Ciné-Club séance 83 Two Weeks in Another Town (Minnelli 62)

[makidoo]

Message précédent :

Contrairement à ce que préconise le film, tu n'as pas "gardé tes yeux d'enfant".

Oui,voilà, ça ne peut être que ça

[sergent latrique]

Bande à part (1964) J.L.Godard
Godard, c'est toujours une expérience, qu'on aime ou qu'on déteste mais qui ne laisse jamais indifférent.
Un cinéaste à part pour du cinéma inclassable comme le bonhomme;
Bande à part ne fait pas exception, film iconoclaste avec ce côté horripilant que l'on peut ressentir dans certaines scènes, montages résolument bancals, récitatifs de la voix de Godard, coupures sonores, déplacements aléatoires,
caméra à l'épaule dans la ville avec des images de passants; mais Godard c'est aussi un faiseur d'images plus qu'un metteur en scène tout au moins dans ce film et il se joue des conventions en expérimentant d'autres façons de filmer, c'est en quoi il reste un marqueur du cinéma.
Est-ce que le film est très travaillé ou au contraire laissé au gré de l'inspiration, en roue libre ? le film donne cette impression d'un assemblage de moments intenses qui donne des scènes marquantes (le Louvre, le café) et de scènes mineures avec des plans énigmatiques, presque perdus dans le film.
Il y a une esthétique dans ce noir et blanc, ces quartiers banals de banlieues années 60, de longue scène de circulation
en voiture qui n'ont en elles mêmes aucun intérêt mais qui finissent par créer cette atmosphère autour de ces trois acteurs dans le film.
D'ailleurs l'histoire elle aussi semble dérisoire et futile, est-ce l'histoire d'un trio amoureux, d'une vadrouille dans Paris, de deux amis qui se jouent des scènes de cow-boys et de gangsters d'un cambriolage sordide de petits malfrats ? un peu de tout ça. Le jeu des acteurs n'est pas extraordinaire, Anna Karina a cette beauté simple et naïve que Godard expose, Sami Frey en jeune dandy un peu canaille tiré à quatre épingles un peu en réserve et Brasseur penche sur le côté mauvais garçon et jouisseur (ce qui lui va bien et où il n'a pas à se forcer).
Godard visiblement se fout du jeu d'acteur par moment, comme dans cette scène de duel final au pistolet où un chargeur est vidé sur Arthur qui finit par descendre le vieux d'un seul coup et met ensuite une éternité à tournoyer pour s'écrouler.

Je n'ai pas trop compris d'ailleurs ce moment où les billets sont planqués dans la niche du chien et la femme morte en peignoir reparait ?
Pour la note, c'est quasiment mission impossible, il faudrait une autre échelle de comparaison, j'hésite entre une toute petite et une grosse. ( )
Puisqu'il faut en sortir un chiffre tangible, je place un 3,5

[jolan]

Bande à part – Jean-Luc GODARD – 1964

En effet, un Godard « décontracté », et en effet "à part", tellement que j'aurais envie de dire, en totale liberté. Liberté de ton, liberté d'écriture (une grande part d'improvisation j'imagine), donc liberté de jeu (d'où un très faible niveau), liberté de traitement, de réalisation... mais trop de liberté tue la liberté. Paradoxe allemand, ou suisse, il n'y a aucune vie dans ce métrage. Difficile de la glisser dans une œuvre de fiction, aussi libre soit-elle, et la voix off de Godard déjà Dieu (Jean-Luc Cinéma Godard) n'arrange rien. Ce n'est pas pour rien que très vite Godard se dirigera vers le documentaire et ne fera bientôt plus que cela (ou des documentaires fictionnés)

A priori c'est filmé en équipe réduite (pas de script, ou pas douée, pas de preneur de son digne de ce nom, pas de monteur, ou mauvais) et avec des ambitions réduites. C'est mignon un temps, disons cinq minutes, mais ça m'a aussi saoulé assez vite, parce que je ne suis plus du tout attiré par ce petits exercices de style des années 60 et des prémisses de la Nouvelle Vague, ni de ses extravagances/outrances. On a d'ailleurs les bases de la future marque de fabrique de Godard sur le son/silence/brouhaha/musique dans ce film.

On sent qu'il y a une envie subliminale de faire un film hommage au cinéma (Joinville, Saint-Maurice, avec d'énormes bobines qui jonchent le sol, le magasin « Nouvelle Vague »), mais de cinéma, on n'en a au final qu'une esquisse très chaotique, trop balbutiante, enfantine, un jeu d'enfant, une sorte de caprice, pour se faire plaisir, à lui et sa belle Karina, sans doute, mais pas au spectateur. Le film est trop "à part" pour me faire "bander", mais si ça a fonctionné chez eux, c'est l'essentiel.

