Rami Abou Jamous écrit son journal pour Orient XXI.
Ce fondateur de GazaPress, un bureau qui fournissait aide et traduction aux journalistes occidentaux, a dû quitter en octobre 2023 son appartement de Gaza-ville avec sa femme Sabah, les enfants de celle-ci, et leur fils Walid, trois ans, sous la menace de l’armée israélienne.
Réfugiée depuis à Rafah, la famille a dû ensuite se déplacer vers Deir El-Balah et plus tard à Nusseirat, coincés comme tant de familles dans cette enclave miséreuse et surpeuplée.
Un mois et demi après l’annonce du cessez-le-feu, Rami est enfin de retour chez lui avec sa femme, Walid et le nouveau-né Ramzi.
Pour ce journal de bord, Rami a reçu le prix de la presse écrite et le prix Ouest-France au Prix Bayeux pour les correspondants de guerre.
Cet espace lui est dédié depuis le 28 février 2024.
https://orientxxi.info/dossiers-et-seri ... 8-ans,8308"À Gaza, le « jeu » consiste à demander à de jeunes gens d’aller chercher de l’aide humanitaire, avec le risque d’être tués s’ils vont trop loin à droite ou à gauche, dans un espace dont seul l’occupant connaît les limites."
"Comme dans la série Hunger Games, le monde entier est spectateur. Sauf que cette fois ce n’est pas de la fiction. Nous sommes en train de mourir, physiquement, psychologiquement et moralement."
"J’entends souvent des journalistes dire : « On n’a pas de mots pour décrire ce qu’il se passe. » Mais c’est leur métier de dire les choses avec des mots. Et ces mots existent. Il ne faut pas avoir peur de les utiliser. Il faut donner un nom à ce génocide."
"Tout ce que je suis en train de vous dire, vous ne pouvez pas vraiment le comprendre. (...) Vous ne pouvez pas vraiment comprendre ces images de dizaines de milliers de personnes se précipitant pour « jouer » dans ces Hunger Games, où c’est le plus fort qui gagne dans la bousculade."
"C’est la pire méthode de tuerie et d’humiliation. La pire méthode d’extermination."
Personne ne t'y oblige.
Personne ne t'en empêche non plus.