Le chemisier - Vives - Casterman

[Le Tapir]

Message précédent :
Quand je vous lis, je me dis finalement que je me contenterai peut être plus volontiers du prochain Blake et Mortimer...

[Mr Degryse]

Non, pas vraiment. Ça s'appelle du dogging et c'est une pratique qui a le vent en poupe. Il y a des parkings ou chemins exprès pour ça. Le seul truc, c'est que normalement, il y a des règles à respecter et un mec qui est là pour du dogging n'essaiera pas d'ouvrir la portière.

Je sais bien. mais effectivement il y a des règles et rarement une femme y va s'en savoir ce qui l'attend ( matée, mateurs etc).

Par contre, une femme qui poireaute dans une voiture et qui voit un mec venir se branler sur sa fenêtre ( aussi bien membré soit il), son premier réflexe réaliste n'est pas de se masturber. La plupart se barre au mieux.
Et là, la fille du chemisier n'est pas présenté comme une adepte du cul libre aussi.

[Le Tapir]

Ah ah ah!
Et bien dites moi messieurs, on en apprend de belles en votre compagnie !

[mariol]

Bon je vais me faire l’avocat du diable. J’ai lu les deux ouvrages.
Petit Paul est juste excellent. L’humour y est poussé à l’extrême et on retrouve l’esprit de ses notes de blog. Je me suis régalé, mais c’est sûr que cela n’en va pas plaire à tout le monde. Certaines scènes vont très loin, mais c’est tellement peu crédible... et l’approche à la Martine est très bien trouvée. D’ailleurs pour relativiser sur l’ouvrage il y a une note explicative en première page.
Ensuite, pour le chemisier, je dois avouer l’avoir lu une première fois assez rapidement et être ressorti mitigé. Je l’ai relu le soir tranquillement et là j’ai vraiment accroché. La lecture n’est pas linéaire comme à l’accoutumée. Elle demande à s’approprier le sujet et s’arreter par moment pour y réfléchir.
Je pense que certains n’ont pas suffisamment compris que Severine est désabusée, désœuvrée... enfermée dans une routine 2.0 sur fond d’iphone, ipad et autres séries télé. Alors, lorsqu’elle cherche à en sortir ou que son chemisier la transporte, elle se laisse emporter dans des situations 2.0 dans lesquelles les filles d’aujourd’hui sont bien plus débridées qu’avant. On la voit évoluer petit à petit et au fur et à mesure que son chemisier vit sa vie, les deux étant intimement liés. La symbolique de l’évolution du chemisier est très bien trouvée.
Ensuite si les dessins ne sont pas alléchants en début d’album, c’est un effet de style recherché, Severine devant être banale voire transparente sans son chemisier.
Personnellement, je retrouve les grandes qualités de son auteur. Une lecture très fluide, un découpage hors pair et un album une fois encore avec une vraie fin. On y retrouve aussi des sujets d’actualité, notamment le terrorisme et cette fameuse scène de voiture. Elle m’a aussi interpelé et elle n’était peut être pas utile. Il n’empêche qu’elle est là pour porter un propos.
Ce n’est pas le meilleur album de Bastien Vivès, mais il n’est pas aussi mauvais que ce que vous en dites... enfin pour moi. Prenez le temps de le relire et de vous interroger sur l’enchainement des situations qui finissent de manière assez spectaculaire et un peu imprévisible malgré tous les signaux envoyés. Franchement, j’ai vraiment bien aimé et ça change des lectures insipides de beaucoup d’albums.

[Mr Degryse]

Ce n’est pas le meilleur album de Bastien Vivès, mais il n’est pas aussi mauvais que ce que vous en dites

J'ai pas dit qu'elle était mauvaise. je serais d'ailleurs moins sévère que d'autres car j'aime toujours autant l'art du découpage et la fluidité des ouvrages de Vivès. C'est juste que je considère certaines scènes gratuites ou pas réalistes. ce qui n'est pas le cas d'autres scènes réussis.

