Angoulême 2026 - Fin de partie

[corbulon]

Message précédent :
Sur ce, les meufs, elles ont lancé une souscription pour un album qui promet beaucoup rien que pour les participantes :

https://girlxcott.org/nos-angouleme/

[euh... si vous le dites]

Vraiment les gens modérés et raisonnables de gauche et de droite, à part le sarcasme vous ne servez vraiment a rien.

Sur le coup, je suis d'accord avec corbu.

[marone222]

Bah...cela ne fait que confirmer l'analyse que nous étions plusieurs à partager depuis qques semaines, à savoir que ce mouvement et l'annulation du festival qui en a découlé n'aura fait que des perdants, et en premier lieu la BD indé, les jeunes (ou moins jeunes) auteurs en manque de visibilité. A l'exception des gros éditeurs du SNE qui ont profité de l'occasion pour faire des économies et renforcer leur poids sur le marché de la bd

[nexus4]

Riens un peu avec Franky.
6 février - 132 pages
Broché - 13x18 cm - 15 €
Éditions Le Monte-en-l’air

[Bolt]

A l'exception des gros éditeurs du SNE qui ont profité de l'occasion pour faire des économies et renforcer leur poids sur le marché de la bd

J'ai raté quelques épisodes, mais tu passes comment de l'annulation du festival au poids des gros éditeurs ?

L'édition alternative / la micro-édition (à diffusion nationale) est déjà exsangue depuis quelques années, FIBD ou non. Je n'ai pas encore consolidé les chiffres 2025 (source CanalBD), mais depuis les confinements 2020-2021 elle disparait chaque année un peu plus en terme de nombre de sorties.

[marone222]

A l'exception des gros éditeurs du SNE qui ont profité de l'occasion pour faire des économies et renforcer leur poids sur le marché de la bd

J'ai raté quelques épisodes, mais tu passes comment de l'annulation du festival au poids des gros éditeurs ?

L'édition alternative / la micro-édition (à diffusion nationale) est déjà exsangue depuis quelques années, FIBD ou non. Je n'ai pas encore consolidé les chiffres 2025 (source CanalBD), mais depuis les confinements 2020-2021 elle disparait chaque année un peu plus en terme de nombre de sorties.

Indirectement, par l’affaiblissement accru de la BD indé/alternative

[dod]

Ben ça indiquerai qu'il existe des vases communicants entre les 2 clientèles...en est-on vraiment sûrs? Le marché se contracte pour tout le monde non ?

[Bolt]

Ben ça indiquerai qu'il existe des vases communicants entre les 2 clientèles

Je serai loin d'être aussi catégorique. Après, avec la mutation et la diversification de l'offre des grandes groupes, en se nourrissant de ce qui a pu sortir dans l'alternatif (mais ça, c'est vrai dans n'importe quel art), c'est possible. Je pense que Xavier Guilbert a une meilleure vision sur le sujet.

en est-on vraiment sûrs? Le marché se contracte pour tout le monde non ?

Ca a sévèrement dévissé au premier semestre 2025, les gros éditeurs ont globalement abandonné le terrain et ça s'est ressenti dans les ventes. Les libraires avec qui je suis en contact sont unanimes à ce sujet (et au passage, ça a été délicat économiquement pour certains d'entre eux).
Le marché en deux temps "1er semestre à la cool / rentrée littéraire" n'a jamais été aussi fort qu'en 2025.

[Olivier_D]

Vraiment les genrs modérés et raisonnables de gauche et de droite, à part le sarcasme vous ne servez vraiment a rien.

Allons, du calme, Corbu...

[Zablo]

En 2026 : https://girlxcott.org/

Les Fêtes Interconnectées de la Bande Dessinée

En somme : c'est une sorte de Fête de la musique sauf que là ça tourne autour de la BD ?

Pourquoi pas.

[toque]

Vraiment les gens modérés et raisonnables de gauche et de droite, à part le sarcasme vous ne servez vraiment a rien.

Sur le coup, je suis d'accord avec corbu.

La magie de Noël

[Bert74]

Sur ce, les meufs, elles ont lancé une souscription pour un album qui promet beaucoup rien que pour les participantes :

https://girlxcott.org/nos-angouleme/

On apprend donc que le girlcott (phénomène à portée syntaxique que je trouvais personnellement bien vu et explicite dans sa position féministe) est devenu un girlxcott pour, je cite, "être inclusif, (et) fédère(r) des centaines d'auteurices prêtes à lutter pour leurs droits". En sachant que, je cite toujours, "les auteurices" regroupes "des femmes et des minorités de genre".

Heu... C'est moi ou ce mouvement affichée féministe au départ (ça c'était chouette et revendicatif), en devenant prétendument inclusif, il exclut de fait une minorité, les auteurs hommes qui ont aussi pratiqué le boycott du FIBD 2026, non ?

Ah le wokisme, c'est un sport de compèt', hein...

[Darth]

L'Humanité - lundi 15 décembre

Alors, qui pour s'indigner de leur extrême précarité encore aggravée par la crise du marché du livre ? Par l'emballement de la surproduction éditoriale qui réduit encore leurs rémunérations en droits d'auteur ? Qui pour s'émouvoir du scandale Agessa, le dysfonctionnement de cet organisme de gestion de la Sécurité sociale des auteurs qui, pendant quarante ans, a omis de prélever les cotisations vieillesse de près de 190 000 auteurs, les privant de leurs droits à la retraite ?

