
Fred (1921-2013) et Liliane Funcken (1927-2015) sont des auteurs de bande dessinée spécialisées dans la BD d'aventure historique qui ont travaillé dans le journal de Spirou et dans Tintin. Outre leurs propres histoires, ils aidaient souvent d'autres auteurs à réaliser leurs histoires (Jacobs dans Le piège diabolique). A partir de 1953, ils travaillent ensemble sur leurs albums et produisent un certain nombre de Bds historiques, allant du Moyen-Âge au western en passant par le 17ème siècle et Napoléon. Ils ont aussi réalisé 17 albums consacrés à l'histoire des uniformes et des armes (source : wikipédia).
Le chevalier blanc raconte l'histoire de Jehan de Dardemont, jeune noble qui, revenu de croisade, va découvrir que son père est mort et qu'il cachait un secret : depuis des générations, les rois de France avaient confié à sa famille la mission de lutter contre les injustices de façon anonyme sous le masque du chevalier blanc (un concept qui rappelle le fantôme des comics). A son tour, il prête serment à Philippe Auguste et, dans les deux premiers tomes de la série, va combattre un noble pillard nommé Conrad le loup avec l'aide de 2 comparses, Taillefer, sans spécialité particulière à part d'être un bon vivant, et un archer nommé La flèche, lui-même accompagné d'un corbeau.
Ces deux albums sont plutôt plaisants à lire. L'antagoniste commun, détestable à souhait, leur donne une unité mais les intrigues leur donnent des tonalités assez différentes pour qu'on ne se lasse pas. Les dessins des personnages et des costumes sont très beaux et les dialogues, pourtant assez denses, ne cassent pas le rythme.
Bizarre que cet album soit classé en ème position dans l'édition de BD Must alors qu'il s'agit du ème normalement. M'enfin, ça n'a pas vraiment d'importance. On y suit donc une sorte de Robin des bois qui, contrairement à ce qu'on pouvait attendre, n'est pas La flèche ; il n'y a pas non plus d'antagonisme très développé entre les deux archers, ce qui est un peu une occasion perdue. Ceci mis à part, c'est un bon album et j'ai bien aimé la relation entre Jehan et l'archer rouge, avec une révélation sur l'identité de ce dernier qui sort un peu de nulle part mais les met bien tous deux en valeur Encore une histoire sympathique qui se laisse lire avec plaisir
Cette fois-ci, on a un album plus récent (l'édition originale date de 1994) et cela se voit : la mise en page est beaucoup moins sage, avec des cases aux formats très variés (certaines sans cadre) et des dessins plus précis. On y suit Jehan qui raccompagne un otage mongol chez les siens, avec évidemment moults alliés et traîtres rencontrés sur le chemin. L'album est plus long (48 pages contre 30 pour les trois précédents). La flèche est absent mais le côté bon vivant de Taillefer apporte son lot d'humour et le voyage permet de découvrir des civilisations et des lieux différents.
Autre série :
Capitan se passe au 17ème siècle ; plus précisément, on peut dater l'album que je viens de lire entre 1628 (on y voit D'Artagnan mousquetaire, donc après le siège de La Rochelle) et 1635 (la guerre contre l'Espagne n'a pas encore comemncé). C'est de la BD de cape et d'épée, là aussi très classique et très plaisante à lire, avec des combats (ça manque quand même un peu de duels à l'épée), des complots, des voyages et de l'humour. Dommage que l'intrigue soit résolue par un deus ex machina trop facile sur les dernières cases de l'album.