Alors je préviens que je n'ai aucune intention d'avoir raison, je donne une vision de la chose.
Et je parle pour moi.
Pour Cestac, c'est effectivement un argument de "Pour l'ensemble de son œuvre" pour la bande dessinée (libraire, éditrice, autrice). Je reconnais que c'est l'argument qu'on (m') avait servi à l'époque de pour Wolinski lors de son Grand Prix d'Angoulême et qui n'avait publié sa première BD qu'après avoir reçu son grand prix. Argument qu'à l'époque je n'avais pas jugé recevable. Preuve qu'on n'est pas toujours cohérent.

La différence entre les deux étant sans doute que je n'aime pas Wolinski (paix à son âme).
Tant qu'à faire des comparaisons avec des Grands Prix angoumoisins, je compare volontiers Satrapi à Spiegleman sur le plan de l'ouvrage unique, qui est un monument de la BD. Certes, Maus est mon mètre étalon en terme d'excellence, je l'ai souvent dit ici quand d je suis chaud bouillant : c'est pour moi le livre le plus important du XXe siècle. Sans lui arriver à la cheville, Persépolis est le fer de lance de la BD indépendante francophone. Il a provoqué une féminisation et une gentrification du lectorat ("romans graphiques"),donné naissance à la première vague d'autrice de BD, ce n'est pas rien, et assuré la pérennité de L'Association et tout le mouvement indé qui nous fait encore des petits aujourd'hui. Alors même si ses détracteurs diront qu'elle a tout pris sur David B., il n'empêche que c'est elle qui a connu le succès et qui est, à mon avis, une pierre angulaire de la bande dessinée. Statu qui a plutôt l'air de lui avoir lié les mains créativement, comme Maus l'a fait pour Spiegleman.