Jusqu'au bout du monde" (Wenders 91)C'est un film long,
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très long,
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trop long.
Jusqu'au bout du monde nous promène réellement au bout du monde. Le film peut être découpé en trois chapitres informels qui se déroulent fin 1999 et début 2000 dans un future proche (le film est de 1991) autour de la menace d'un satellite indien qui menace la planète entière.
La première partie est une sorte de poursuite ou de fuite en avant entre Venise, Paris, Berlin, Lisbonne, Moscou, Pekin, Tokyo, San francisco et finalement l'Australie.
Dans cette première partie, assez rythmée, les personnages aux rôles encore flous sont introduits petit à petit sur ce qui semble des rencontre de hasard et se
dessinent petit à petit. Claire Tourneur, personnage central a un accident sur la route et se retrouve à transporter le fruit d'un
cambriolage, puis elle recontre Sam Farber alias Trevor Mc Phee, retrouve un ami, amant occasionel, l'écrivain irlandais Fitzpatrick, autre personnage central, qui joue aussi le narrateur, un détective allemand, une sorte d'espion américain.
Tout est assez confus et il est difficile de comprendre qui poursuit qui, quels sont les secrets et les desseins de chacun. Il y a même quelques scènes d'actions à Tokyo par exemple dans l'hôtel capsule.
En deux heures, le film explore les lieux emblématiques de grandes capitales avec de très belles images. Techniquement, Wenders maitrise son sujet et joue agréablement avec les clichés des villes et de leurs couleurs, que ce soit à Lisbonne, Tokyo, Paris etc...
La seconde partie se déroule une fois cette sorte de troupe constituée dans le désert australien, loin de tout, au milieu des aborigènes. SAm Fraber y retrouve ses parents, dont sa mère aveugle et sa quête scientifique qui a été dévoilée est mise en oeuvre, il s'agit de rendre la vue à sa mère aveugle par un procédé
de visualisation des images entre deux cerveaux dans une base scientifique souterraine créée par le père de Farber, retiré ici pour échapper à des services secrets ou multinationales.
Ici, le temps se condense pour arriver à la fin de l'année 1999. La "boite à images" fonctionne particulièrement avec Claire (Solveig Dommartin) qui un médium performant pour l'exercice.
C'est là aussi l'occasion d'images trafiquées, d'oridnateurs, de jeux de couleurs dont wenders use et abuse à mon avis.
Bref, et on arrive à la dernière partie, après la mort de la mère, les aborigènes partis et la catastrophe évitée, un petit groupe subsiste pour poursuivre les expériences scientifiques autour de la lecture des rêves et in fine de l'esprit.
Cette dernière partie plus courte, entraîne l'héroïne au bord de la folie comme aspirée par le puits de ses souvenirs profonds et de plus en plus lointains jusqu'à perdre le sens de la réalité alentour.
J'ai trouvé personnellement, cette descente dans la dépression un peu trop théâtrale.
Pour finir, Farber retourne aux USA, l'écrivain termine son livre et Claire rentre et à l'aube de ses trente ans, part dans l'espace comme spationaute dans une station.
Evidemment, résumer un film aussi long demanderait des centaines de lignes au vu de la densité des images, plans, scènes, personnages. Comme je l'écrivais plus haut, Wenders prend plaisir à étaler les images, souvent fort belles dans les différentes parties du monde, le casting est bien choisi pour les personnages principaux, moins
pour les secondaires parfois et la patte de Wenders est omniprésente avec ces histoires un peu hors du temps, presque oniriques.
Ceci étant dit, la version de 3 heures devait suffire amplement, et je comprends les distributeurs ou producteurs qui ont demandé de couper. Les prises de vues sur tous les continents et le montage ont du demander un travail de fou et un gros budget.
Ma note, sur 20, malgré ma déception, je mets un 10/20
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