[PREVIEW] Pigalle 1950 - Arroyo, Christin - Dupuis

[lusabets]

Message précédent :
Je peux glisser mon grain de sel ?
Vrai ?
J'espère que ce sont les années 1950, à Pigalle. Parce que si c'est 1950 précisément, la Chevrolet Bel-air 1957 n'a aucunement sa place dans l'illustration jointe. Bob le Flambeur, c'est un film de Jean-Pierre Melville, en 1955 (excellent flim).

(Le pinailleur de service -compris- )

[lusabets]

Ah la vache ! Le dessineux travaille très grand format, si j'en crois une photo sur l'article lié.

N'oublions pas, que dans les année 1950, beaucoup de romans-photos des revues style Nous Deux étaient souvent dessinés par des artistes du lavis ou de la gouache. Chapeau bas à ces anonymes du pinceau (je crois que BDZoom avait parlé de quelques uns de ces maîtres).

[Cabarezalonzo]

Et il existait une collection éphémère de fascicules "grand format" agrafés (en gros elle a existé au cours de l'année 1953 ) successivement intitulée Les grands romans dessinés, C'est un grand roman noir dessiné puis Les Grands romans noirs dessinés que la BEL semble totalement méconnaître, malgré la présence en son sein de dessinateurs reconnus comme Jean-Claude Forest (qui inaugura la collec avec le numéro 1 La Môme Hopy se fâche), Mouminoux, ou encore Georges Langlais dit Gal (un talentueux dessinateur qui bossera avec Charlier, à ne pas confondre avec Jean-Claude Gal le créateur d'Arn) ou encore Marculeta.
https://oncle-archibald.blogspot.com/20 ... noirs.html

Dessins de Forest - couverture (sous réserve) d'Edmond Marculeta.


Dessins de Mouminoux - couverture de Jacques Thibesart (=Nik ou Mik) - d'après le roman de George Maxwell "Fallait pas me doubler !".


Dessins de Gal - couverture de Jacques Thibesart


Dessins de Mouminoux - couverture de Jacques Thibesart - d'après le roman éponyme d'André Héléna.
Je me souviens avoir dû payer une blinde il y a dix ans environ pour me procurer chez un bouquiniste parisien de renom ce fascicule numéro 11, "Des lèvres à tuer pour elles" dessiné par Mouminoux sur un texte du romancier de la poisse André Héléna.


Le roman (dont la BD a été tirée), en vente 100 euros chez Victor Sevilla.

[Johnny Fletcher]

C'est du André Héléna rare, ça peut s'expliquer (mais faut que l'exemplaire ait plus fière allure que la couverture défraîchie que tu présentes en photo).

[lusabets]

Merci les aminches. Je ne connaissais pas. Il est vrai que si ce fut interdit après une petite année de production, va trouver cela sous le sabot d'un choual.

[Cabarezalonzo]

A propos d'Héléna, ce poète-romancier de Leucate, il aimait beaucoup situer l'action de ses romans mettant en scène des demi-sels, dans le quartier de Pigalle, de la Butte Montmartre, etc...

Ainsi, sous son pseudo de Noël Vexin (cette fois-ci, un roman beaucoup moins rare que l'autre, dans une collection diffusée dans les librairies et les magasins Prisunic), ce Descente à Pigalle.


Et pour ceux qui ont été sensibles à l'affiche du film de Melville, Bob le Flambeur, un roman intitulé simplement "Le Flambeur".
Toute une époque !


@ lusabets
Je ne sais pas quand se déroule l'action de la BD. Pour la Bel-Air, le film de Melville étant sorti en 1956, il pouvait encore passer en salle en 1957. En revanche, ce sont les autres véhicules qui font très fin des années 40 et première moitié fifties.

Mais si la BD se passe en 1950, comme le suggère son titre, alors l'image avec la Bel-Air est un pur anachronisme (Chevrolet plus film à l'affiche). Mais rien ne dit que cette jolie composition soit dans la BD. C'est peut-être un travail annexe, pour se familiariser avec cette technique de dessin ?


La couve est sublime : contre-plongée, clair obscur, basilique du Sacré Cœur dans une clarté relative...

[nexus4]

LA PREVIEW :



Antoine, dit « Toinou », décide de plaquer son Aubrac rural pour le Paris rutilant des années 1950. À 18 ans, il découvre avec stupéfaction les charmes de Pigalle, en particulier ceux des danseuses du cabaret « La Lune Bleue », dans lequel il va travailler. Pris sous l'aile du patron, « le Beau Beb », il va ainsi faire la rencontre de personnages hauts en couleur tels que « Pare-brise », le comptable, « Poing-barre », le videur, ou encore Mireille, la vendeuse de cigarettes... Mais à trop fréquenter le monde de la nuit, le naïf jeune homme va vite se retrouver plongé dans de sombres histoires de grand banditisme, dont la violence va profondément changer son existence... Toinou brûlera-t-il son innocence à la lumière enivrante de sa nouvelle vie ?

Un grand album « Aire Libre » signé Christin et Arroyo, entre polar et évocation nostalgique du Paris éternel.

[drabag]

Ben tout de suite, sur la preview, le soufflé retombe, je trouve, par rapport à la belle illustration servie auparavant...
On se rapproche tranquillement du Marini (voire en dessous)
Non ?

[sebchoq]

De mon côté, la preview m'a vendu le bouzin ...

[Johnny Fletcher]

Ben tout de suite, sur la preview, le soufflé retombe, je trouve, par rapport à la belle illustration servie auparavant...
On se rapproche tranquillement du Marini (voire en dessous)
Non ?

