Ciné-Club séance 83 Two Weeks in Another Town (Minnelli 62)

[jolan]

Message précédent :
La Horde sauvage – Sam PECKINPAH – 1969

J'aime beaucoup regarder un western de temps en temps, ça me divertit, et souvent je suis surpris en bien. Là non. C'est même le contraire. Je m'attendais à voir un bon western, et je n'ai pris aucun plaisir à le regarder.

On a un peu de tout dans ce western hors-normes un peu fourre-tout : une basique histoire de western avec sa poursuite habituelle, la lutte fratricide entre deux anciens compagnons, son vol de train, et ses différentes batailles, mais aussi du réalisme (l'introduction avec les scorpions dévorés par les fourmis, puis tous par le feu, qui d'emblée annonce la couleur), voire de l'ultra-réalisme avec des passages quasi-documentaires (dans le village mexicain), de la violence crue et gratuite (les massacres inaugural et final), une (trop) brève réflexion sur la nature humaine (avec le gars de la compagnie ferroviaire) et ses vices naturels (qui est bon, qui est mauvais, qui est sauvage, qui ne l'est pas, bon ce sont tous d'horribles salauds, faut pas trop se creuser, et les femmes ne sont que des esclaves sexuelles, c'est sympa), des passages qui tendent vers la comédie (la comédie western était à la mode dans les années 60), mais au final j'ai surtout vu un long film bancal.

Je ne dis pas qu'il n'y a pas des thèmes intéressants qui sont abordés, mais il ne m'ont pas parus développés outre mesure. Je n'ai été pris ni par l'histoire (relativement absente et jamais captivante), ni par la réalisation (avec ses zooms et son montage pourris, son Technicolor en Panavision salis par le ton crade et poisseux de l'ensemble), ni par le rythme (vu en plusieurs fois tellement je m'ennuyais). En conclusion : pas du tout mon genre de western.

2/6

Bon, je crois que Euh doit vous envoyer le Corbucci.

[makidoo]

Assez d'accord avec la réalisation qui ne m'a pas ébloui outre mesure (effectivement les zooms pourris par moments...)

[euh... si vous le dites]

Bon, je crois que Euh doit vous envoyer le Corbucci.

Je vous envoie ça ce soir.

Pour les visionnages, là, je sors d'une mauvaise grippe et je n'ai guère de motivation pour revoir le Peckinpah...

[euh... si vous le dites]

Le lien vers Le grand slience :

[Révéler] Spoiler:

https://we.tl/t-0Y1OwporaF

[jolan]

Le Grand Silence – Sergio CORBUCCI – 1968
Le « grand silence », c'est la neige, la mort. Un film idéal pour un 1er avril en somme. Et Silence, le personnage muet de Trintignant.
Bon, je l'ai déjà dit lors du vote, je n'ai jamais aimé ce film, ce western « spaghetti » de la pire espèce (genre qui n'aura connu que très peu de réussites, à part les Leone je ne vois vraiment pas quoi sauver)
On a ici l'archétype parfait de ce que je déteste dans le cinéma de cette époque : esthétique crade, caméra tremblotante, plans hésitants, montage piteux, zooms et dézooms hachés tout pourris, sur une histoire ad hoc, avec ses personnages de meurtriers moches vulgaires et débiles.
Le tout filmé en plans rapprochés. Si c'était bien fait, je ne dis pas, j'adore les plans rapprochés. Mais là. Non. C'est hideux. Insupportable. Ca me donne des maux de tête. Bon, c'est surtout vrai pour la première moitié. Une fois dans le village ça s'arrange un peu (niveau réalisation uniquement).
Je ne parlerai pas de l'indigence du scénario et des dialogues idiots. Ni du jeu des acteurs, inexistant. Seul Klaus Kinski dégage quelque chose, lui qui avait assez de folie pour en ressortir un minimum de talent.
Musicalement, Morricone se prend pour Ligeti (« Lux Aeterna », l'oeuvre vocale dans « 2001 ») lors d'une scène du début, unique moment où la musique est sympa et loin de ses standards/clichés habituels.
Bref, pas plus emballé par cette vision que par la précédente. Mais un chouïa moins pire que dans mes souvenirs néanmoins.
1,5/6

(Vous vous en sortez bien avec cette nouvelle critique après une deuxième vision, j'aurais pu mettre la critique que j'avais écrite après la première vision, ce n'était pas tendre, et la note était au-dessous de 1)

