Je crois qu'on est ici en dehors de l'exploitation mercantile du filon par l'éditeur historique et par Moulinsart, du type du Soviets en couleurs, complètement dispensable.
Il s'agit d'une étude (sur un thème dont j'attendais que des spécialistes s'emparent), qui plus est, cautionnée par une préface de Goddin à un auteur qui est, si je ne m'abuse, un contributeur important des Amis de Hergé. Je doute que Goddin aurait associé son nom à la première entreprise venue autour de Tintin.
J'ai renoncé, pour ne pas polluer ce fil par du hors sujet, à énumérer le nombre de femmes (parfois très jolies voire sexuellement attirantes) qu'on croise dans les aventures de Tintin, m'étant contenté de donner à Jopo quelques échantillons. Je pense aussi que ça n'intéressait pas grand monde, et je ne cherche pas à convaincre quiconque.
Je suis pour ma part persuadé que la présence discrète de nombreuses femmes dans Tintin n'est jamais gratuite. Hergé ne remplit pas ses cases d'éléments inutiles pour la seule beauté d'une vignette ou d'une planche, pour racoler, pour faire joli. Chaque personnage, chaque animal, chaque objet a une raison d'être (et parfois plus) plus ou moins importante justifiée par un des récits qui s'empilent et dont certains doivent rester cachés au profane. Hergé n'est pas un auteur à se dire "Tiens, que vais-je mettre dans cet espace blanc ?"
S'il dessine une pie dans la première vignette des Bijoux de la Castafiore, tous ceux qui ont lu l'album savent pourquoi elle y figure. De même que le "o" de Castafiore dans le titre de l'album n'est pas représenté sous la forme d'une émeraude pour une raison d'esthétique exclusivement mais aussi narrative (afin de l'associer à la pie de la première vignette).
Aujourd'hui, les Tintinophiles savent que certains degrés de lecture de Tintin nécessitent quelques efforts. Il convient de scruter les moindres détails dans chaque vignette, de s'attarder sur le moindre élément de décor, l'examen de tel visage, la forme de tel chapeau, le nom de telle voiture, la présence de tel tableau figuratif ou abstrait fixé au mur, de telle statue, de tel élément architectural, etc... On sait également que chaque mot peut posséder un double sens ; il faut traquer les anagrammes, contrepèteries, prononcer à haute voix des diverses manières possibles pour déceler phonétiquement un sens dans une langue étrangère, etc...
C'est d'exégèse dont il s'agit, de compréhension d'une oeuvre éminemment riche et complexe. Aussi, cet ouvrage, aussi imparfait soit-il, contribuera à apporter, je l'espère, sa pierre à l'édifice.
Moi, lorsqu'il est question de faciliter la connaissance de cette oeuvre, d'apporter de nouveaux éclairages, ça m'intéressera toujours davantage qu'une mise en couleurs posthume, qu'un album pirate (l'Alph-Art) dessiné par Rodier (
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) ou par Tartempion, ou encore que de nouvelles aventures.
