de brian sauter » 04/02/2023 12:23
Une réflexion : quand on regarde en arrière, il apparait déjà que l'oeuvre de Junji Ito est scindée en 2 partie, non? Il débute à la fin des années 80 et, jusqu'à l'an 2000, sa production apparait inhumaine ; la décennie des années 90 déborde d'imagination même si tous les récits ne se valent pas.
Ensuite, jusqu'à il y a peu, à part Gyo (2002), Rémina (2005) et Black paradox (2009), parus chez feu Tonkam, le lecteur s'est nourri essentiellement de cette matières prodigieuse, d'avant l'an 2000 et qui a fait la réputation de l'auteur.
Maintenant grâce à Mangetsu essentiellement, La déchéance d'un homme (2017) étant chez Delcourt ainsi que le recueil Histoires courtes, depuis peu sont proposé des récits de plus en plus récents.
Alors, pour reprendre le titre du sujet : que pensez-vous des histoires récentes et plus généralement du Junji Ito du XXIème siècle? Toujours aussi bon ?
Personnellement je pense que c'est toujours inégal, alors que la source à laquelle le Mangaka puise son imagination se tarie, comme il le dit lui même "j'ai de plus en plus de mal à avoir des idées" dans la postface du tome 1 de Zone fantôme. Mais si des récits de ce livre, ou de Sensor, m'ont paru, en première lecture, en deçà de ceux de sa "jeunesse", d'il y a plus de 20 ans, le dessin n'est pas en baisse, au contraire.
Le travail sur les visages, les regards, est bluffant. Le plaisir du dessinateur semble se réfugier là.
Ce nouveau siècle est aussi marqué par un nombre croissant d'adaptations, après Frankestein à l'aube de l'an 2000.
Sans avoir lu encore La déchéance d'un homme d'après le roman d'Osamu Daza, s'il y a aussi plusieurs récits courts adaptés de romancier dont deux d'Edogawa Ranpo dans Histoires courtes, les deux récits qui se détachent du recueil haut la main sont du maitre, le terrifiant Mystère de la faille d'Amigara et L'enfant posthume en fin de volume.