Mirdhynn a écrit:Michel Leeb va être condamné pour crime contre l'humanité à ce train là...
Les gens veulent pas se rendre compte que c'était une autre époque. Les nuls ou même Légitimus faisait des blagues dans le même genre...
Il n'est pas question d'interdiction ou de condamnation là.
Il est question d'honorer une personne en donnant un nom de rue (ou assimilé).
Donc le sujet est bien actuel : aujourd'hui voulons-nous honorer cette personne ?
A mon avis "les gens", ces cons!, se rendent très bien compte que c'était une autre époque et justement se posent la question de comment on la vois aujourd'hui et comment il faut la mettre en valeur (cette autre époque).
Comme l'a très bien dit euh... et comme tu le dis la chanson véhicule des clichés de racisme ordinaire d'une autre époque.
Il me semble que se poser la question de leur mise en exergue aujourd'hui peut se poser.
Par ailleurs tu soulèves un autre point important pour comprendre une oeuvre (sketch, chanson etc.) qui l'a fait, de quel point de vue, avec quelle objectif. Pour ne pas sombrer dans le simplisme du "on ne peut plus être raciste, comment va-t-on rire au XXI eme siècle ?"
Et sur ces sujets quoi de mieux que des citations de Desproges avec ce très bon article de Libé :
https://www.liberation.fr/debats/2016/0 ... t_1435056/Qu'est-ce qui différencie donc Pierre Desproges des autres, ceux pour qui faire de l'humour peut se limiter à réciter des points de vue racistes ? Avant tout, un «pacte humoristique», disent Paillet et Leca : «Pierre Desproges s'est construit un ethos, une manière d'être, qui est un contre-ethos : il présente une personnalité détestable», explique ainsi la première. Il n'a jamais rompu ce pacte. (...)
Arrêtons-nous un instant, d'ailleurs, sur ce fameux «sketch sur les juifs» : il est un classique de la complainte selon laquelle «on ne peut plus rien dire» et «personne ne pourrait refaire ça aujourd'hui». Concédons que la seconde proposition est sans doute vraie, vu que ça a déjà été fait. C'est peut-être le moment, aussi, de souligner qu'ici fonctionne à plein le pacte humoristique : quand Pierre Desproges présente ce sketch, en 1986, c'est sur scène, à un public qui le connaît depuis plus d'une décennie, a payé pour le voir, et sait ce qu'il fait là et à peu près ce qui l'attend. Des conditions d'énonciation et de réception qui n'ont donc rien à voir avec la diffusion, après 2010, du même sketch sur un site défendant des idées négationnistes, ou sur une plateforme vidéo.
«Je crois qu'on a le droit de rire de tout. Mais rire avec tout le monde, ça, peut-être pas. […] Le rire est un exutoire et je ne comprends pas qu'on dise qu'il ne faut pas rire de ce qui fait mal. Ça fait moins mal quand on en a ri. A la fin de l'été, quelqu'un que j'aimais énormément est mort d'un cancer. Mais le cancer, comme Yves Montand, c'est des choses dont il faut rire. Moi quand je parle de cancer, je parle de mes proches, pas des proches d'autrui.»
«Mais j'irais plus loin. Il y a une expression qui dit : "On ne tire pas sur une ambulance". J'ajouterais : "Sauf s'il y a Patrick Sabatier dedans !"… Oui, on ne peut pas rire aux dépens de n'importe qui. On peut rire des forts mais pas des faibles. »