[makidoo]

Le Grand Silence, CORBUCCI, 1968

Ha mais moi je te trouve trop tendre sur ce film, Jolan.
On a là un bon gros nanar des familles. L’histoire est très con-con (avec des flashbacks tout nazes pour « expliquer » pourquoi Silence est comme ça, ou pourquoi Pollicut a perdu son pouce), les acteurs nuls (Trintignant, ce Clint Eastwood du pauvre dans ce film a le charisme d’une huître, seul Kinski joue son rôle pas trop mal, sans en faire des tonnes), j’ai tenté plusieurs versions (l’italienne, anglaise et française, puis je suis resté sur la VF), en pensant que ça allait peut-être sauver un peu le film, mais non.
La réalisation est miteuse, heureusement qu’il y a quelques beaux plans dans la neige, omniprésente, et qui sauve un peu l’esthétique du film. Ennio Morricone fait le minimum syndical, on sent qu’il ne s’est vraiment pas foulé pour ce film (et on le comprend).
Alors oui l’actrice principale est afro-américaine (c‘était certainement atypique à l’époque), et les chasseurs de prime sont des ordures (un peu comme dans la Horde sauvage), mais cela n’en fait pas un film réussi pour autant.
Nanar pour moi car ce film se prend pas mal au sérieux et en fait j’ai plutôt sourit devant l’indigence des dialogues et la médiocrité du jeu des acteurs.
1/6

[Mr Degryse]

Bon j'écris peu mais je ne peux laisser dire tant d’exagérations.

Ce film est un grand western spaghetti et une très belle partition de Morricone ( il use souvent de dissonance mais reste audible et est encore en parfaite adéquation avec l'image). Alors est ce au niveau des Leone ? Non. Pour atant est ce la daube que vous décrivez?
C'est noir et nihiliste. Le film adopte le rythme languissant d'un chant funèbre. La neige apporte un aspect original au film donnant un ton monocrome renforçant l'aspect étouffant.
Le héros muet dans un monde ou personne ne peut plus se faire entendre, je trouve ça génial.

Et le meilleur acteur du film c'est Frank Wolff

4.5 a 5 à /6

[Aleksi]

Blam Blam, ça fume encore par ici

[pabelbaba]

Vous voyez des nanards partout...

On dirait des ados regardant des films en noir et blanc et commentant à base de "c'est chiant", "trop nuls les acteurs", "musique ringarde"...

[lobo]

Le Grand Silence (Corbucci, 1968)
C'est vrai que ça commence très nanar, comme dit jolan, "esthétique crade, caméra tremblotante, plans hésitants, montage piteux, zooms et dézooms hachés tout pourris"... Et le jeu de Trintignant est mauvais, mais mauvais, je trouve... Et puis ça s'améliore un peu au fil des séquences et on se laisse prendre au scénario, pourtant basique. La bonne idée, c'est quand même la neige et les paysages de montagnes. Et le pistolet de Silence. Curieusement, le parti final de tuer tous les gentils et de voir tous (presque) les méchants triompher casse l'impression de ridicule qui domine pendant les premiers trois-quarts du film. Pas le pire western que j'ai vu mais pas loin (il y a un Clint Eastwood comme réalisateur des débuts dont j'ai un pire souvenir).
1,5/6

[Mr Degryse]

Vous voyez des nanards partout...

On dirait des ados regardant des films en noir et blanc et commentant à base de "c'est chiant", "trop nuls les acteurs", "musique ringarde"...

[lobo]

Vous voyez des nanards partout...

Moi c'est l'impression que j'ai eue face aux réactions à l'armée Brancoleone, de Monicelli. Mais là, c'est plutôt justifié je trouve...

[lobo]

Vous voyez des nanards partout...

On dirait des ados regardant des films en noir et blanc et commentant à base de "c'est chiant", "trop nuls les acteurs", "musique ringarde"...

C'est vrai que Mr Degryse qui met 1,5 au Salon de musique de Satyajit Ray, s'y connait en films en "noir et blanc" "chiants", aux acteurs "trop nuls" et à la "musique ringarde". C'est vrai que le Grand Silence, c'est trois fois mieux.

[fanche]

Il va vous falloir une cure de films philippins de la grande époque pour redéfinirt les contours d'un nanar pur jus

[makidoo]

Vous voyez des nanards partout...

