14 novembre 2025

Ça sent le sapin à Angoulême ...
La crise qui mijote depuis plus d'un an concernant l'organisation du plus gros festival de bandes dessinées au monde atteint un paroxysme qui fait craindre pour l'existence même de l'événement.
Pour rappel, le festival et sa marque appartiennent à une association, le FIBD.
Celle-ci octroie un mandat d'organisation à une société privée, 9eArt+, qui gère l'événement depuis 2007.
Cette société appartient à Franck Bondoux.
Depuis longtemps, Franck Bondoux est critiqué pour son management brutal et opaque. L'illustration la plus choquante de cette gestion a été révélée en janvier dernier dans un article de L'Humanité, Violée et licenciée : la double peine pour une salariée du festival d’Angoulême.
Face à la pression médiatique, particulièrement appliquée par les auteurs et autrices de bandes dessinées, l'association FIBD a organisé un simulacre d'appel d'offres pour renouveler le mandat de l'organisation de l'événement.
C'est dans ce cadre que Libération a dévoilé un projet de fusion du FIBD et de 9eArt+, qualifié de coup d'état feutré.
Dans la foulée de ces révélations, un boycott s'est matérialisé sous la forme d'une pétition signée par de très grands noms de la BD parmi lesquels figurent Anouk Ricard, Posy Simmonds, Chris Ware, Art Spiegelman, Blutch, Lewis Trondheim, Florence Cestac, Luz ...
Samedi 8 novembre, l'association FIBD a annoncé sa décision de reconduire le mandat de 9eArt+, provoquant l'ire du monde de la BD.
Après les auteurs, ce sont les éditeurs qui renoncent à participer à l'édition 2026.
Le glas a retenti quand Media Participation, 1er groupe éditorial du secteur avec les éditions Dargaud, Dupuis, Lombard, Urban et Kana s'est désisté.
Le 11 novembre, Xavier Bonnefont, maire d'Angoulême, a posé un ultimatum à l'association FIBD : débarrassez-vous de 9eArt+ ou nous vous déposséderons du festival.
Hier, l'association a annoncé l'organisation d'un nouvel appel d'offres, plus transparent et dont la société 9eArt+ serait évincée.
Cela suffira-t-il à sauver l'édition 2026 dont l'échéance approche ?
Pas sûr ...
Aujourd'hui, le groupe BD du Syndicat National de l'Édition - tous les éditeurs BD en somme - a fait savoir par voie de presse qu'il ne faisait plus confiance à l'association FIBD pour ce nouvel appel d'offres.
Excellent week-end à toutes et à tous,
Clochette