[PREVIEW] Jean Giraud - Moebius (1938-2012)

[nexus4]

Message précédent :
Deux choses.

La taille du carnetde 40 Days... entre les mains de Moebius. Ca parait pas bien grand.



Et, trouvée dans un groupe FB, la couverture de La Jeunesse de Blueberry, avec la couleur retirée par Erwin Prima Arya (comme je l'avais fait pour Arzach).





En un peu plus grand : https://www.bdgest.com/images/nexus/Blu ... CouvNB.jpg

[Brian Addav]

ça ça tue...

[Genug]

Tant de hachures pour rendre les matières, et 100 % de lisibilité... Y a pas...

[Bossacdenoyau]

Yoho ! Magnifique !

[Jopo de Pojo]

Adopté en fond d'écran d'iPad !

[Solomon]

Merci, Nexus. J'aime beaucoup la couv' de La jeunesse de Blueberry, peut-être la plus belle parmi celles de Giraud (et la prèmiere encrée au trait, si je ne m'abuse).
La composition rappelle inévitablement celle de la magnifique affiche du film Touche pas la femme blanche, dessinée par le même Gir en 1974, soit un an avant la parution de l'album de la Jeunesse.

À noter que le Blueberry sur la couverture est beaucoup plus... jeune que le Blueberry de l’album, qui est dessiné par Gir avec les mêmes traits du Blueberry de la série mère.

[nexus4]

Faudrait demander aux sachants si c'est bien la même technique que le premier Arzach, de la même année ou presque, c'est à dire l'encrage fait après la mise en couleur. Je me suis un peu avancé en disant que oui, parceque ca ressemble quand même 'achement. En tout cas je n'ai jamais vu cette couv en N&B (aussi loin que mes neurones s'en souviennent).

[Brian Addav]

Elle m'a hanté quand j'étais gamin cette couv (pour plein de raisons), mais là, en N&B, elle est encore plus impressionnante...

[HOCHET Gabriel]

Y’a pas, un dieu que c’était…

[nexus4]

Il y a des petits bijoux de détails qui sont complètement bouffés par la couleur.
Comme la joue.

[Jopo de Pojo]

176 pages grand format.

Les textes sont très brefs, commentaires sur l'univers d'Arzach. Ce qui m'a étonné, c'est qu'on semble sous-entendre que Starwatcher serait une sorte de réincarnation d'Arzach. Graphiquement peut-être, mais comme personnage ? Du coup, beaucoup de dessins de Starwatcher et autres personnages "à bonnet moebiussiens".

moi aussi je trouve ça étonnant cet amalgame qui est fait entre le personnage d'Arzak et les Starwatchers qui n'ont selon moi pas grand chose à voir... si ce n'est leur coiffe.

Eh bien, en fait, nous avions peut-être tort : dans une interview de 2010 aux Inrockuptibles, Moebius explique qu'Arzach a traversé les années sous forme d'avatars : "Généralement, je lui donnais le nom de Starwatcher", ajoute-t-il.

[nexus4]

Ca marche pas son truc, les Starwatcher sont toutes féminines, contrairement à Arzach. Alors je veux bien que Moeb soit obsédé par les mutations et qu'Arzach soit gender fluid (le thème de l'androgynie a été exploré dans L'incal, dans Edena et dans la plus belle case du Garage (et pour moi la plus belle case de toute son oeuvre )), mais même dans le contexte, Arzach est un guerrier, un acteur, quand les Starwatchers sont contemplatrices, passives (même au niveau du médium, Starwatcher n'existe pas en BD parceque ce sont des instantanés alors qu'Arzach a une trajectoire). A la limite, que ce soit deux faces d'une même médaille, un même objet mental dans son cerveau de créateur, ok, mais pour le lecteur c'est clairement deux propositions différentes.
.

[BDCOLLECTORS]

Ah... Ces fans collectionneurs, même quand çà a tort ils sont sûrs d'avoir raison et de tout mieux savoir que l'auteur !

[nexus4]

C'est de l'amour.

[HOCHET Gabriel]

Rhôôô, c’est beau de vous lire….

[Genug]

Que la récente expo Macherot ait été constituée de fac-similés, ça peut se comprendre, mais voilà qu'on annonce une expo Moebius où seront exposées « des reproductions haute qualité des oeuvres de Moebius, également mises en vente pour le public. »

Les originaux devenant largement inabordables (et/ou trop chers à assurer ?), une mode serait-elle en passe d'être lancée ? L'avantage, c'est qu'on peut mulitiplier les manifestations à moindre frais.

