Le bloc - Alexis De Raphelis - éditions Sarbacane

de **edgarmint** » 07/10/2008 19:27

Au coeur de leur quartier comme au football, Muss, Makan et Cédric évoluent en bloc. Mais Muss se laisse peu à peu entraîner par « les grands » dans des plans foireux. De trahisons en manipulations, le piège se referme sur lui et le bloc commence à se fissurer... Reste à savoir pour nos trois amis si leurs destins séparés valent plus que leurs destins groupés.
Le bloc, c'est aussi les barres d'immeubles au pied desquelles les embrouilles prennent le pas sur les histoires d'amour.

De la violence sourde et quotidienne, pas nécessairement physique, qui se joue en bas des barres...

de **thyuig** » 07/10/2008 21:10

le dessin n'a aps l'air exceptionnel, ça donne quoi sur la longueur ?

de **edgarmint** » 07/10/2008 22:12

Le dessin n'évolue pas d'un iota sur la longueur. Il n'y a pas à proprement parler d'histoire, mais il y a quelque chose qui sonne vrai dans la description de la tension quasi-permanente qui règne. Chronique en ligne jeudi.

de **blougou** » 07/10/2008 22:25

ça m'a fatigué, en fait. Je ne supporte pas quand c'est ancré dans une époque, d'un point de vue du langage. C'est mon coté réac'

apres, pour le fond...ouais, ça va. mais bon.

de **edgarmint** » 07/10/2008 22:30

Effectivement, s'il y a un problème, il concerne bien les dialogues., parfois, ça ne sonne pas comme ça devrait - il y a un bug de ce coté là.

Je passe sur le fond.

de **anguss** » 09/10/2008 11:56

Chronique en ligne :

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Le Bloc par F. Mayaud

de **le tho** » 10/10/2008 21:51

j'ai trouvé cette BD très forte. Elle m'a même surpris par la manière dont elle m'a "obligé" à suivre cette tranche de vie a priori sinistre et desespérante. Il y a graphiquement des moments très beaux, comme en apesanteur, des passages magiques dont la vraie poésie tranche avec la dureté de ce qui est décrit sans la dénaturer. Par exemple le passage dans le parc, le jeu graphique avec la grille ou encore le moment où les plus jeunes rejoignent les plus vieux. Le traitement graphique me parait donc d'une grande cohérence et ajoute beaucoup au récit.

de **edgarmint** » 10/10/2008 23:00

Je n'y ai vu que dureté, aucune magie/poésie, mais réalisme et absence totale d'espoir. Maintenant, on ressent très bien les moments de doute et la souffrance de certains protagonistes. Pour ce qui est du dessin, tu as peut-être eu un regard plus "professionnel" que le mien dans ta lecture, et donc été plus sensible à certains effets que je ne peux pas dire avoir vus en première lecture. J'ai eu l'impression d'un traitement graphique volontairement très basique pour donner un caractère général à son propos : le sujet est bien le "bloc" qui est générateur de ce qui suit. Dans ce qu'il décrit, j'ai trouvé beaucoup de justesse, même s'il faut bien s'accorder sur le fait qu'il cible en l'occurrence une frange minime des habitants de ces quartiers.

Mais peut-être ai-je tout faux par rapport aux intentions initiales de l'auteur, puisque sur le site éditeur, en présentation de ce dernier, j'ai été étonné de lire :

... Puis il se lance dans la bande dessinée pour rendre hommage à la banlieue qui l'a vue grandir et pour balayer les idées reçues...

Je ne pense pas qu'il balaye beaucoup d'idée reçues dans le cas présent, par contre, dans ce qu'il vise, je le trouve très juste. Seul problème, celui des dialogues, que j'ai ressentis parfois comme improbables. Cette impression étant partagée par une personne à qui j'ai fait lire cette bande dessinée.

de **le tho** » 11/10/2008 11:00

il n'y a pas nécessairement de contradiction. je veux dire l'absence d'espoir, le réalisme, je les ai ressenti et la poésie que j'ai vu dans certains passage si ça rendait le tout sans doute plus supportable n'en atténuait en rien la dureté. Je veux dire le passage du grillage, qui pourrait être presque "too much" de symbolisme (même si j'aime beaucoup ce parti pris très assumé) est visuellement très intéressant, très beau mais il n'enlève rien en effet (au contraire) à la dureté de ce qu'il décrit. Idem pour le passage dans le parc. Le traitement de la couleur, le sombre, les silhouette qui se devinent sont plus comme la marque de l'isolement, de la menace. Donc ce que tu ressens je le ressens aussi. En revanche ces même passage, parce qu'ils sont beaux ou parce qu'ils deviennent presque symbolique (rraaaaah que je n'aime pas réduire un travail à ce genre de lieux commun) prennent une dimension poétique qui à la fois en souligne la dureté et la rend plus supportable. Il n'y a pas de complaisance vis à vis de la violence. Il y a une mise à distance que je trouve salutaire. En fait tout le traitement graphique participe à ça.
En ce qui concerne le texte je ne sais pas, j'y ai cru. je ne suis pas spécialiste et je ne cherchais pas particulièrement un documentaire. J'ai cru en ces personnages et il me semble que c'est l'essentiel.

de **edgarmint** » 11/10/2008 12:17

Bon, après relecture des passages que tu cites, je ne les ai pas ressentis de la même manière, n'y voyant pas pour ma part tout ce que tu y as vu. J'ai une vision beaucoup plus premier degré de ces scènes (dans le sens dénuées de poésie - même si les ombres dans le parc, mais instant si bref), avec cette sensation permanente que la tension ne quitte pas l'album.

Pour le texte, j'ai trouvé certains termes peu adaptés et des échanges verbaux laborieux, en particulier au démarrage, cette impression diminuant au fur et à mesure de la lecture. L'habitude chemin faisant ?