Blake et Mortimer : la reprise de la série - Nouveau sondage

[zourbi le grec]

Message précédent :
Je n'aime pas encore complètement cet album (peut-être dans 20 ans ) mais j'apprécie maintenant la couverture, qui n'est pas loin d'être ma préférée post Jacobs. Elle est équilibrée, harmonieuse et fidèle au contenu.

[Mister_Eko]

Une interview de Floch....
https://madame.lefigaro.fr/celebrites/c ... e-20231107

Je n'avais jamais fait le lien en Floc'h et la contre-culture, pour moi c'était plus un dandy hors du temps
A notre époque de politiquement correct et de tiédeur, cela fait tout de même du bien d'entendre un auteur qui n'est pas un simple commerçant même si sa provoc anti gardiens du temple est un peu puérile. Il se revendique comme un auteur à part entière et cela change des mercenaires de la reprise. Même s'il peut être irritant, c'est tout de même un sacré bonhomme et un vrai artiste

@Clovis Sangrail, bravo pour ton message bien argumenté même si je ne partage pas tout

Cette idée que, parce que ce n'est pas politiquement correct et que ça change des discours convenu, il est bien de tenir des discours antipathiques et/ou complètement pétés, j'ai quand même du mal.
Floc'h a du talent, je vais lire cet album même si je vais attendre de le trouver en occasion ou en bibli parce qu'à ce prix pour moi c'est quand même un gros risque, il n'est pas exclu que je suis agréablement surpris, mais il sera difficile de faire abstraction de la façon dont un de ses créateurs le promeut.

[Alpaski]

Encore que là, il est plutôt calme par rapport à ses précédentes interviews

[marone222]

Lu " l'art de la guerre " dans sa version bibliophile.
A la lecture des différents commentaires, je m'attendais à être déçu.
Finalement, une bonne surprise pour moi, j'ai apprécié le scénario et le dessin. J'ai adoré cette ligne claire très épurée (scènes d'intérieur et urbaines notamment). Le trait est certes épais, mais cela ne m'a pas gêné. Un peu plus gêné par les visages en gros plan (effet cinématographique ??)
Le scénario est simple et efficace.
Bref, je recommande

[Clovis Sangrail]

@Clovis Sangrail, bravo pour ton message bien argumenté même si je ne partage pas tout

Je n'aime pas encore complètement cet album (peut-être dans 20 ans ) mais j'apprécie maintenant la couverture, qui n'est pas loin d'être ma préférée post Jacobs. Elle est équilibrée, harmonieuse et fidèle au contenu.

Il me semble que c'est un album qui propose une matière riche propice à la discussion. Cela fait aussi partie de son intérêt (et à mes yeux de sa qualité).

La couverture est d'ailleurs porteuse de sens à ce titre, par cet aspect "péripatéticien" de Blake et Mortimer qui est mis en scène par Floc'h : dialogue entre le repreneur et l'œuvre originelle, dialogue entre Londres et New York, dialogue entre les personnages (le passage avec Olrik dans sa chambre d'hôpital est de très haut niveau), dialogue entre les lecteurs, etc.

Encore que là, il est plutôt calme par rapport à ses précédentes interviews

Clair : Floc'h, le dandy dézingueur.
L'entretien dans Madame Figaro est intéressant car il ouvre avec finesse des pistes qui n'avaient pas été explorées dans les interviews précédentes. Ni parfois d'ailleurs envisagées par l'auteur non plus.

[Diddu]

J'attends la version petit format, pour retrouver une lecture compatible avec mes yeux.
Cette version agrandie avec une loupe démesurée est immonde.

[zourbi le grec]

La couverture est d'ailleurs porteuse de sens à ce titre, par cet aspect "péripatéticien" de Blake et Mortimer qui est mis en scène par Floc'h : dialogue entre le repreneur et l'œuvre originelle, dialogue entre Londres et New York, dialogue entre les personnages (le passage avec Olrik dans sa chambre d'hôpital est de très haut niveau), dialogue entre les lecteurs, etc.