C'est un Vivès mineur pour moi. pas honteux du tout. mais loin de la qualité d'une soeur ou d'un Polina.

[mariol]

Mes propos n’étaient pas forcément à ton attention particulière mais bien à portée collégiale. Je préfère dissiper tout éventuel malentendu.
Le chemisier est un album qui demandera plus de temps pour s’installer. Le sujet est moins facile d’accès et effectivement ces scènes vont faire perdre un certain public. Bastien Vivès en a d’ailleurs parfaitement conscience.
Pour ma part, je considère qu’elles ne sont pas gratuites car on y perçoit une montée en puissance. Ça part léger avec cette histoire de ne pas mater une série télé, ça monte en grade avec l’option taxi/repas et plus encore. Et ça finit en apothéose avec la scène de la voiture. Quoique, y a encore une scène après. Sexuellement plus acceptable, mais moralement...
Bref chacun place le curseur à sa manière sur ce qui est correct, tolérable ou non car pour ma part, la dernière scène, elle peut quand même apparaître bien limite.

[mariol]

Et je précise. Cette dernière scène, elle ne m’a pas plus choquer que les autres

[Charlus]

Bon. Lu hier. C’est du Vives que je déteste : du cul pour du cul.

6 pages dans tout l'album et pas toujours explicites... T'as dû rater un (ou 2) truc !

[Le Tapir]

Moi j'aime pas trop les très gros seins qui trainent à terre, mais j'aime Vivès, parce que Vivès, son humour immonde et border line, toussa-toussa! Donc je soutiens! (et vous m'avez super bien vendu le bouzin j'avoue, alors que j'étais pas chaud-chaud au départ, allant presque jusqu'à snober cet illustre dessinateur minimaliste sur tablette)

Et hop, je m'en vais le chercher chez mon crémier. Je prendrai aussi du Saint-Nectaire crémeux pour les p'tits!

In Bastien We trust!

[nexus4]

Je pense que certains n’ont pas suffisamment compris que Severine est désabusée, désœuvrée... enfermée dans une routine 2.0 sur fond d’iphone, ipad et autres séries télé.

C'est pourtant très appuyé et pas follement original. Entre le titre et les premières pages, on voit arriver le truc gros comme une maison.

[Charlus]

Non, si tu lis bien tout n'est fait que pour amener à ces quelques scènes. Et ce remplissage de plusieurs loooooongues dizaines de pages ne sert _strictement_ à rien, si ce n'est à caser cette BD chez un éditeur pas très regardant (mais qui n'aurait pas franchit le pas s'il n'y avait eu que du cul). C'est pile le Vivès que je ne supporte pas, en fait.

Tu me dis qu'il n'y a rien entre ces scènes, moi je te dis que je vois quelque chose, et tu me demande de bien lire ?

ça t'échappe, parce que tu n'y es pas sensible, parce que ça t'emmerde, parce que ce que tu veux, et ce n'est d'ailleurs absolument pas un problème que ça t'échappe, mais moi je te dis qu'il y a quelque chose, parce que je le vois.

Alors c'est certes pas le meilleur album de Vives, mais on pas dire qu'il y a rien entre les 6 pages qui te dérangent...

[Cooltrane]

Moi j'aime pas trop les très gros seins qui trainent à terre, mais j'aime Vivès, parce que Vivès, son humour immonde et border line, toussa-toussa! Donc je soutiens! (et vous m'avez super bien vendu le bouzin j'avoue, alors que j'étais pas chaud-chaud au départ, allant presque jusqu'à snober cet illustre dessinateur minimaliste sur tablette)

Et hop, je m'en vais le chercher chez mon crémier. Je prendrai aussi du Saint-Nectaire crémeux pour les p'tits!

In Bastien We trust!

Ouais, pour finir, il vont parvenir à nous le vendre, ce bouquin qui ne nous emballe pas fort
(disons que la maquette de celui-ci, +/- basée sur celle d'Une Sœur me donne envie de le lire - mais pas encore de l'acheter)

Qui plus est à moi, qui n'est pas vraiment un grand fan de lui (surtout pour le genre de daube comme Odalisque)

Par contre, j'avais vu (et feuilleté) son dernier BD-Cul le w-e dernier, et c'est vraiment pas ma came, second degré ou gros délire ou pas.