Si je lis bien parmi la liste de revendications, les auteurs se plaignent de la "surproduction éditoriale" ?
Mais si la production diminue, moins d'auteurs seront publiés, non ? Tandis que les élus gagneront effectivement plus.
J'avoue ma méconnaissance du monde de l'édition, mais je ne comprends pas cette revendication.

[dod]

en effet c'est bizarre mais j'imagine que c'est à mettre en lien avec les autres propos ou en tout cas je ne vois pas d'autres explications :

"Mais les auteurs de BD, et en première ligne les autrices, portent en elles l'exigence d'un nouveau modèle « plus juste et plus égalitaire », affranchi des « logiques de profit et de domination »."

J'imagine que l'idée c'est de moins produire pour mieux produire enfin selon leurs critères de ce qui peut-être édités

J'imagine que l'idée serait ainsi d'avoir une meilleure exposition et de ne pas être noyé dans la masse des sorties

Reste à convaincre les éditeurs de s'affranchir des logiques de profit et surtout voir si les acheteurs vont suivre ce qui n'est semble t'il pas le cas à ce jour

[marone222]

La revendication principale (continuité des revenus) n'a aucune chance de passer pour plusieurs raisons : coût et financement flous, et surtout risque de précédent pour d'autres professions libérales/indépendants.
Ce n'est plus de la naïveté à ce stade...

[Olivier_D]

Vous n'êtes tous que d'affreux sarcasmateurices !

En tout cas, on a déjà le futur gagnant du BDGestarts Couverture 2026, tout y est, finesse du trait et de l'expression, habile harmonie des couleurs, ingéniosité de la compo, le futur de la BD est là :

[Darth]

Vous n'êtes tous que d'affreux sarcasmateurices !

En tout cas, on a déjà le futur gagnant du BDGestarts Couverture 2026, tout y est, finesse du trait et de l'expression, habile harmonie des couleurs, ingéniosité de la compo, le futur de la BD est là :

[kilfou]

Le petit ver rose en bas à droite est là pour vous

[Corail]

sur le dessin, il manque les files de "sacs abandonnés" de la grande bulle

[Xavier Guilbert]

Ben ça indiquerai qu'il existe des vases communicants entre les 2 clientèles

Je serai loin d'être aussi catégorique. Après, avec la mutation et la diversification de l'offre des grandes groupes, en se nourrissant de ce qui a pu sortir dans l'alternatif (mais ça, c'est vrai dans n'importe quel art), c'est possible.

Il me semble que l'évolution actuelle du nombre de sorties est due à une combinaison de facteurs, qui ne jouent pas de la même manière selon les éditeurs.

Du côté des éditeurs alternatifs, leur capacité de production est limitée structurellement par les moyens qui sont à leur disposition. En gros, ce sont de petites équipes, qui font avec souvent une recherche de qualité qui dépasse le raisonnable (d'un point de vue économique). Le transfert de certain.es de leurs auteur.es phares vers les grands groupes a eu un impact négatif fort sur leur pérennité, ce qui se retrouve dans le nombre d'appels à soutien que l'on a pu avoir ces derniers temps. Conséquence, ces éditeurs ont eu probablement plus tendance à réduire leur production, dans l'idée qu'il était important de bien "travailler" ces livres en librairie -- parce que la question de la distribution reste le nerf de la guerre.
L'impression d'une inflation de la production des alternatifs vient tout d'abord du fait que le nombre de ces éditeurs alternatifs ou associés a fortement augmenté. Et à cette évolution, il faut ajouter la production des "transfuges" chez les grands éditeurs qui se déclinent souvent sous des formats comparables.

Du côté des grands éditeurs, l'approche est différente, et faire du chiffre reste un objectif central. Ce sont aussi des structures qui possèdent l'outil de distribution, ce qui fait que l'on est plus sur une problématique de volume. Le fléchissement des ventes d'un best-seller est alors compensé par une floppée de sorties visant à compenser le manque à gagner (avec l'espoir que s'y trouve le best-seller de demain, on ne sait jamais). Résultat, on a une forme de course à l'échalotte, dans laquelle on va tendre à produire toujours plus. Cela est amplifié par l'émergence de nouveaux segments de marché sur lesquels ces groupes se positionnent rapidement, dans une stratégie d'occupation de terrain: cf. par exemple la question du Webtoon Coréen, où des départements entiers ont été créés alors que le marché n'étais pas encore une réalité (et ne l'est toujours pas à mon sens).

Ensuite, il y a la dynamique particulière de cette année 2025, avec à la fois des facteurs macroéconomiques (inflation qui continue, conséquences de la pandémie de COVID-19, climat géopolitique, etc.) et des facteurs du secteur (incertitude par rapport au marché après quelques années record, mauvaise santé de la librairie). Et enfin, quelques modifications de consommation, puisqu'hier on n'avait de la place que pour les succès populaires qui se partageaient les années (Astérix les impaires, Lucky Luke les paires, par exemple), alors qu'on voit ces derniers temps qu'on peut avoir à la fois un succès populaire et des succès de roman graphique type La Route ou L'Arabe du Futur, ce qui redonne une importance à la fin de l'année.