On dirait des ados regardant des films en noir et blanc et commentant à base de "c'est chiant", "trop nuls les acteurs", "musique ringarde"...

Je crois qu’ici on (quasiment) tous trouvé que Lucky Star de Borzage était un très grand film. Je rappelle que ce film est un film en N&B. Muet.
Tu es totalement à côté de la plaque en essayant juste de faire un bon mot. Et Mr Degryse qui renchérit.
On se demande qui a une attitude d’ados ici.
Bref...

[pabelbaba]

Mais là, c'est plutôt justifié je trouve..

Justifié par quoi?

Une esthétique crade? C'était sans doute le but nan?
Ca diffère beaucoup de John McCabe par exemple?

La caméra qui tremble, pareil.

Le jeu de Trintignant, je ne sais pas trop quoi dire, malgré l'absence de parole, on comprend les motivations du perso et ce qu'il exprime.

A vrai dire, ça manque de discussion et de mise en perspective. Les critiques s'enchaînent, on les agrège et paf on passe au suivant.

C'est vrai que Mr Degryse qui met 1,5 au Salon de musique de Satyajit Ray, s'y connait en films en "noir et blanc" "chiants", aux acteurs "trop nuls" et à la "musique ringarde". C'est vrai que le Grand Silence, c'est trois fois mieux.

Ca n'a rien à voir. Tu te focalises sur la note, c'est du ressenti et c'est généralement le moins intéressant dans une critique.

[Mr Degryse]

C'est vrai que Mr Degryse qui met 1,5 au Salon de musique de Satyajit Ray, s'y connait en films en "noir et blanc" "chiants", aux acteurs "trop nuls" et à la "musique ringarde". C'est vrai que le Grand Silence, c'est trois fois mieux.

Pour moi oui

Et je ne parle pas de nanar, de daube. de mauvais cinéaste. Etc


Et le salon de musique est de loin de Ray que l'aime le moins. Tu m'aurais mis la grande ville ( mon préféré ) la complainte du sentier, Charulata ou le monde d'Apu, ma note serait autre.


Mais bon je suis aussi choqué par votre appréciation du Pekinpah mais bon cela explique aussi pourquoi je participe peu. I

On a clairement pas les mêmes gouts ni les mêmes envies.

[pabelbaba]

Vous voyez des nanards partout...

On dirait des ados regardant des films en noir et blanc et commentant à base de "c'est chiant", "trop nuls les acteurs", "musique ringarde"...

Je crois qu’ici on (quasiment) tous trouvé que Lucky Star de Borzage était un très grand film. Je rappelle que ce film est un film en N&B. Muet.
Tu es totalement à côté de la plaque en essayant juste de faire un bon mot. Et Mr Degryse qui renchérit.
On se demande qui a une attitude d’ados ici.
Bref...

[Mr Degryse]

Je mets ici une tentaive de top 100 non défintif en me limitant à un film par réalisateur. pour donner un aperçu de mes goûts. je suis plutôt éclectique mais effectivement à tendance distractive.

Tu verras qu'il n'y a pas le grand silence ( je lui préfère son "équivalent" japonais Goyokin) ni de Ray d'ailleurs. par contre il y a la horde sauvage.

