Fred et Liliane Funcken

[Cyril91]

Message précédent :
https://www.editionshibou.com/12-lilian ... ken?page=2

Il ne semble pas y avoir l'ouvrage sur la Renaissance.

[Cyril91]

Ce beau volume nous présente 2 longues Bds sur des événements précis de l'histoire de Napoléon (Waterloo et la campagne d'Egypte) ainsi que d'autres plus courtes consacrées à divers autres événements de sa vie, sous la révolution, le consulat ou l'empire, dont il explore aussi certains aspects qui ne lui sont pas liés directement ou ne le sont que partiellement (par exemple, Mme sans-gêne, le tailleur Leroy). Il y a aussi quelques histoires sur Sainte-Hélène ou sur le destin de son fils, le roi de Rome.

En bonus, on a aussi droit à un texte de présentation très intéressant et à quelques dessins d'uniformes, une des spécialités des auteurs. Sur la forme, je regrette un peu l'absence de prise en compte de la chronologie dans l'ordre des histoires. A minima, j'aurais préféré voir le sultan de feu avant Waterloo, voire que les petites histoires s'intercalent entre les grandes en fonction des dates auxquelles elles se déroulaient (même si ça aurait été approximatif, vu que certaines s'étendent sur plusieurs décennies.

Waterloo et Le sultan de feu adoptent des procédés narratifs similaires, en faisant intervenir des personnages fictifs similaires, plutôt jeunes et sympathiques, qui permettent d'impliquer le lecteur. Leurs rôles restent toutefois limités et on suit surtout les différents personnages historiques et leurs actions, au coeur de la bataille pour Waterloo, durant toute la campagne pour l'Egypte (avant et après le départ de Bonaparte) : le sujet relativement limité m'a donné l'impression que Waterloo traînait un peu en longueur alors que Le sultan offrait des situations plus variées - mais étrangement, les aspects culturels sont cependant très peu traités alors qu'ils constituent un pan important de la campagne. Ce second récit était donc pour moi plus prenant que le premier.

Les histoires courtes sont intéressantes. Un peu frustrantes aussi parce que certains aspects sont éludés alors que d'autres se répètent, notamment sur tout ce qui touche à Waterloo (outre l'album dédié, on a aussi Waterloo à nouveau, Cambronne, Wellington, Blücher et Ney dans les histoires courtes) . Les grandes campagnes victorieuses de Napoléon sont ainsi ignorées (pas de campagne d'Italie ou d'Austerlitz, par exemple). Je ne sais pas si ça vient d'une volonté de censure du journal (ne pas valoriser l'héritier de la Révolution française ; ce qui est un peu bizarre car certains aspects de Napoléon restent présentés de façon positive et la comparaison faite avec Louis XVIII lors des 100 jours n'est pas en faveur de ce dernier) ou de celle des Funcken de ne pas valoriser la guerre (ce qui apparaît nettement dans Waterloo).

En censure plus anecdotique, on a aussi la vulgarité : impossible d'écrire le mot de Cambronne, par exemple (on a en revanche « La garde meurt mais ne se rend pas » à plusieurs reprises, alors que cette citation semble tout aussi apocryphe que l'autre). Avec le même mot, d'ailleurs, on n'a pas un célèbre propos de Napoléon sur Talleyrand alors qu'on a une phrase bien connue de ce dernier sur le 1er consul lors de l'exécution du duc d'Enghien. Les images d'Epinal de l'empire sont assez fréquentes dans ces BDs, que ce soit dans les situations décrites ou dans les citations célèbres.

Dans l'ensemble, cependant, l'album est agréable à lire. Il sait montrer les qualités et les fautes de son personnage principal ; il offre aussi une certaine diversité grâce à ses histoires en 4 pages et à la longueur de la campagne égyptienne. Il est également excellent graphiquement, notamment dans les scènes de bataille et dans les dessins d'uniformes que l'on retrouve parfois à côté des cases et qui ont fait la renommée des époux Funcken.

[Cyril91]

De retour d'un voyage en Gascogne, D'Artagnan et son valet Lafleur (pourquoi pas Planchet?) se retrouvent embarqués dans un complot contre la vie du roi. Le mousquetaire pourra heureusement compter sur l'aide d'un camarade inattendu, qui a du nez pour sentir le danger, Cyrano de Bergerac. Tous deux vont donc lutter ensemble pour contrer les plans d'un traître haut placé qui multiplie les coups fourrés.

La BD est publiée dans un format à l'italienne. Je regrette que les marges en bas et en haut soient si grandes et prennent une place inutile, avoir des dessins et des textes un peu plus lisibles n'aurait pas fait de mal.