Je ne vois pas le rapport avec Marini, sinon l'utilisation du lavis à partir d'une seule teinte. C'est ça dont tu veux parler ?

[drabag]

Je ne vois pas le rapport avec Marini, sinon l'utilisation du lavis à partir d'une seule teinte. C'est ça dont tu veux parler ?

C'est pas moi qu'a commencé

Ces visuels et ceux qu'on avait pu voir auparavant laissent augurer un album qui ne devrait avoir aucun mal à être bien plus abouti (graphiquement) que le Noir de Marini. Par ailleurs, le vieil universitaire qu'est Pierre Christin devrait lui aussi surclasser Marini, dans l'écriture, sans beaucoup d'effort.

[lusabets]

Ha ! Je sens que je vais me régaler avec cet album et ses anachronismes.
Désolé pour les ceusses que cela n'intéresse point, mais j'ai déjà trouvé certains trucs qui ne collent vraiment pas du tout avec l'époque. Le texte de Christin doit être à la hauteur, mais dans la BD, y'a beaucoup de à reprendre...
(selon la pré-view) :
- L'autorail dessiné en bas de page 9 :
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Il s'agit d'un autorail EAD - X4300 qui circule à partir de 1963. Arf !
Son surnom était Caravelle... (du nom d'un navion très célèbre à l'époque, ainsi que d'un modèle de Renault Floride)

J'ai vu d'autres trucs curieux sur ces quelques pages présentées, mais, pour l'instant, je ne vais pas encombrer la ligne plus longtemps. Ce qui ne m'empêchera pas de me procurer l'album lors de la parution, histoire de rigoler et de me moquer de la pauvreté de la doc utilisée par le dessineux.

[nexus4]

Pour ma part je vais me le procurer pour profiter de la beauté des dessins et du scénario de Christin.

[Marapelisse]

Pour ma part je vais me le procurer pour profiter de la beauté des dessins et du scénario de Christin.

Cela me parait en effet plus sage (plutôt que se poignarder le cul avec des saucisses plates)

[Le Rescator]

Pour ma part je vais me le procurer pour profiter de la beauté des dessins et du scénario de Christin.

C'est le plus raisonnable !

Espérons juste que "Noir Burlesque" ne soit pas renommé "Philadelphie, 1950" à la sortie du T2 avec réédition du T1 afin de disposer d'une collection homogène sur le dos et la première de couverture.

Restera ensuite à classer ces ouvrages entre "Bruxelles 43" et "Léopoldville 60" !

[jolan]

Perso j'ai un peu de mal avec les perspectives.

Il y a des dessinateurs comme ça qui ne sont pas doués pour les décors et les perspectives (même parmi mes préférés).

A voir à la lecture si ce petit détail trouble réellement l'ensemble ou non.

[lusabets]

les perspectives...
...À voir à la lecture si ce petit détail trouble réellement l'ensemble ou non.

Perspective bizarre, en effet :
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3442_P8.jpg (110.51 Kio) Vu 861 fois

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Il est vrai que la rue Lepic est en pente soutenue, ce n'est pas facile de représenter une côte vue de face.
Un effort pour mieux la représenter serait le bienvenu.

[lusabets]

Je reviens sur cette histoire de perspective.

Dans une rue en montée, les planchers, fenêtres, portes, etc. sont à l'horizontal.
Tout comme les enseignes et stores, comme dans cet exemple :
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Le dessinateur à aligné les stores et les auvents sur l'inclinaison du trottoir.
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3442_P8 (1).jpg (76.05 Kio) Vu 780 fois

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Ce qui crée ce malaise visuel.

L'on remarque, si l'on suit la légende de la carte postale, qu'il s'agit de la rue Tholozé, donnant sur la rue Lepic.
Selon le plan de Paris par arrondissements, éditions A.Leconte, la rue Tholozé se trouve dans le 18ème arrondissement, elle commence au 36 de la rue Lepic et finit au 88 de la rue Lepic. (on en déduira que la rue Lepic tourne presque sur elle-même) Métro Abbesses.

[nexus4]

Oui, même si la ligne d'horizon est plus haute sur l'image que sur la photo et même en tenant compte des décrochements faut bien avouer que c'est le foutoir dans les lignes de fuite.

[Le Tapir]

Merci pour la préviou! Je ne suis pas dingue-dingue de ce que j'ai vu, mais je reste bien intéressé et décidé à acquérir le bouzin!

[stephane_]

Je fais partie de ceux - heureusement majoritaires - qui privilégient le dessin, l'ambiance et le récit à l'authenticité historique des détails.
Il eut été facile d'utiliser un nom de rue qui n'existe pas pour se prémunir de telles remarques. Le fait de représenter une rue plutôt qu'une autre ne me gène donc absolument pas, de même que l'utilisation d'un modèle de train étant dans la réalité apparu plus tard. Je trouve toujours dommage de se mettre en valeur en relevant ce type de détails plutôt que de s'attacher à ce qui plait.
Le récit n'a pas vocation à être une reconstitution historique, simplement de faire vivre des personnages dans un passé révolu, et pourquoi pas un peu fantasmé.
Quant aux lignes de fuites, elles sont dans la réalité pas vraiment tracées à la règle, et nombre de vieux immeubles ne sont même pas droits. Alors oui, on pourra toujours montrer que toute œuvre est perfectible ... mais en général on lit les bouquins pour leurs qualités.
Je ne cherche pas à créer de polémique, en revanche j'ai été très enthousiaste à la découverte des grands dessins de Arroyo - rappelons-le, dessinateur autodidacte - et il me tarde de me plonger dans l'album, c'est pour bientôt