Attention, n'allez pas croire que Blake et Mortimer font le trottoir, ils déambulent comme des disciples d'Aristote
La scène où Olrik se joue de B&M en moquant leur inutilité si le méchant disparait, est assez savoureuse et le coeur de l'histoire à mon avis. On retrouve la distanciation Floc'hienne typique

[mbouglion]

Olrik est caustique à souhait dans cet épisode. J'ai particulièrement aimé qu'il reprenne sa vraie dimension ici.
Floc'h s'est sans doute délecté de rendre sa dimension à ce "méchant", et s'identifie peut-être (un peu) à lui pour parler des autres repreneurs ... Mais j'aime toujours beaucoup ses interviews, dont une vraiment savoureuse lorsqu'il détaille son exemplaire du Jeune Albert personnalisé par Chaland (un excellent petit film d' Avril Tembouret accessible via le sujet Chaland sur ce forum).
J'avoue avoir toujours eu une préférence pour Axel Borg, plutôt pour sa relation ambiguë avec Lefranc dans certains épisodes (alliés ou ennemis ?) que pour son machiavélisme , mais ici Olrik n'a rien a lui envier.

[Clovis Sangrail]

La relation ambiguë de Borg et Lefranc est intéressante et donne une dynamique sympathique à cette série.

Contrairement à Olrik, Borg est un méchant vénal. Olrik est le méchant absolu, voué à détruire et faire le mal quel qu'en soit le prix à payer pour les autres... ou pour lui. Il est l'Adversaire.

Je trouve également que Floc'h a su lui rendre cette dimension fanatique originelle qui manquait parfois dans certains autres albums de reprise (mais je ne les ai pas tous lus), où Olrik est cantonné à un rôle d'accessoire, de sidekick — certes, version XXL — d'un méchant principal. Dans Le Secret de l'Espadon, c'est Basam Damdu qui est l'accessoire (j'irais presque jusqu'à dire : un prétexte narratif) d'Olrik, lui-même le seul véritable antagoniste, dans La Marque jaune Septimus fait illusion un temps et puis Guinea Pig fait rentrer les choses dans l'ordre...

[vincecarter]

J'ai adoré l'album, un vrai plaisir graphique de tourner les pages et de découvrir des ambiances différentes à chaque scène. Et une histoire finalement au premier degré mais quand même assez malicieuse pour n'être ni ennuyeuse ni condescendante:

[Révéler] Spoiler:

C'est la coopération russo-américaine qui sauve le monde et non Blake et Mortimer qui se sont fait berner par Olrik et par le docteur comme des bleus!!

Il y a aussi pas mal de petits clins d'oeil à droite et à gauche mais ça reste discret: Olrik qui saute par la fenêtre de la même manière que dans la marque jaune, l'avion qui s'appelle le F54 etc.

Après le Schuiten, que j'avais beaucoup aimé, je dis vive les "Vu par"!

[han_solo]

Precision sur le tirage donné par bdzoom : 170 000 ex.
La BD se classe en 3e place des ventes de la semaine derrière l'Asterix et le dernier Mortelle Adèle (qui atteint 100 000 ex. vendus en 4 semaines).

[zourbi le grec]

Precision sur le tirage donné par bdzoom : 170 000 ex.
La BD se classe en 3e place des ventes de la semaine derrière l'Asterix et le dernier Mortelle Adèle (qui atteint 100 000 ex. vendus en 4 semaines).

Bonne surprise que cela marche aussi bien pour un B&M conceptuel aux antipodes des reprises

[han_solo]

Pour l'instant, on sait juste qu'il est en 3e position des ventes la 1ere semaine.
Aucune indication sur le nombre d'exemplaires vendus.
On devrait en savoir plus d'ici la fin de l'année

[Morti]

J'ai adoré l'album, un vrai plaisir graphique de tourner les pages et de découvrir des ambiances différentes à chaque scène. Et une histoire finalement au premier degré mais quand même assez malicieuse pour n'être ni ennuyeuse ni condescendante:

[Révéler] Spoiler:

C'est la coopération russo-américaine qui sauve le monde et non Blake et Mortimer qui se sont fait berner par Olrik et par le docteur comme des bleus!!

Il y a aussi pas mal de petits clins d'oeil à droite et à gauche mais ça reste discret: Olrik qui saute par la fenêtre de la même manière que dans la marque jaune, l'avion qui s'appelle le F54 etc.

Après le Schuiten, que j'avais beaucoup aimé, je dis vive les "Vu par"!

Il y a aussi l'oeil en gros plan qui rappelle l'oeil d'Olrik dans le judas de La Marque Jaune.

[calculus]

J‘ai également bien apprécié cette reprise de Floc‘h.