Seul point positif en ce qui me concerne : je commence à me faire au dessin de l’auteur, toujours sensuel, même si j’avoue avoir encore un peu de mal avec le manque de finition (c’est toujours trop stylisé pour moi par moments).

Petit à petit, je m'y fais, moi aussi, mais j'ai encore du mal.

[mariol]

Pas original, c'est vrai. Le sujet de fond a déjà été traité par ailleurs. Cela dit quel sujet n'a jamais été abordé par d'autres ?
Ensuite, dire que c'est du déjà vu, admettons. Dans ce cas, peux-tu me dire stp ce que j'aurai dû lire pour remonter à la source du Chemisier de Bastien Vivès ? Il a plagié quel autre dessinateur ?
Perso, je suis d'accord pour dire que la trame de fond est du déjà vu. Mais la manière de l'aborder me semble quand même plutôt atypique. Mais bon, à chacun son vécu et sa perception.

Quant à dire qu'il s'est tapé plus de 200 pages juste pour en placer 6 de cul... comment dire...

[Alexander]

Beaucoup aimé ce Vivés, le thème est similaire au Déclic de Manara, mais Vivès est beaucoup plus fin que ce gros lourdaud de Manara, ça donne un bouquin bien plus ambigu, y a pas l’estampille bien ciblée néobeauf Cul écho des savanes années 80 oh my god jle range en haut de mes étagères, on retrouve le narrateur hors pair, on tourne les pages sans lâcher le bouquin, on retrouve aussi ce coté que moi perso j’aime beaucoup je ne sais pas pourquoi et d’ailleurs on s’en fout, le coté bien cheulou de l’auteur, capable d’aller aux frontières du glauque sans avoir l’air d’y aller, capable d’aller aux limites du moralement admissible - merde on me dit toujours que dalle ! j’irai plus loin la prochaine fois !-. Mais putain la bd c’est aussi ça, un media qui reste pas cher à fabriquer, et qui donc n’est pas conditionné par grand chose, faut surtout pas que ça se normalise, avant Soleil il y avait plein d’auteurs cheulous et c’était juste génial, Gotlib en son temps a créé des polémiques, il faut savoir qu’il y avait des gens qui brulaient les premiers échos des savanes à cause des Dieux a poil qui se tripotaient, et que dire du Hitler = SS de Vuillemin qui n’est toujours pas réédité. Toutefois je veux bien admettre que quand t’achètes un Cornélius tu sais que ça peut potentiellement être bizarre, mais là t’achètes un Casterman, Casterman quand même, l’éditeur de Tintin, c’est pas les Requins Marteaux bordel, en plus avec une maquette très innocente, et tu te retrouves avec une histoire de nana qui découvre sa libido et qui s’affranchit petit a petit des codes moraux...

[Le Tapir]

Merci Alexander, très beau retour. Il me tarde de le lire...

[pabelbaba]

Quant à dire qu'il s'est tapé plus de 200 pages juste pour en placer 6 de cul... comment dire...

Si t'es habitué à lire 46 pages de Largo Winch pour au final n'avoir que 3 vignettes de nibards à l'air, le Vivès peut paraître ultra chaud.

[2fois2cinq]

Beaucoup aimé ce Vivés, le thème est similaire [...] petit des codes moraux...

Pas mieux.
Je rajouterais simplement que j'ai trouvé cela un chouilla trop rapide à lire... mais aussi parce que la lecture est ultra fluide.. donc pas forcément un mauvais point.

J'ai aimé

[ben27]

Allez, c'est le dernier Vivès pour moi.
Si je m'étais écouté, j'aurais dû arrêter à "Une soeur", j'aurais mieux fait.

