir des lectures précédentes. Alors que dans un premier temps on pourrait croire que la série va proposer plusieurs récits parallèles, les pages "ésotériques" du #1 ne sont finalement que l'évocation d'évènements (prémonitoires?) impactant le moral du personnage principal. Car oui, il y a un personnage principal, Robert Black/Schwartz, un juif bisexuel qui cherche dans le fantastique des métaphores pour alimenter un hypothétique grand roman américain à la vision progressiste. À l'instar du NiteOwl de Watchmen, ce dernier va au fil de douze numéros enquêter, mais à la différence de ce dernier, l'objet de son enquête est en constante redéfinition. Par contre, comme dans Watchmen, ais peut-être encore plus, les notes de fin de numéros sont encore plus essentielles à la compréhension de l'oeuvre : comme un processus inversé de l'adaptation de The Courtyard (sous forme de journal intime - monologue intérieur - et de documents glanés) ces notes racontent la même chose que la partie BD qui la précède, avec un éclairage sur la réception que Black fait des évènements : alors que les étranges rencontres de l'aventures sont pour l'instant étonnement calmes et sereines, voir amicales, Black en fait un récit presque paranoïque (ou lucide quand on est familier de l'oeuvre de Lovecraft ;) ) .
Ceci permet une compréhension accrue des évènement, et nous plonge dans les procédés narratifs lovecraftiens de plein pied. Par contre, on sent également qu'il s'agit d'une sorte d'exorcisme de Lovecraft, comme une manière de transformer les pires intuitions de Lovecraft en simples doutes, les préjugés de ce juif bisexuel très sexuel pas totalement sorti du placard donnant paradoxalement une portée plus universelle au récit.
Je ne dirait pas que la relecture immédiate de l'ouvre de Lovecraft est en préambule nécessaire, mais elle le devient si vous n'avez jamais lu Lovecraft, même il y a très longtemps : personnellement, ça fait une éternité (hormis L'affaire Charles Dexter Ward relu il y a 2 ans), et la scène du bus dans le #3, j'ai immédiatement compris de quoi il s'agissait, et c'est effectivement très poétique (Cette scène m'a dailleurs rappelé le début d'un étonnant film éspagnol de 1993, Dark Waters, un nunsploitation lovcraftien très réussi). Ainsi, je dirais que de vagues souvenir de l'univers lovecraftiens sont absolument nécessaires, mais pas plus.
Par contre, je confirme que sur ces quatre premiers numéros, la lecture des deux oeuvres précédentes est primordiale, tant les références sont abondantes : trois évènements du passé ainsi q'un personnage (Suydam) sont largement évoqués dans les deux premières mini, ils sont plus que partiellement vécus dans Providence. En faire la lecture à postériori éliminerait tout l'impact de cette dynamique. Un des sujets même de l'oeuvre lovecraftienne de Moore est de connecter avec Einstein une des thématique sous jacente du reclus de Providence, la relativité du temps : l'avant, l'après, le pendant, tout ça revient un peu au même à l'échelle des grands anciens, et le récit de Moore qui repart du passé dans Providence ne sera au final "qu'une" boucle avec The Courtyard et Neonomicon, mais une boucle racontée dans le bon ordre initial.

Sur ces quatre premiers numéros, une impression très étrange se dégage, du fait que notre connaissance implicite d'un univers lovecraftien nous avertis que toutes ces rencontres cordiales voir amicales, jamais réellement menaçantes, cachent un monde invisible qui devrait exploser en pleine face de notre personnage principal, mais ce contraste est particulièrement perturbant et réussi, car alors qu'on rencontre moult potentiels monstres, tous ont un comportement tout à fait acceptable, voir bienveillant, d'une manière authentique et donc déstabilisante.
Encore une fois, aucune difficulté de lecture, le récit est bien conçut, essentiellement à base d'un nombre restreint (par rapport à ses standards habituels) de cases, pour une fois horizontales (procédé qu'il utilise afin de raconter plus de choses par l'image). C'est dynamique malgré l'absence de scènes d'action, et on perçoit les germes d'un récit conradien à la sauce lovecraft, mais dans le resto du père Moore 8-)

Pour ce qui est du trait, Burrows s'est fait connaître comme le tâcheron besogneux de Warren Ellis pour ses oeuvres que seul Avatar acceptait de publier, un éditeur considéré comme la maison des oeuvres de rebut des scénaristes Vertigo, où tout le budget passait dans le cachet de l'auteur et le marketing (les champion de la variant cover!), et presque rien dans le dessin, budget oblige.
Forcément conscient de ce paradigme, Moore permet néanmoins à Burrows de s'en sortir avec les honneurs. Certainement aidé par des scripts ultra détaillés et directifs, Burrows trouve une forme de grace dans un travail quasi mathématique, certainement architectural, qui fait passer ses faiblesses (expressions faciales, rigidité des personnages, absence de contraste, absence de détails (voir de style) pour ses personnages) au second plan. Par cette rigueur du trait et des sujets constamment architecturaux, il s'éclate dans un travail certainement rébarbatif, montrer une même rue, un même bâtiment, une même pièce sous différents angles -parfois extrêmes - donnant ainsi à cet univers cachant le fantastique une vérité physique irréfutable. Avouons le même clairement, certaines cases sont impressionnantes, alors que son trait conserve ce côté anonyme qui fini presque par ici devenir une qualité. Est-ce que Moore à anticipé tout cela et instrumentalisé cette faiblesse structurelle en orientant son récit à cette faveur? C'est mon avis, mais peu-importe, car le plus important est le plaisir de lecture qui est bel et bien là, les (abondantes) notes de fin de numéros étant particulièrement abordables, du moment qu'on ne fait pas un blocage à l'idée de la lecture de 10-12 pages de prose toutes les 24 pages de BD.

L'odée de ce post étant d'éclaircir le contexte idéal de lecture de Providence, je ne sais pas s'il est bien utile de vous donner un autre compte rendu de la lecture des 8 derniers numéros, mais qui vivra verra...
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Re: Providence - Moore / Burrows / Avatar - Panini

Messagede euh... si vous le dites » 29/08/2018 14:37

cicerobuck a écrit:Ainsi, je dirais que de vagues souvenir de l'univers lovecraftiens sont absolument nécessaires, mais pas plus.
Par contre, je confirme que sur ces quatre premiers numéros, la lecture des deux oeuvres précédentes est primordiale, tant les références sont abondantes


Voilà, c'est tout à fait ça.

L'idée de ce post étant d'éclaircir le contexte idéal de lecture de Providence, je ne sais pas s'il est bien utile de vous donner un autre compte rendu de la lecture des 8 derniers numéros, mais qui vivra verra...


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Messagede onehmouninehl » 30/08/2018 10:42

euh... si vous le dites a écrit:
cicerobuck a écrit:Ainsi, je dirais que de vagues souvenir de l'univers lovecraftiens sont absolument nécessaires, mais pas plus.
Par contre, je confirme que sur ces quatre premiers numéros, la lecture des deux oeuvres précédentes est primordiale, tant les références sont abondantes


Le plaisir est différent si, en lisant Neonomicon après, on se remémore le début de Providence, non ?

Au final, les avis diffèrent mais ce ne sont que des avis, que chacun fasse comme il le veut, s'il l'estime nécessaire, il pourra toujours lire les tomes qui lui semblent nécessaires - ou pas.
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