N'empêche ! ressentirez-vous la même émotion devant un fac-similé que devant un original ? J'imagine que non...? Pour moi ce serait un peu comme visiter Lascaux II...

[nubuc]

Que la récente expo Macherot ait été constituée de fac-similés, ça peut se comprendre, mais voilà qu'on annonce une expo Moebius où seront exposées « des reproductions haute qualité des oeuvres de Moebius, également mises en vente pour le public. »

Les originaux devenant largement inabordables (et/ou trop chers à assurer ?), une mode serait-elle en passe d'être lancée ? L'avantage, c'est qu'on peut mulitiplier les manifestations à moindre frais.

N'empêche ! ressentirez-vous la même émotion devant un fac-similé que devant un original ? J'imagine que non...? Pour moi ce serait un peu comme visiter Lascaux II...

C'est effectivement la tendance vu le prix des assurances.
Après tout dépend de la technique utilisée par le dessinateur, si il n'y a pas trop de matière comme avec de l'aquarelle, la reproduction peut-être très belle.
J'ai organisé une expo de Jean-François Charles en 2022 sans les originaux car le transport depuis la Belgique et l'assurance du transport sont inabordables.
J'ai fait faire des tirages d'excellentes qualités à tel point que même JF Charles était bluffé ne voyant pas de différence avec ses originaux. Il m'a même demandé l'adresse de l'imprimeur que j'avais fait travailler. La qualité du papier est aussi très importante. Une fois sous cadre c'est magnifique.
Ces cadres étaient à vendre avec l'accord de l'auteur. Tout a été vendu.

[Genug]

Merci pour ton éclairage, nubuc.

[nexus4]

Et hop, un inédit ! Jamais vu.

[Solomon]

Je suis en train de lire la biographie de Quillien. Je ne connaissais pas cet "inédit" de Giraud, Les Belles Enc'. Sur le papier, il semble très intéressant, et je me demande si les planches ont été vraiment détruites.

À l’époque où il dessine La Folle du Sacré-Cœur, Giraud entame Les Belles Enc’, un projet qu’il ne mènera pas à son terme. L’histoire d’une jeune femme bien sous tous rapports qui se plaint, lors d’une réunion dominicale en famille, des envies sexuelles de son mari, qu’elle juge excessives.

« C’était plutôt amusant, se souvient Franck Bruneau, qui a tenu entre ses mains quelques-unes de ces planches. L’histoire se déroulait dans une grande maison bourgeoise. Les parents prenaient le petit déjeuner sur la terrasse pendant que leur fille, une jolie blonde désespérée, se plaignait de son mari qui tenait absolument à la sodomiser, et ils essayaient de la convaincre d’accepter. Ce qui était drôle, c’est la manière dont Jean racontait l’histoire. Il s’y mettait le soir, après sa journée de travail dans l’atelier de Montparnasse, avant de rentrer à Montrouge. Il n’en avait dessiné qu’une partie, qu’il n’avait pas encore encrée, mais il avait déjà posé les dialogues. »

La rumeur mœbiusienne, qui relève peut-être de la légende urbaine, suggère que ces planches auraient été détruites. « Jean m’avait dit qu’elles avaient été brûlées, plus tard, dans le jardin de la maison de Montrouge, dans une sorte d’autodafé. À mon avis, c’est de l’affabulation », avance Franck Bruneau.

Sylvain Despretz, lui aussi, a vu passer les planches de ces mystérieuses Belles Enc’, qu’il estime à une soixantaine. Elles l’avaient frappé par leur contraste entre la beauté du trait et la crudité des propos. « Jean s’était inspiré de romans-photos des années 1970 qui tenaient du soap opera à l’américaine. Il représentait des femmes en tailleur qui prenaient des poses élégantes tout en se disant des horreurs et en tenant des propos d’une vulgarité “porno” épouvantable… C’était magnifique, les dessins étaient très beaux et les textes relevaient de la meilleure littérature. »

Le énième inédit de Giraud que j'espère voir un jour, tout comme les planches du sixième album du Monde d’Edena et du deuxième Arzak, ou le scénario de Blueberry 1900...

[Genug]

Cet ouvrage a-t-il des illustrations ?