Olaf Le Bou a écrit:Gurvan a écrit:
Tu as raison dans ce que tu dis ! Je ne dis d'ailleurs pas le contraire et ce que je citais non plus...
bin un peu quand même, l'expression "nous sommes entrés dans une ère..." laisse entendre qu'avant, nous vivions une époque bénie de vérité et de raison. Alors que bon, pas vraiment. On a pu avoir l'illusion que la raison l'emporterait, mais le détournement des progrès techniques au bénéfice d'une minorité (ou le sentiment que), a mis à mal cet espoir. D'où le gros retour de bâton que la civilisation occidentale (à la manœuvre lors de cette parenthèse technocratique) se prend méchamment dans la gueule.
Ce n'est évidemment pas faux... Même si l'on peut légitimement penser que si la civilisation occidentale avait plus ou moins gagnée jusqu'en 1914, la suite a nettement montrée que ces éventuels succès étaient bâtis sur des fondations pas aussi solides qu'on ne le pensait...
Maintenant la notion de "détournement des progrès technique au bénéfice d'une minorité" me fait penser à un bon début de thèse conspirationniste de base qui personnellement aurait bien tendance à me repousser. Il est tellement plus facile de croire en la "main invisible du marché" et de rejeter la responsabilité des ratés sur d'autres...

Olaf Le Bou a écrit:Tu parles de crises de valeurs, mais j'ai l'impression qu'on n'a jamais eu une telle offre qu'en ce moment en terme de valeurs, que le marché des idéaux n'a jamais été aussi florissant, on ne compte plus les écoles de pensées, les chapelles, les modèles, les doctrines... En fait, ce qui fait défaut, c'est une idéologie dominante. Mais face à la fragmentation, restaurer une pensée dominante pour fédérer l'opinion autour d'un projet commun, c'est effectivement une tâche ardue, qui a peu de chance d'être réalisée sans un peu de violence et de coercition. Et par la même, peu de chance d'être véritablement légitime.
L'idéologie dominante existe toujours. La différence est qu'elle n'est plus globale sauf pour une certaine élite effectivement. Pour le reste, on a juste le droit à la "saveur du jour" qui varie suivant l'endroit et l'époque. Et c'est en cela que le monde s'est balkanisé. Et qu'il va le rester longtemps...
Olaf Le Bou a écrit:Et la question subsidiaire c'est : est-ce véritablement souhaitable ? Est-ce qu'un projet commun est l'assurance (ou même simplement un moyen) d'accéder à une société plus prospère ou apaisée ? Je n'en sais foutre rien.
Peut-être pas, mais de nos jours, la violence est devenue la norme et non le dernier recours... Quoique quiconque fasse, il y aura TOUJOURS une violence contraire et, ce qui est plus grave, légitimée par quelqu'un quelque part. Tu es contre l'occident ? Va voir Daesh ou d'autres. Tu aimes manger de la viande ? Tu as des végans pour te faire suer... Tu es végan ? Ben des viandards viennent te chier dans les bottes...
Bref, il n'est plus réellement possible d'avoir une réelle opinion forte. On est dans le consensus mou et cela ne fait pas avancer...
A la limite, une bonne dictature bien dure inspire une rébellion bien forte... Mais contre Macron ou Merkel, la rébellion est devenue vaine et inutile tellement tu peux avoir tout et son contraire dans le même mois (au pire la même année...). Bref...