L'histoire elle-même est plaisante, sans surprise mais avec de nombreux rebondissements, des pièges, des combats à l'épée et au pistolet, des trahisons… Elle marche aussi grâce au duo de personnages principaux qui ont du bagout et se complètent bien.



Des histoires courtes en noir et blanc, dessinées par les époux Funcken et scénarisées par Yves Dual. Chacune fait 4 pages et raconte une petite intrigue, mêlant fréquemment personnages fictifs (dont souvent un jeune pour impliquer le lecteur) et personnages historiques réels. L'album n'a pas d'unité, avec des histoires sur l'Antiquité (le siècle de Périclès, la Palestine à l'époque de Jésus, Rome sous Domitien) et l'époque contemporaine (la guerre de sécession, la guerre des boers, la traversée de l'Atlantique par Lindbergh) + un passage au haut Moyen-Âge (Byzance sous Justinien).

Certains choix idéologiques laissent songeur, notamment pour la guerre de sécession, avec un « nègre de maison » qui reste fidèle à ses maîtres qui l'ont toujours bien traité ("Vous tous avez toujours été bons pour nous, pauvres noirs !") et qui sont présentés de façon positive par la narration. Globalement, les intrigues ne vont pas chercher bien loin et les BDs valent surtout par la précision de leurs dessins (on notera que les bas de pages comportent de nombreux dessins de monuments, vêtements, objets du quotidien…). Je ne pense donc pas prendre les autres albums de la collection.

[Cyril91]

De retour de son château de Montorgueil, Capitan se retrouve pris dans une nouvelel intrigue qui le verra rencontrer D'Artagnan : rencontre d'abord orageuse avant que l'alliance entre les deux personnages ne se noue (on retrouve un schéma régulièrement utilisé dans les comics) face à des adversaires communs. L'intrigue (qui se passe sous Richelieu : on a sauté quelques années depuis les premiers albums...) conduit le roi et Richelieu à faire partir sous bonne escorte un espion anglais aux ordres de Buckingham : ce sont donc nos deux héros qui vont en être chargés et qui vont devoir face face à divers complots.
L'album est comme toujours très amusant à lire grâce à ses deux héros - sans oublier l'efficacité et l'humour de Larose, aussi doués pour les réparties que pour les combats à l'épée. Seul reproche, comme dans d'autres albums d'ailleurs : un trop faible nombre de pages qui entraîne une conclusion précipitée alors que 5 à 10 pages supplémentaires n'auraient pas été de trop pour avoir une fin plus développée pour le traître et une conclusion sur l'amitié entre les deux personnages principaux et sur les aspects plus politiques de l'histoire.

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D'Artagnan et Capitan, toujours accompagnés de Larose (qui, pour une fois, va se montrer plus maladroit qu'efficace) sont envoyés en Espagne par Richelieu pour essayer de négocier la paix directement avec le roi Philippe IV. Ils y croiseront des révoltés catalans (ce qui permet de placer l'histoire vers 1640) ainsi que des sbires d'Olivarès, le principal ministre espagnol – l'équivalent du cardinal en France. Le scénario est un peu osé, vu que Richelieu n'avait aucune volonté de faire la paix ; mais, crédibilité historique mise à part, l'album est excellent et fait pour moi partie des meilleurs de la série, avec une action qui ne cesse jamais, de bons personnages de traîtres, la présence de quelques personnages historiques importants qui parvient à créer de la tension et toujours quelques touches d'humour. Je trouve aussi que les dessins se sont beaucoup améliorés depuis le début de la série et, sur 46 pages, l'album réussit à proposer une intrigue satisfaisante, seule la conclusion semblant être rushée avec une dernière case qui, en substance, dit que tous les efforts faits par nos héros étaient inutiles.

[Cyril91]

Jehan va aider les cathares persécutés à retrouver un mystérieux objet. Pour cela, il va, cette fois-ci, s'opposer à l'envoyé du roi qui n'est plus Philippe Auguste mais son petit-fils, saint Louis, l'action se passant en 1254. Le chevalier blanc aurait donc dû être nettement plus vieux (ou laisser sa place à un fils) et Taillefer être un vieillard, voire être mort. Mais non : comme dans Capitan, la chronologie de la BD est pour le moins élastique.

Il s'agit de la dernière bande dessinée de la série. Les dessins sont donc plus travaillés mais aussi (comme le scénario de Convard) plus sombres. Je le regrette un peu : j'aimais bien l'ambiance plus naïve et joyeuse des débuts ; de la même façon, je regrette que notre héros ne porte pas plus souvent son armure, laquelle est vraiment très classe quand il la met (2 fois dans cet album). L'album n'est cependant pas mauvais et crée de la ompassion pour les cathares, victimes des persécutions religieuses et, ici, d'un antagoniste détestable plutôt réussi. La révélation finale sur la nature de l'objet recherché est assez foireuse mais c'est souvent le cas avec les histoires sur les cathares ou les templiers. Ca n'était donc pas surprenant.

