ubr84 a écrit:Brian Addav a écrit:Barcelone. Rien. On en reste à la dimension technique. Voiture folle, couteau, bonbonnes de gaz. Cellules terroristes. Personne ne parle de l'idéologie qui est derrière ces actes. Celle de l'intégrisme islamique.
Il faut bien la différence de traitement entre les deux. Et c'est ce que dénonce la couv de Charlie.
Après, c'est pas fait pour faire plaisir hein.
Merci pour l'édito, même si je suis en complet désaccord.
J'ai l'impression qu'il y a quelques années les gros médias simplifiaient le débat en disant : "c'est l'islam" point final.
Peut-on vraiment se désoler, comme l'edito le fait, sur le fait qu'on parle maintenant de géopolitique pour tenter de comprendre. Peut-être que ce qu'ils appellent un plat de substitution est au contraire la prise en compte (enfin) des autres paramètres du problème car si la religion est un catalyseur, souvent, ce n'est jamais la cause.
Pour moi Charlie tombe dans ce qu'ils dénoncent, une paresse intellectuelle en simplifiant la grille de lecture (je ne parle que de l'édito, pas lu les articles).
P.S : sans compter que comme toujours la comparaison avec le catholicisme est fallacieuse, d'un côté une religion hiérarchisée et unifiée autour d'un dogme dicté par le Pape et de l'autre une religion multiple, avec des courants de pensée, des pratiques etc.
P.P.S : et que parler du "rôle de l'islam dans l'idéologie de Daech" ne peut tout simplement pas se faire sans parler de géopolitique, nous le savons tous qu'il se livre aussi une guerre d'influence politique dans la région entre chiites, sunnites etc.
C'est là où l'Islam est très fort. Il a retourné contre nous ce qui fait notre force: la volonté de savoir précisément pour agir et se positionner.
La grande technique déployée par les musulmans en général et les islamistes et sympathisants des islamistes en particulier, c'est de dire, comme tu le fais, que la vérité est extrêmement complexe, sous-entendu qu'il faut la comprendre avant d'agir. Et comme des niveaux de complexité sont sans cesse rajoutés histoire de repousser toute décision ou prise de conscience, le souci d'intellectualité aboutit à son contraire, l'obscurantisme ("on ne sait pas, la réalité est bien complexe mon cher monsieur") et la suspension d'action qui ne profite qu'à ceux qui agissent sans se poser de questions, à savoir les terroristes.
Suffit de faire le résumé: l'islam ? on nous dit qu'il n'y a pas d'Islam mais des Islams, d'où des catégorisations byzantines sans fin. Le Coran ? Pareil. Version originale ou traduite ? Et puis quelle version ? Compréhension littérale, historique, poétique ? Et puis il y a la géopolitique. Moyen-Orient, puis par pays, et puis par régions, et puis par bleds, et puis par maisons. Et puis il y a les causes profondes. L'eau, la démographie, le prix du lait, l'histoire entre communautés religieuses, les alliances tribales...C'est sans fin. Et les experts français marchent dans la combine, puis que c'est à cette condition de faire dans la subtilité qu'ils peuvent exister.
La rivière se perd dans le désert. L'aubaine! Mais le problème lui demeure.
"c'est inconnaissable parce que trop complexe, ne faisons donc rien".
Connaître, c'est faire des allers retours entre souci de la connaissance minutieuse et arbitraire ("une chaise c'est ça, même si il y a des variantes"). Et nous sommes dans une société où ce dernier acte est vu comme mauvais. D'où le déni et la non réaction.
L'islamisme a donc de beaux jours devant lui, puisqu'il a fait de notre obscurantisme son nouveau soleil.
Joker je réponds, les intelligents aussi, les trolls ben en fait comment dire, allez sucer des courgettes.
Fred Dewilde, auteur.