GimpUser a écrit:Ce tome n'est que l'aigreur d'un homme qui ne s'est pas vu accueilli à son retour en France comme il l'aurait souhaité.
Aigreur oui, mais c'est justement parce que les PG qui rentraient en France en 45 n'y retrouvaient pas leurs places, prises (et c'est logique) par les FFL et les FFI, ou les déportés résistants. Les PG (et les déportés juifs) sont les oubliés de la victoire. Ils étaient les vaincus, ils rentraient près d'un an après la Libération, avec leurs vieux uniformes, témoins d'un autre âge. C'est sans doute une des raisons pour lesquelles ceux qui étaient militaires de carrière sont revenus en Allemagne dans les troupes d'occupation, ou sont partis en Indochine. Tardi parle de son père, qui était l'un d'eux, il ne parle pas de 39-45 en général.
GimpUser a écrit:Enfin, que penser d'un homme qui semble autant détester l'armée mais qui rempile année après année ? Il y avait pourtant beaucoup de choses à faire dans cette France d'après guerre.
C'est effectivement surtout ce qui m'avait gêné dans les tomes précédents : comment un homme comme lui (ou tel que Tardi nous le présente) peut faire carrière dans l'armée, monter en grade, être décoré ? Après guerre il reçoit même la médaille militaire, pourquoi ?
GimpUser a écrit:Je m'interroge aussi sur la crédibilité des souvenirs aussi nombreux et détaillés d'un gamin de 3 ans.
Je n'y vois rien de choquant. Comme dans tout récit autobiographique, il y a évidemment une part de reconstruction, d'après des souvenirs recueillis plus tard, auprès de ses parents ou d'autres membres de la famille. Et l'histoire se termine en 1953, donc quand Tardi a 7 ans.
GimpUser a écrit:Bref, Tardi aurait pu nous épargner ce Nième album, oublier enfin les guerres de 14-18 et de 39-45 et nous offrir des albums plus à la hauteur de son talent comme l'étaient les premiers albums d'Adèle Blanc-Sec.
Pour ma part, j'en avais un peu assez de sa vision victimaire de 14-18, du reste largement répandue aujourd'hui (des Poilus envoyés à la "boucherie" et traumatisés, des officiers incompétents ou sadiques). Mais j'ai apprécié qu'il raconte l'histoire des soldats de 39-40, qui méritaient d'être connue.