de DarkSolo » 19/11/2025 11:40
Je m'excuse par avance pour la longueur de mon message, mais j'en ai gros comme on dit.
Je suis charentais, habitant le Grand Angoulême, et je suis extrêmement attristé par cette situation. Les habitants ici soutiennent largement les revendications des auteurs et auteurices, mais il faut également comprendre que nous n'arrivons pas à imaginer Angoulême sans son festival. Nous y sommes attachés. Les dysfonctionnements de 9eart+ et de l'association sont largement condamnés par la population locale qui n'en peut plus de tout ce cirque. Certains se réjouissent que le festival puisse mourir dans l'espoir que "les impôts locaux baisseront comme ça". C'est une minorité et c'est par ailleurs illusoire que de penser que les collectivités baisseront leurs différents taux d'imposition sous prétexte que le FIBD n'existe plus. Bien au contraire, c'est toute une économie locale qui va en souffrir, et ces gens là déchanteront très vite lorsqu'ils s'apercevront que leur taxe foncière n'a pas baissé pour autant.
Personnellement, j'en veux à cette association d'être arrivé à se mettre à dos toutes les parties prenantes de la profession. Son rôle principal et primordial se devait d'exister et d'agir dans l'intérêt du festival, des éditeurs et des auteur-rices, et non pas du prestaire à qui elle a délégué l'organisation de l'évènement. L'association du FIBD est opaque et ce n'est pas normal lorsqu'un tel évènement reçoit autant de subventions publiques.
Il y a 3 ans, j'avais discuté avec Mme Groux dans leur local rue Hergé pour savoir comment fonctionnait l'association, comment adhérer...pour avoir des infos sur le fonctionnement, ils n'étaient clairement pas là pour ça et on sentait bien que le sujet dérangeait. Quant à adhérer à l'association, il fallait rédiger une lettre de motivation, et le mieux était de connaître quelqu'un déjà adhérent de l'association afin d'être parrainé. Il est tout bonnement anormal de fonctionner ainsi quand on représente un tel évènement. On ne parle plus d'un petit festival, d'un marché de noel, d'une petite compétition sportive locale, mais d'un évènement de renommée mondiale. Cette association devrait être contrainte de mettre à disposition du public ses statuts, son règlement, les différents contrats passés avec des tiers (notamment 9eart+) et SURTOUT, ses comptes/budgets/bilans ! J'ai présidé des clubs sportifs, été trésorié, bénévole dans de petits clubs, et toutes ses infos, nous les mettions à disposition sur les sites internet car il me paraît inconcevable que les citoyens ne puissent pas y avoir accès quand on est soutenu par de l'argent public, quel que soit la collectivité qui aide (mairie, CDC, département ou région). Notons d'ailleurs que l'association du FIBD n'a pas de site internet...juste une page Facebook. Côté transparence on repassera. L'association du FIBD devra rendre des comptes aux citoyens sur comment elle a géré tout cela. La mairie a également sa part de responsabilité. Elle se devait de contrôler l'association, sa bonne gestion, et avoir un œil sur tout ce que je viens d'évoquer. Au lieu de ça les différentes équipes qui se sont succédées ont préféré ne prendre que le bon côté des choses : les retombées économiques qui sont indéniables et la visibilité de la ville à l'internationale qu'offre le festival. On leur reprochera de ne pas avoir tapé du poing sur la table plus tôt, mais ça, croyez moi, les électeurs du Grand Angoulême s'en souviendront aux prochaines élections. Tout ça se règlera "en famille" comme on dit, et si le festival tombe, je pense que Bonnefont peut gagner du temps pour les prochains mois en évitant de se représenter et en profiter pour aller pêcher ou que sais-je. Ceci étant, ça tombe sur Bonnefont, mais ça aurait pu être n'importe qui d'autre, ça aurait été pareil !
Côté 9eart+, c'est plus compliqué d'exiger d'eux de la transparence s'agissant d'un prestataire privé. Encore que, si les contrats avaient exigé plus de transparence, les choses auraient pu être différentes. Sans compter le rapport de la Chambre Régional des Comptes qui, il y a quelques années, laissait tout de même sous entendre que compte tenu les niveaux de subventions publiques accordés, la ligne rouge n'était pas très loin d'avoir été franchie et qu'elle aurait pu être assimilée comme un acteur économique public avec toutes les contraintes que cela engendre (code des marchés publics par exemple). Là encore, l'association est en faute, je suis désolé mais elle est très largement responsable de ce fiasco, on ne peut pas la défendre d'avoir fait rentrer le loup dans la bergerie et en plus de l'avoir laissé élire domicile 20 ans !
Par contre, je lis ici qu'il fallait rester comme il y a 30 ans. Des bénévoles, des traiteaux, des tables, et basta… Si le festival était resté ainsi, il n'existerait plus depuis un bon moment ne soyons pas naïfs. Autant on peut en vouloir aux organisateurs sur beaucoup de sujets, autant on ne peut pas incriminer l'association d'avoir un moment donné délégué l'organisation, encore fallait-il que les choses soient bien faites. Des bénévoles seuls ne peuvent pas assurer un tel évènement c'est impossible. Ceux qui disent le contraire ici n'ont jamais organisé quoi que ce soit dans un cadre associatif. C'est facile de dire le contraire assis derrière son ordinateur. Pour avoir organisé des compétitions sportives, et je parle de très petits évènements, l'investissement que cela demande est énorme. Je n'ose même pas imaginer si des bénévoles devaient faire de même avec le FIBD... Si demain une ville souhaitait reprendre le bébé, l'évènement ne deviendrait pas du jour au lendemain le festival qu'a été Angoulême. Sauf à prendre 9eart+ comme prestataire ? Ils ont de l'expérience, on ne peut pas leur enlever ça. Chiche de tenter le coup ?
Pour finir, si 2026 devait être annulé, j'ose au moins espérer que Mme Groux et M. Bondoux auront la décence de se retirer définitivement afin qu'auteurs, auteurices, éditeurs, association et pouvoirs publics puissent travailler rapidement au renouveau du festival. Je vais paraitre chauvin, mais le FIBD, c'est à Angoulême qu'il doit être. Libre aux autres de créer leur festival, ça n'est pas interdit par la loi, faut juste se sortir les doigts d'où je pense mais c'est vrai qu'il est plus facile de venir dire que le FIBD c'est le mal absolu...et du mauvais il y en a au FIBD, nous sommes tous d'accord là dessus.