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Une intégrale des aventures de Jack Diamond, un cowboy créé par Liliane et Fred Fiuncken : cet agent fédéral est envoyé dans diverses missions pour défaire des bandits. Il est acompagné par Bill Oakie, un ancien commis d'épiceruie rencontré dans le premier album et par Mark, un chien fidèle et malin rencontré dans le second.
C'est du western classique, plutôt sérieux même s'il y a ici et là quelques touches d'humour - notamment dans le premier album grâce à Bill. Avec donc ses défauts et ses qualités. Parmi les premiers, la censure (ou l'autocensure) du journal Tintin. Pas de femme, même en arrière-plan. Pas de violence non plus : il y a bien des bagarres et des échanges de tir ; mais les poings ne touchent jamais les corps et on ne voit aucune goutte de sang. En contrepartie, les scénarios sont bien construits, sans incohérence et avec quelques révélations à la fin. Les personnages principaux sont sympathiques mais ça manque quand même de saveur et, dans la catégorie westerns réalistes, Jerry Spring le dépasse assez largement.

A noter une assez sympathique préface dessinée nostalgique de Félix Meynet. Dommage qu'elle spoile la fin du premier album.

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En rentrant de permission, Capitan passe par un étrange et peu hospitalier village. Cet accueil est dû au fait que le village est menacé par un mystérieux « prince des ténèbres » contre lequel le seigneur local, cloué sur un fauteuil, ne fait rien, Capitan va tenter d’organiser la riposte – ce qui ne sera pas très facile compte tenu du caractère des paysans et de l’intelligence de l’antagoniste, Après cette lutte, l’action se déplacera vers Paris où un complot est organisé contre le roi.
C’est un très bon album : le format de 44 pages permet aux auteurs de développer un récit prenant, même si le lien entre les deux parties de l’album n’est pas évident et si j’aurais aimé que la résolution de la première partie soit un peu plus développée. C’est en partie lié à l’ambiance : assez oppressante dans la première partie avec la peur que font régner le prince et sa bande et les réactions qu’elle suscite chez les paysans, plus amusante dans la seconde avec la cour des miracles ; mais ça tient surtout au charisme de l’antagoniste qui n’est autre que la fille du baron local : Isabelle de Gobijac, fille du seigneur local abandonnée par celui-ci, veut en effet se venger et se montre une adversaire de talent, intelligente et retorse mais aussi avec un certain sens de l’honneur. Elle sait monter des plans audacieux et efficaces pour se venger et cela en fait une excellente méchante, que je reverrais avec plaisir dans un prochain album – cela me semble quand même peu probable compte tenu de la structure de la série.



J'ai trouvé l'album pour pas cher. J'ai donc fait une nouvelle tentative On a donc 6 histoires courtes de 4 pages consacrées à des personnages historiques plus (Alexandre, Turenne, Vauban) ou moins (Le grand Ferré, La Tour d'Auvergne, Daumesnil) de l'histoire de France. En 4 pages, il n'y a pas le temps de faire de longs développements et on a donc surtout une succession d'images d'Epinal glorifiant les personnages et cachant leurs aspects plus discutables (l'ivrognerie d'Alexandre, la participation de Turenne à la première fronde). Je me demande si, du côté de Dupuis, l'oncle Paul a réussi à aller au-delà des clichés et à proposer des histoires qui ne se contentaient pas d'être édifiantes et dans la continuité du roman national de la troisième république.
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[Cyril91]

2 histoires dans ce volume : Jehan, toujours accompagné de La flèche et de Taillefer, voyage hors de ses terres et va être amené, dans Le signe fatal, à lutter contre une bande de brigands de grand chemin, dans Echec au roi à soutenir un jeune prince un peu trop naïf contre les visées d'un seigneur voisin.
Les deux histoires sont très sympathiques à lire, même si on voit venir les révélations longtemps à l'avance et si les conclusions sont, comme d'habitude, un peu précipitées (surtout pour Le signe fatal) compte tenu de la longueur limitée à une trentaine de pages. Il y a toujours un bon mélange d'action, d'aventure et d'humour dans un contexte historique médiéval plus ou moins réaliste et avec de très bons dessins. Dans Echec au roi, si j'ai regretté l'absence du costume du chevalier blanc (justifié : Jehan est en Italie et n'a donc pas besoin de propager le mythe), j'ai bien aimé la relation de mentor à élève entre Jehan et le prince Renato : elle est assez touchante et il y a une bonne évolution du prince qui gagne en maturité et prend conscience de ses responsabilités. Ca en fait la meilleure des deux histoires. J'aurais juste aimé voir le couronnement à la fin mais... il n'y avait plus la place pour ça.