alambix a écrit:yannzeman a écrit:
en tout cas, c'est ma théorie, car j'ai du mal, sinon, à expliquer l'armée d'acheteurs de B&M, qui est quand même une série à contre-courant des modes actuelles. Ca ne peut pas être uniquement des nostalgiques de la 1ère heure, mais forcément aussi des gens qui ont découvert cette série il y a 30 ans, ou 20 ans, ou 10 ans.
Des insomniaques ?
Allez savoir...
Il n'empêche, j'ai quant à moi (re)découvert "Blake et Mortimer" à l'age de 18-19 ans.
J'avais vu les planches dans les vieux "le journal de Tintin" de mon père, gardés précieusement dans la maison familiale en Bretagne (où je ne me rendais que pendant les vacances, étant parisien hélas), mais comme je lisais ces journaux dans le désordre le plus complet, je n'y avais jamais réellement prêté attention.
Jeune, j'étais plus fasciné par
ou
.
Et puis, quand j'ai commencé à travailler l'été pour me faire de l'argent de poche, je ne sais plus trop pourquoi, mes 1ers achats furent les "Blake et Mortimer" qui commençaient à ressortir en grand format, dans l'édition qu'on leur connait maintenant.
Je n'en revenais pas de ce que je lisais.
Chaque soir, c'était comme de "lire un film", à une époque où il y avait encore très peu de chaines de télévision et peu de films diffusés.
Pourtant, la série avait cessé depuis des années, n'était plus tout à la page, mais elle m'a accroché par sa qualité. Je suis venu, à mon tour, grossir les rangs des accros de "B&M".
Un parcours aussi banal que le mien peut parfaitement s'être reproduit il y a 20 ans, ou 10 ans. Une fois accroché, le lecteur achètera chaque nouveauté de "B&M", même en sachant qu'il sera un peu déçu.
J'avais la même fascination pour les "Tanguy et Laverdure", que pour le coup je découvrais totalement, n'ayant jamais lu Pilote (trop jeune pour ça, le journal n'était plus un hebdo et ne s'adressait plus à la jeunesse quand j'ai commencé à savoir lire, en 77). A la fin des années 80, avec mes 1ers sous gagnés en job d'été, je filais régulièrement chez Gibert Jeune pour acheter, en occasion, ces albums merveilleux de Charlier, Uderzo et Jijé.
Idem pour les "Astérix", ou j'ai véritablement redécouvert la série en achetant, une fois jeune adulte, ces albums merveilleux en occasion chez Gibert. Ce n'était pas une série de mon enfance, prépublication dans Pilote oblige, et j'y suis donc venu "sur le tard" et alors que Goscinny était décédé depuis 12 ans.
C'est toute la force d'une série au long cours, que de permettre à différentes générations de lecteurs de s'approprier les albums, les nouveautés permettant de mettre la lumière sur la série, d'attirer de nouvelles générations de lecteurs tout en gardant les anciens, et les anciens albums cimentant pour toujours les lecteurs, nouveaux comme anciens.
C'est peut-être ce qui va se passer avec les TB, si Dupuis a dans l'idée de continuer la série après le départ des auteurs historiques ?
Mais à condition que les TB conservent leur âme, et un graphisme assez proche de l'original (période Lambil, pas Salverius), ce qui n'est pas le cas avec Munuera.
Et pitié, pas de "Les Tuniques Bleues vu par..." !
