Gotlib, après Giraud, et combien d'autres de l'équipe du Pilote historique. (doit plus rester que Uderzo et Godard).
82 ans...oui...le temps a passé, j'ai du mal à me le représenter autrement que "tel qu'en lui-même jamais il ne change", (l'expression est de lui) aux époques de la Rubrique-à-brac des années 60/70 ou Falaouide Galaciale des années 70/80...
Il était venu au Salon de Grenoble en 1989, et avait généreusement invité un gros paquet des afficionados que nous étions.
Comme un con, j'étais pris ailleurs et ne suis pas allé à ce rendez-vous dont tous mes potes me parlent encore.
Mais je me suis rattrapé lors de la conférence sur Harvey Kurtzman (un de ses mentors, avec Goscinny, autre pionnier de l'aventure américaine des années 50), invité du même festival, qu'un Gotiib très ému salua chaleureusement (avec Morris), j'y étais avec eux, grand moment.
Je dois avoir tous ses albums (et même une petite planche originale de Gai Luron, mais elle doit être de Dufranne.)
Gotlib avait rédigé ses mémoires, très prenantes (c'était un survivant des rafles parisiennes, son père a disparu, il fait partie de cette longue cohorte d'orphelins juifs où de gosses menacés tels Patrick Modiano, Georges Perec, Michel Polac, Jacques Lanzmann, Jean Ferrat, etc...ça m'a toujours grandement ému).
Gotlib, je lui dois pas mal de fous rires (rien que de penser à certains gags de la Rubique-à-brac je me marre tout seul)
Un auteur qui impulsa un renouveau historique dans la bande dessinée ("L'écho" en 1972, avant "Fluide" en 75).
Un auteur qui su convaincre Franquin avec les Idées Noires, cette réussite exceptionnelle.
Et, détail mineur mais qui fait le sel de l'amateur de petits mickeys, un auteur qui était sûrement amoureux de la belle Claire Brétecher, sa complice dans l'aventure de "L'écho", comme je le comprends ! Leur complicité, avec Gébé et Mandrika fut une grand bonheur pour leurs lecteurs de l'époque.
Un auteur rare, qui laisse une oeuvre indémodable.