Il y a aussi de minuscules références à Rimbaud, mais pas encore comme dans son chef d'oeuvre « Pierrot le Fou » (je dis chef d'oeuvre parce que c'était mon ressenti lorsque je l'ai vu il y a trente ans, je pense que j'aurais un avis bien différent aujourd'hui). Il y a aussi les Pieds Nickelés, et un Milou final.

J'aime bien la minute de silence, et « mais votre gueule madame, votre gueule ». J'aime bien les vues de Paris, la nuit, le N&B des années 60, le quartier choisi en banlieue, mais là où il pourrait y avoir de belles choses, je ne vois qu'un gâchis (parce que j'adore les ambiances au cinéma, enfin, certaines ambiances, et en particulier celles qui nous ramènent à nos propres vies, ou tout au moins au réel). Prenez un mois pour écrire un beau film qui mettra en valeur ce que vous avez comme ingrédients. Mais pas un cadavre exquis, faux poème, faux film, fausse romance, faux polar, un tel collage décousu à la Queneau. On est très loin des "400 coups" (les rues de Paris) et de "Jules et Jim" (le trio amoureux), auxquels j'ai souvent pensé. On n'est pas chez Truffaut en somme.

En fait, pour un film hommage à Brasseur j'ai plutôt le sentiment d'avoir vu le film hommage de la séance qu'on n'a pas faite pour Anna Karina. Brasseur et Karina ont toujours joué leur propre rôle, sans s'éloigner de leurs personnalités, comme la plupart des comédiens. Frey aussi, il n'a jamais été que le parfait brun ténébreux, mais ce caractère a forcément plus de charme et de force. Mais ce n'est pas ce film qui le démontrera. Son intérêt est forcément tout autre, ailleurs. A part...

1/6

[lobo]

jolan il n'a pas le compliment facile, mais question critique
euh... le sergent et makidoo aussi d'ailleurs... Moi je n'en ai ni le goût ni le talent, et je fais ça à l'emporte-pièce. Scusate. Pour le Godard, il faut que je trouve l'envie de regarder la deuxième partie, parce que ça m'a vite gonflé, pas tout de suite, non, mais au bout d'une vingtaine de minutes.
Je suis étonné quand jolan dit que Godard n'a bientôt plus fait que des documentaires. C'est vrai ça ?
J'ai bien aimé le témoignage de euh... et de son prof en rhéto. J'apprends que tu as un passé de lecteur de SF, euh... Moi aussi, j'ai beaucoup lu de SF dans l'adolescence, puis j'ai arrêté 20 ans, puis j'ai repiqué au truc, avec modération cette fois.

[jolan]

Ah mince, c'est là que je me rends compte que j'ai oublié le fameux AMHA...

Serai-je seulement un jour pardonné ?



(Pour Godard documentariste, selon moi c'est son cinéma depuis 1968, hormis quelques fictions de-ci de-là)

Bien aimé aussi le témoignage de Euh, qui lui permet d'aimer ce film au-delà du film lui-même, on a tous des films comme ça dans notre parcours, et heureusement, mais pour qui découvre ce film aujourd'hui et à nos âges, c'est différent

[euh... si vous le dites]

Moi aussi, j'ai beaucoup lu de SF dans l'adolescence, puis j'ai arrêté 20 ans, puis j'ai repiqué au truc, avec modération cette fois.

Pareil pour moi.

[Olaf Le Bou]

je fais l'impasse sur cette séance

[sergent latrique]

La SF est quasiment terra incognita pour moi, j'ai du en lire une dizaine maxi dans toute ma vie, dit autrement, ça doit représenter moins de 1% de mes lectures. C'est comme l'héroic fantasy, ça me m'attire pas, donc je n'insiste pas.
Sur l'oeuvre de Godard, je suis de l'avis de Jolan, d'ailleurs que retient on de sa filmographie? sa première période sur la fin des années 50 et sur les années 60, une douzaine d'années, et depuis 50 ans, pourriez-vous citer "les yeux fermés" des titres marquants ?
Pour moi, pas un, j'ai juste retenu le livre d'images.

Pour cette année, et en marge, mais quand même dans l'esprit du ciné club, je visionne des multi séances sur le thème des adaptations? J'ai commencé par les quatre versions de 'Le facteur sonne toujours deux fois' Ca peut paraitre un exercice fastidieux, répétitif de regarder quatre fois la même histoire, mais le traitement par des cinéastes différents, des éopques différentes s'avère intéressant. Le roman de James M.Cain date de 1934
Les quatre versions sont :
- Le dernier tournant de Pierre Chenal (1939) avec Fernand Gravey, Michel Simon et Corinne Luchaire
- Ossessionne de Luchino Visconti (1942)
- The postman always rings twice de Tay Garnett (1946) avec Lana Turner ( ) et John Garfield, dernière version filmée à l'époque où se déroule l'histoire
- The postman always rings twice de Bob Rafelson (1981) avec Jessica Lange et Jack Nicholson

Il existe des adaptations plus récentes (hongroise, malaise...) que je n'ai pas recherchées, me contentant des plus historiques.
Si vous le souhaitez, je vous ferai un petit topo sur ce que j'ai apprécié. avec les visuels d'affiche.