Je l‘ai lu après avoir écouté son interview sur France Culture - en lien plus haut, merci zourbi - et cela m‘a aidé à apprécier d‘autant plus la démarche. A écouter FLoc‘h qui parle de son aversion pour le mouvement, je regrette presque qu‘il n‘ait pas joué le jeu encore plus à fond pour nous offrir un récit totalement intimiste et en huis clos, à la façon des Bijoux…, par exemple une histoire qui resterait confinée au Centaur Club ou à l’appartement du 99 bis Park Lane. D’ailleurs, je trouve que sur les scènes d’action de la fin, on sent que Floc’h est moins à l’aise (me semble-t-il).

En tous les cas, cela reste une agréable découverte.

[icecool]

Pour l'instant, on sait juste qu'il est en 3e position des ventes la 1ere semaine.
Aucune indication sur le nombre d'exemplaires vendus.
On devrait en savoir plus d'ici la fin de l'année

Pour la première semaine, c'est-à-dire du 30 octobre au 5 novembre, Edistat donne le nombre de 12 593 exemplaires écoulés.
(310 720 ventes pour le nouvel Astérix, 15 907 pour Mortelle Adèle T20 et 13 510 pour Blacksad T7).

[rayman2]

J'attends la version petit format, pour retrouver une lecture compatible avec mes yeux.
Cette version agrandie avec une loupe démesurée est immonde.

Peut-être Floc'h a-t-il voulu s'adapter à l'âge des lecteurs inconditionnels de B & M ?

[zourbi le grec]

Je l‘ai lu après avoir écouté son interview sur France Culture - en lien plus haut, merci zourbi - et cela m‘a aidé à apprécier d‘autant plus la démarche. A écouter FLoc‘h qui parle de son aversion pour le mouvement, je regrette presque qu‘il n‘ait pas joué le jeu encore plus à fond pour nous offrir un récit totalement intimiste et en huis clos, à la façon des Bijoux…, par exemple une histoire qui resterait confinée au Centaur Club ou à l’appartement du 99 bis Park Lane. D’ailleurs, je trouve que sur les scènes d’action de la fin, on sent que Floc’h est moins à l’aise (me semble-t-il).

Oui, les scènes d'action sont le gros point faible de l'album. Son Olrik courant est aussi emprunté et bancal que celui d'Etienne Schréder et ce n'est pas un compliment même si je sais que ce dernier a joué le pompier de service pour l'éditeur.

[zourbi le grec]

Dans le jeu des références graphiques, outre le Gas d'Edward Hopper, je vois aussi un clin d'oeil à Nighthawks dans la planche finale. On a bien sûr les Campbell's soup de Warhol, le F-52 de Chaland, l'oeil dans le judas de La marque jaune mais il doit m'en échapper beaucoup.
Et il y a surement pas mal de personnages inspirés d'acteurs mais j'y connais pas grand chose dans ce domaine

[addrr]

Je l‘ai lu après avoir écouté son interview sur France Culture - en lien plus haut, merci zourbi - et cela m‘a aidé à apprécier d‘autant plus la démarche. A écouter FLoc‘h qui parle de son aversion pour le mouvement, je regrette presque qu‘il n‘ait pas joué le jeu encore plus à fond pour nous offrir un récit totalement intimiste et en huis clos, à la façon des Bijoux…, par exemple une histoire qui resterait confinée au Centaur Club ou à l’appartement du 99 bis Park Lane. D’ailleurs, je trouve que sur les scènes d’action de la fin, on sent que Floc’h est moins à l’aise (me semble-t-il).

Oui, les scènes d'action sont le gros point faible de l'album. Son Olrik courant est aussi emprunté et bancal que celui d'Etienne Schréder et ce n'est pas un compliment même si je sais que ce dernier a joué le pompier de service pour l'éditeur.

Il ne faut pas oublier la course poursuite qu’il a dessinée dans le 3e album du Blitz, Black-Out. J’en garde le souvenir d’une des pires courses poursuites que j’ai pu lire en BD F-B ligne claire… l’action, ce n’est pas son truc…

[zourbi le grec]

Il ne faut pas oublier la course poursuite qu’il a dessinée dans le 3e album du Blitz, Black-Out. J’en garde le souvenir d’une des pires courses poursuites que j’ai pu lire en BD F-B ligne claire… l’action, ce n’est pas son truc…

Je serai plus nuancé car dans Black-Out le côté "figé" des scènes d'action s'intègre harmonieusement à l'histoire et au style de Floc'h.
Ici, il essaye d'imiter la théâtralité et la grandiloquence de Jacobs et cela ne fonctionne pas (mais tous les repreneurs s'y sont cassés les dents car Jacobs est inégalable sur ce point).
Et dans Black-Out, il n'y a pas les grands panoramiques extérieur du final sur New-York qui frisent le ridicule selon moi.