M le maudit ( Fitz Lang, 1931)
Les Temps modernes ( Chaplin, 1936)
La griffe du passé ( Jacque Tourneur, 1947)
Le Gouffre aux chimères ( Billy Wilder, 1951)
La Captive aux Yeux Clairs ( Howard Hawks, 1952)
L'Appât (Anthony Mann, 1953)
La nuit du chasseur (Charles Laughton,1955)
L'homme qui n' a pas d'étoile ( King Vidor, 1955)
Les Vikings ( Richard Fleischer,1958)
Sueurs froides (Alfred Hitchcock, 1958)
L'Homme qui tua Liberty Valance ( John Ford, 1962)
Seuls sont les indomptés (David Miller, 1962)
Hara-kiri ( Masaki Kobayashi, 1962)
Laurence d'Arabie ( David Lean, 1962)
Le guépard ( Luchino Visconti, 1963)
Onibaba (Kaneto Shindō, 1964 )
Barberousse ( Akira Kurosawa, 1965)
Le détroit de la faim ( Tomu Uchida, 1965)
Le sabre du mal (Kihachi Okamoto,1965)
La vie d'un tatoué ( Seijun Suzuki, 1965 )
Les grandes gueules ( Robert Enrico, 1965)
La Grande Vadrouille ( Gerard Oury, 1966)
Il était une fois dans l'ouest ( Sergio leone, 1969)
L'Armée des ombres (Jean-Pierre Melville, 1969)
Goyokin, l'or du shogun ( Hideo Gosha, 1969)
La horde sauvage ( Sam Pekinpah, 1969)
Little Big Man ( Arthur Penn, 1970)
A touch of zen ( King Hu, 1971)
L'inspecteur Harry ( Don Siegel, 1971)
Walkabout ( Nicolas Roeg, 1971)
Délivrance ( John Boorman, 1972)
Baby Cart ( Kenji Misumi, 1972)
Mon nom est Personne (Tonino Valerii, 1973)
Vol au dessus d'un nid de coucou ( Milos Forman, 1975)
L'homme qui voulut être roi ( John Huston, 1975)
Que la fête commence ( Bertrand Tavernier, 1975)
Marathon man (John Schlesinger, 1976)
1900 ( Bernardo Bertolucci, 1976 )
Rocky ( John G Avildsen, 1976)
Voyage au bout de l'enfer ( Michael Cimino, 1978)
Les Moissons du ciel ( Terence Malick,1978)
L'Été du démon (Yoshitarō Nomura,1978)
la vie de brian ( Terry Jones, 1979)
Mad Max 2 : Le Défi (George Miller, 1981)
Garde à vue ( Claude Miller, 1981)
Blade Runner (Ridley Scott,1981)
La ballade de Narayama ( Shōhei Imamura, 1983)
Le Marin des Mers de Chine ( Jackie Chan, 1983)
Furyo ( Nagisa Oshima, 1983)
Un été chez grand-père ( 1984, Hou Hsiao Hsien)
Retour vers le futur ( Robert Zemeckis, 1985)
Requiem pour un massacre (Elem Klimov, 1985)
La Chair et le Sang (Paul Verhoeven,1985)
La mouche (David Cronenberg,1986)
Le Nom de la Rose ( Jean-Jacques Annaud 1986)
Histoire de fantômes chinois (Ching Siu-tung,1987)
Piège de cristal (John McTiernan,1988)
Abyss ( James Cameron, 1989)
Indiana Jones et la Dernière Croisade ( Steven Spielberg, 1989)
The Killer ( John Woo, 1989)
Souvenirs goutte à goutte ( Isao Takahata,1991)
Le Dernier des Mohicans ( Michael Mann, 1992)
L'auberge du dragon ( Raymond Lee, 1992)
Un jour sans fin ( Harold Ramis, 1993 )
Un monde parfait ( Clint Eastwood, 1993)
Little Odessa ( James Gray, 1994)
Gonin ( Takashi Ishii, 1995)
Ghost in the Shell (Mamoru Oshii, 1995)
Hana-bi ( Takeshi Kitano, 1997)
Princesse Mononoké ( Hayao Miyazaki, 1997)
Perfect Blue ( Satoshi Kon,1997)
The boxer ( Jim Sheridan, 1997)
The Mission ( Johnny To, 1999 )
Time and Tide ( Tsui Hark, 2000)
Battle Royale (Kinji Fukasaku,2000)
Incassable ( M. Night Shyamalan, 2000)
Le pianiste ( Roman Polanski, 2002)
Master and Commander (Peter Weir, 2003)
Old Boy (Park Chan-wook, 2003)
Memories of Murder ( Bong Joon-ho, 2004)
Les Indestructibles ( Brad Bird, 2004)
Le labyrinthe de Pan ( Guillermo del Toro, 2006)
Morse ( Tomas Alfredson, 2008)
WALL-E ( Andrew Stanton, 2008)
Django Unchained (Quentin Tarantino, 2012)
Les Enfants loups ( Mamoru Hosoda, 2012)
Dangal (Nitesh Tiwari, 2016)
Une affaire de famille (Hirokazu Kore-eda, 2018
Leto ( Kirill Serebrennikov, 2018)

[Le Complot]

Vous voyez des nanards partout...

C'est pas faux !

[lobo]

A vrai dire, ça manque de discussion et de mise en perspective. Les critiques s'enchaînent, on les agrège et paf on passe au suivant.

Ca je suis le premier à le regretter. Au début, il y avait plus de discussions autour des films. Mais bon, ça se décrète pas...