[Olaf Le Bou]

Les quatre versions sont :
- Le dernier tournant de Pierre Chenal (1939) avec Fernand Gravey, Michel Simon et Corinne Luchaire
- Ossessionne de Luchino Visconti (1942)
- The postman always rings twice de Tay Garnett (1946) avec Lana Turner ( ) et John Garfield, dernière version filmée à l'époque où se déroule l'histoire
- The postman always rings twice de Bob Rafelson (1981) avec Jessica Lange et Jack Nicholson

j'en ai vu 3 sur les 4 (connaissais pas le Visconti), la verso idéale aurait réunit Michel Simon, Lana Turner et Jack Nicholson, mais j'aime beaucoup les 3 versions.

[jolan]

Sur l'oeuvre de Godard, je suis de l'avis de Jolan, d'ailleurs que retient on de sa filmographie? sa première période sur la fin des années 50 et sur les années 60, une douzaine d'années, et depuis 50 ans, pourriez-vous citer "les yeux fermés" des titres marquants ?
Pour moi, pas un, j'ai juste retenu le livre d'images.

Ce qui ne m'empêche pas d'avoir vu quasi tous ses films de "fiction" des années 80-90-2000 hein, et des films marquants il y en a.

Il y a d'ailleurs un Godard qui a marqué également un ami, qui évoque un souvenir commun dans son dernier roman

[Révéler] Spoiler:

[sergent latrique]

Où l'on découvre un peu plus Jolan , joli extrait

Les quatre versions sont :
- Le dernier tournant de Pierre Chenal (1939) avec Fernand Gravey, Michel Simon et Corinne Luchaire
- Ossessionne de Luchino Visconti (1942)
- The postman always rings twice de Tay Garnett (1946) avec Lana Turner ( ) et John Garfield, dernière version filmée à l'époque où se déroule l'histoire
- The postman always rings twice de Bob Rafelson (1981) avec Jessica Lange et Jack Nicholson

j'en ai vu 3 sur les 4 (connaissais pas le Visconti), la verso idéale aurait réunit Michel Simon, Lana Turner et Jack Nicholson, mais j'aime beaucoup les 3 versions.

Je n'en avais vu aucun avant cette semaine Dans l'ordre, mon classement totalement personnel et subjectif est:
Ossessionne, Postman 1946, Le dernier tournant, Postman 1981, mais chacun a un point de vue et un traitement différents.

[euh... si vous le dites]

Vu qu'Olaf fait bande à part sur le Godard, je propose que l'on passe à la séance suivante.
C'est à qui de proposer une sélection ?

[jolan]

Je crois que c'est Lobo, et après Makidoo.

[makidoo]

Je crois que c'est Lobo, et après Makidoo.

Lobo, Jolan, Sergent, et Olaf d’abord

[jolan]

Ah oui mince, j'avais zappé une séance sur mon fichier

Lobo, Olaf, Jolan, Latrique, Euh, Makidoo

[jolan]

Si vous le souhaitez, je vous ferai un petit topo sur ce que j'ai apprécié. avec les visuels d'affiche.

Pas besoin des affiches, mais oui tu peux nous mettre tes commentaires

[sergent latrique]

Je crois qu'on appelle Lobo au parloir
Pour ceusses partant Une séance bis ciné récent avec Bacri ?

[euh... si vous le dites]

Je crois qu'on appelle Lobo au parloir
Pour ceusses partant Une séance bis ciné récent avec Bacri ?

Bof.
Si c'est pour se taper du Klapisch ou les films d'Agnès Jaoui, non merci.
Mais bon, si ça vous dit, je m'incline.

[jolan]

Faut proposer ça dans le topic du ciné-club récent, c'est pas le bon topic

[sergent latrique]

Devant cette démonstration de liesse, je juge opportun d'attendre sagement les propositions de Mister Lobo

[lobo]

Même réaction que mes petits camarades. Bacri, je le trouvais sympathique mais proposer un de ses films pour notre ciné-club, je ne le sens pas trop.

Je vous propose les Italiens et les fables du fascisme/nazisme
Les Damnés de Visconti
Salo de Pasolini
Portier de nuit de Cavani
Le Jardin des Finzi-Contini de de Sica
La stratégie de l'araignée de Bertolucci

Je n'ai vu que les Damnés et je vote pour le Pasolini