[Révéler] Spoiler:

Sur ce bouquin déjà, j'avais tiqué, je trouvais le récit peu réaliste, alignant les fantasmes d'ado (Martine me laisse la peloter, Martine me branle dans la douche, Martine me suce derrière la haie). Bref, je n'y avais pas cru une seconde, je rtouvais ca peu crédible sur ce type de récit dit "réaliste".
Bref, j'ai lu le chemisier : ca m'est tombé des mains de lire un truc pareil en 2018. Je passe sur le côté peu original souligné plus haut. Ce qui m'a surtout gêné dans ce livre comme dans le précédent, c'est l'idée sous-jacente que finalement, les filles sont plutot faciles et sont prêtes à écarter le cuisses à la premières occasion : la scène de Dogging (d'ailleurs c'en est pas une ici car elle ne s'y attend pas a priori) est juste hallucinante dans la réaction de l'héroïne qui... se masturbe aussi. là où n'importe qui aurait hurlé. Passons aussi sur le cliché du black à grosse bite. Passons sur les gros seins. Passons sur le voyeurisme. Passons sur l'attentat (bah oui, pourquoi pas?) etc etc. Le problème c'est qu'à passer sur tout, il ne reste pas grand chose. J'ai l'impression d'avoir lu des compilations de fantasmes d'ados.
Il n'y a pas que du mauvais dans les bouquins de Vivès, en particulier une certaine finesse dans les relations entre les personnages, et le sens du dessin mais ca ne fait pas tout, loin de là.
A relire ces quelques lignes, je me trouve sévère.
Je crois aussi que je suis déçu à proportion de mon enthousiasme pour Polina il y a quelques années.

[silverfab]

C'est sur qu'à coté de celui sorti chez Glénat le même mois, ce Chemisier fait office de récréation si l'on cherche le Vivès coté BD X.

Après, même s'il a des qualités (narratives et graphiques mais pas que), ça reste pour moi un bon cran en dessous d'une Soeur, voire de ses précédents bouquins que j'ai lu qui ne sont pas dans la partie "récréative" de sa biblio.

On pourrait presque considérer ce nouvel album comme le chainon manquant justement entre les deux facettes de l'auteur, raison aussi pour laquelle, peut être, il a un peu déçu les amateurs seulement de l'une ou l'autre?

[toque]

Lu.

J'ai vu certain d'entre vous qui qualifier Le chemisier comme un Vives mineur, pour ma part je n'hésite pas à le qualifier de mauvais.

On s'ennuie ferme les deux premier tiers de l'album ou il ne se passe absolument rien. Une sorte de Beverly bien dessiné. Qu'est ce que c'est que cette mode de vouloir mettre en avant des vies sans intérêt. J'essaie d'éviter ça dans ma vie de tous les jours, c'est pas pour me les taper dans mes lectures.
Au moins, dans ce livre, cette première partie sert à mettre en place la délivrance débridé de l'héroïne. Mais on passe d'une histoire sans intérêt à une histoire qui n'est pas crédible une seconde.

[Révéler] Spoiler:

L'histoire avec le flic, pourquoi pas ... Mais aller chauffer une bande de Kaïra sans complexe ou la scène hallucinante et purement gratuite de la scène de la bagnole ... c'est grotesque. Et non on ne peux pas se cacher derrière le "dogging", ici cela n'a aucun sens. Cela aurait pu, pourquoi pas. Mais pas amené comme ça.

Et Vives à beau essayer de se cacher derrière les citations littéraires du prof, cela ne suffit pas. On peux comprendre la démarche mais le résultat est raté.

Reste le dessin, et certaine case qui sont à tomber.

Vives s'auto-caricature dans ce bouquin. Dommage.

[Le Tapir]

Une très bonne lecture pour ma part. Je n’en attendais pas grand chose, mais une fois commencé, on ne peut plus s’arrêter. C’est drôle, souvent attendu, mais on se laisse prendre au jeu des thèmes de prédilection de l’auteur. Vivès fait partie des rares auteurs qui laissent à penser que la bd n’est pas morte...