JoeBis a écrit:L'Ombre Jaune a écrit: des quartiers chinois qui rendent mieux leur ocre mystère que ne peut le faire le NB, par exemple.
vs
Pour que la comparaison soit honnête, il faudrait que la première case en couleur soit "out-zoomée" pareillement pour apercevoir les idéogrammes chinois, sur la gauche, et surtout, que les trois autres cases apparaissent également dans la version couleur; là on verrait ce que j'appelle "l'ocre" mystère de l'ambiance chinoise des bars et fumeries d'opium évoqués.
Pomponazzo a écrit:Je vois mal comment on pourrait se laisser berner et prendre les dessins de Pellejero pour ceux de Pratt, surtout que son trait avait évolué de façon assez radicale vers une autre dimension dans les Helvétiques et Mû.
Ben oui, justement : j'ai découvert Corto par "les Ethiopiques", puis "Sous le signe du Capricorne", et encore "la fable de Venise" ou "les Celtiques", avant de découvrir enfin "la Ballade", enfin (tardivement, je le confesse) éclairé sur le fait que Corto Maltese était le personnage d'une saga qui commença bien par ce premier album.
Le choc !
En lisant la Ballade, je me disais : "c'est pas possible, c'est pas le même dessinateur, ou alors il en était vraiment à ses débuts !"
Mes premières impressions de la "Ballade" fluctuaient entre la déception et la condescendance; je lisais là une BD dans laquelle, hormis de nombreuses petites scènes très poétiques et impressionnistes, je trouvais majoritairement de la "traditionnelle" représentation la plus réaliste possible des personnages, avec foisonnement de détails et de complexifications de dessin, à la limite de ce que je ne supporte pas, comme par exemple les excès descriptifs d'un "Blueberry". (je prie les amateurs de ce dernier de m'excuser de ne pas aimer).
Et donc, comme tu le soulignes, même Pratt a fait évoluer son dessin radicalement : "la Ballade" n'a rien à voir avec "Mû", "les Helvétiques", voire "Samarcande", alors qu'elle se rapprocherait plus, selon moi, d'un "Tango", ou à la limite de "Venise", dans le souci de l'exhaustivité du détail.
Bref, je pense qu'il n'y a qu'un oeil exercé et expérimenté comme le tiens qui aurait pu déceler la "supercherie" que j'évoque, mais je lance le défi de procéder à l'expérience de faire découvrir Corto par l'un ou l'autre auteur à un public complètement vierge, l'obliger à lire tous les albums, en veillant à ne pas lui donner les informations contextuelles, juste la BD, sans nom d'auteur, etc...
Je suis convaincu que la grande majorité dira que c'est le même auteur, et que, malgré tout, si une partie de ce lectorat expérimental décèle des différences, ce ne sera probablement pas nécessairement entre Pratt et Pellejero, mais parfois entre Pratt et Pratt